Observer la gestion des "moments numériques" publié le 11/07/2017  - mis à jour le 02/12/2020

L’informatique et toutes les pratiques qui lui sont liées forment un contexte qui influence les manières d’agir, les relations, les déplacements, notamment dans les lieux d’apprentissage.
Élèves et professeurs doivent apprivoiser ce possible recours à de multiples outils et des ressources pendant le temps de la classe.
Venir en observateur au cœur d’une séance ouverte est un bon moyen de comprendre comment peut fonctionner ce temps complexe et riche en interactions.
Un moyen d’apprendre testé avec succès dans l’académie.

L’enseignant.e expérimenté.e comme modèle

Le professeur qui maîtrise un usage fluide et conscient du numérique sait avoir recours à bon escient aux outils, aux logiciels et à internet. Il ou elle sait aussi préserver des temps d’analyse critique et de réflexion.

Les élèves acquièrent de bons réflexes en l’observant et en le ou la côtoyant.
Grâce à son savoir faire et son savoir être ils vivent des scénarios d’apprentissage dans lesquels par exemple les moments de recherche d’information sont précédés d’une réflexion sur les besoins, et suivis d’une structuration des informations collectées.

Les questions imprévues qui surviennent pendant la séance sont traitées devant leurs yeux par l’enseignant.e en fonction d’objectifs et de contraintes : est-il pertinent d’avoir recours maintenant à telle ressource pour tenter de résoudre tel problème ou répondre à telle question ? Quelles informations utiles nous apportent les données qui viennent d’être récoltées ? Comment en vérifier la fiabilité ?

Cette gestion stratégique peut même être parfois explicitée, l’enseignant.e indiquant les raisons qui le ou la poussent à collecter de nouvelles informations dans le cadre de son travail (par exemple je viens de faire un sondage de 5 questions, pour vérifier si la majorité de la classe avait compris telle notion, et si nous pouvions bien passer à la suite).

Pour prolonger la réflexion :

 Quelle place pour le numérique dans les fondamentaux, l’omniprésence des objets fondés sur l’informatique doit faire l’objet d’une "lecture", voire d’une "écriture", (article de Bruno Devauchelle, 23 juin 2017).

Apprendre à enseigner en contexte numérique

Le contexte - l’ère du numérique - invite à organiser un peu différemment le déroulement du temps d’apprentissage, notamment pour que les temps d’action alternent judicieusement avec des temps de réflexion et de structuration du raisonnement, les temps individuels avec les temps collectifs, et que le rythme favorise d’une part l’engagement de l’élève, d’autre part la compréhension des notions abordées, mais aussi cette éducation au "traitement de l’information".
Il est notamment possible de permettre un accès à des ressources complémentaires pour certains élèves, notamment des rappels méthodologiques, pour éviter les "blocages" générant mal-être et perte d’énergie. Ces ressources peuvent être numériques ("coups de pouce") ou humaines, car quand les plus avancés peuvent travailler en autonomie le professeur a plus de temps pour aider les autres.

 Exemple filmé de séance en classe, vidéo 4’08 (histoire, ressource Éduthèque, CM2).

Pour approfondir la réflexion

 Enseigner c’est ajuster, conférence de Dominique Bucheton, oct 2015
 Socialiser les outils, un article sur les apports de Marcel Lebrun, août 2015

Classes ouvertes

Les professeurs peuvent découvrir ces pratiques professionnelles notamment en les observant.

La possibilité de rendre visite à un collègue expérimenté est une manière de s’acculturer à de nouvelles façons d’organiser et d’animer, pour pouvoir évoluer. L’observation peut être plus ou moins formelle.

L’association "Inversons la classe !" organise ainsi depuis plusieurs années une semaine de la classe inversée au cours de laquelle les enseignants peuvent s’inscrire pour aller observer un.e collègue en situation d’enseignement puis échanger avec la personne.
 Voir l’organisation de cette semaine dans l’académie en 2017.
 voir un compte-rendu de visite (discipline sciences physiques, niveau lycée).

L’inspection de mathématiques de son côté organise des "Classes ouvertes mathématiques et numériques" selon un scénario plus structuré, qui prévoit :

  • l’envoi d’une convocation ;
  • une prise de contact préalable par l’enseignant.e expérimenté.e avec ses visiteurs et visiteuses ;
  • la mise à disposition de documents de cours, d’une charte d’observation et d’un questionnaire ;
  • l’observation de la séance ;
  • un échange avec l’enseignant.e expérimenté.e ;
  • la rédaction en groupe d’une analyse de la séance vérifiée et éventuellement commentée par l’enseignant.e expérimenté.e ;
  • le partage d’une réflexion personnelle sur ce qui pourrait être transféré et les éventuels besoins de formation pour le faire.

 Voir des exemples de compte-rendus de séances "mathématiques et numérique" en lycée.
 Voir une vidéo sur les classes ouvertes.

Exemple de séance en collège, observée par différentes personnes en 2017 :

Mathématiques et usage du numérique : une séance (PDF de 51.6 ko)

Description d’une séance ouverte : analyse par les observateurs - Classe de 6ème.

Mathématiques et usage du numérique (PDF de 58.7 ko)

Réflexion personnelle suite à une séance ouverte.

Pour prolonger la réflexion :

 Comment favoriser l’autonomie, la responsabilité et la liberté d’oser aux enseignants ? Michel Reverchon-Billot, vidéos courtes Canopé, 27 janvier 2016