Des adolescents, des médias sociaux, des enseignants publié le 23/06/2014 - mis à jour le 04/09/2023
Que leur apportent ces pratiques ?
Capture d’écran Facebook
Une vie sociale : des études1 montrent que les échanges à distance complètent les autres interactions sociales. L’internet ne permet pas d’enrayer une certaine "culture de la chambre" potentiellement désocialisante chez les adolescents, mais contribue à remédier à un certain isolement et procure le sentiment d’appartenance communautaire.
Des miroirs : les réseaux contribuent à la construction identitaire au cours d’une période où le « je » existe essentiellement par le regard des autres2.
Du bien-être. L’humour et l’ambiance chaleureuse font partie des traditions de ces espaces d’échange. Les "j’aime" (like) et les commentaires positifs sont bons pour le moral.
De l’autonomie : l’IFE3 a constaté que ces expériences stimulent l’auto-apprentissage et gomment les traditionnelles barrières liées au statut et à l’autorité ; elles favorisent une démarche exploratoire autonome.
Des compétences relationnelles. Écrire publiquement des « billets » sur les blogs ou sur les murs de Facebook, savoir qui ajouter, qui refuser, comment agrandir son groupe d’amis (son capital social) exige un savoir-faire et un savoir-être, utiles pour évoluer dans une société où se développent le co-voiturage, la co-location, le wwoofing, le réseautage professionnel...
Ce sont donc des lieux potentiels d’apprentissages utiles, mais ce qu’on y apprend a peu de rapport avec ce que l’école enseigne4.
Que craignent les adultes ?
Parents, enseignants et éducateurs voudraient éviter que les jeunes :
les rumeurs, vignette
"agir contre le harcèlement
à l’école"
- se fassent des illusions sur les personnes rencontrées via les réseaux sociaux,
- y dévoilent trop leur intimité au risque de se faire humilier, harceler ou racketter,
- compromettent leur avenir,
- soient influencés par les publicités ciblées et les messages de propagande,
- passent sur internet plus de temps que de raison, un temps "inutile"...
Des ressources (vidéos, concours...) ont été créées pour aider les adolescents à réaliser la violence que peuvent représenter le harcèlement, les rumeurs et insultes : l’empathie fait partie de l’apprentissage de la citoyenneté.
Les pouvoirs publics bataillent pour leur préserver un « droit à l’oubli numérique » : Google a par exemple mis à disposition un formulaire de demande de retrait de contenu, à la demande de l’Union Européenne.
Le monde de l’éducation tente pour sa part d’aider les jeunes à se construire une identité numérique positive et de prendre conscience des enjeux liés à des pratiques imprudentes.
page suivante : Faut-il utiliser les médias sociaux grand public à l’école ?
(1) "sociologie des réseaux sociaux", Pierre Mercklé, 2011
(2) "culture et pratiques numériques juvéniles : quels usages pour quelles compétences ?" Florian Dauphin, 2012
(3) Institut français de l’Éducation, École Nationale Supérieure de Lyon, bulletin "veille et analyse" ("jeunesse 2.0", fév 2012)
(4) voir à ce sujet l’étude menée auprès de lycéens par Nicolas Guichon, laboratoire sticef en 2012