Jouons au théâtre publié le 28/09/2017

JOUONS AU THEATRE


S’insérer dans le groupe

Séquence proposée par Blandine Petitprez du Lp Doriole (La Rochelle).

Objectif global : ouverture culturelle et valorisation de soi en découvrant le théâtre (lecture / écriture / mise en scène / spectacle...) comme instrument d’expression et moyen de communication dans la société actuelle.

Séance 1 : Au début est une histoire...

  • Dominante : Écriture
  • Objectif : Inventer un récit à partir de contraintes. Comique
  • Activités : Travail de groupe. Construire le schéma narratif d’une histoire comique avec autant de personnages que d’élèves dans le groupe de travail.

 Thème : l’adolescence (ou autre thème ).

Séance 2 : Le texte de théâtre

  • Dominante : Lecture
  • Objectif : Lire le texte de théâtre.

Dégager les notions essentielles du texte de théâtre.

Identifier des situations de communication.

  • Supports : Scène de L’Avare (I, 3) et du Malade imaginaire (II,2)

de MOLIÈRE

  • Activités : Lecture d’un extrait de l’Avare afin d’en construire le sens.

Écrire la didascalie initiale pour le texte proposé.

Donner un titre à l’extrait.

Exercice : travail identique sur un extrait du Malade imaginaire.

Séance 3 : Se donner la réplique

  • Dominante : Écriture
  • Objectif : Transposer un récit en texte de théâtre.Forme du texte de théâtre
  • Support : Schémas narratifs de la séance 1
  • Activités : Transposition des schémas narratifs écrits à la séance 1 en texte de théâtre à l’aide d’un schéma.

Mise en espace des textes au fur et à mesure de l’écriture afin de vérifier leur fonctionnement en tant que texte écrit pour être joué.

Séance 4 : Le comique

  • Dominante : Lecture / Lecture de l’image
  • Objectf : Reconnaître les procédés utilisés pour faire rire.
  • Supports : Le père Noël est une ordure, extrait La visite de M. Presko de J. Balasko (manuel Belin BEP 2000, p. 210 )

Possibilité de visionner la vidéo (cf catalogue ADAV )

  • Activités : Etude des procédés comiques dans l’extrait.

Bilan

Séance 5 : Revenir sur les textes

  • Dominante : Réécriture / Langue
  • Objectif : Enrichir les textes produits.
  • Support : Textes produits à la séance 3
  • Activités : Echange entre groupes des textes produits à la séance 3 pour les enrichir du point de vue du contenu ( en insistant sur les procédés comiques ), pour améliorer leur compréhension, pour améliorer la corrction de la langue.

Mise au point finale du texte par le groupe d’origine.

Séance 6 : Mise en page

  • Dominante : Informatique
  • Objectif : Manipuler l’outil informatique et le logiciel Word
  • Support : Textes produits à la séance 5
  • Activités : Finalisation du texte sous Word Mémorisation des textes de chacun.

Séance 7 : Se mettre en scène

  • Dominante : Oral
  • Objectifs : S’affirmer dans un groupe.

S’écouter et se respecter.

S’exprimer avec le corps.

  • Support : Textes produits à la séance 6

Séance élaborée avec une intervenante metteur en scène et comédienne professionnelle

  • Activités : Exercices sur le travail d’acteur.

Mise en scène des textes avec l’aide de l’intervenante.

REPRÉSENTATION

SÉQUENCE : JOUONS AU THÉÂTRE

Séance 2 : Le texte de théâtre

Objectifs :

- Lire le texte de théâtre

- Dégager les notions essentielles du texte de théâtre

- Identifier des situations de communication

 Texte 1 :
Scène 3 : HARPAGON, LA FLÈCHE

HARPAGON : Hors d’ici tout à l’heure*, et qu’on ne réplique pas ! Allons, que l’on détale de chez moi, maître juré filou, vrai gibier de potence !
LA FLÈCHE ( à part ) : Je n’ai jamais rien vu d’aussi méchant que ce maudit vieillard, et je pense, sauf correction, qu’il a le diable au corps.
HARPAGON : Tu murmures entre tes dents ?
LA FLECHE : Pourquoi me chassez – vous ?
HARPAGON : C’est bien à toi, pendard, à me demander des raisons ! Sors vite, que je ne t’assomme.
LA FLECHE : Qu’est – ce que je vous ai fait ?
HARPAGON : Tu m’as fait, que je veux que tu sortes.
LA FLECHE : Mon maître, votre fils, m’a donné ordre de l’attendre.
HARPAGON : Va – t’en l’attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison, planté tout droit comme un piquet, à observer ce qui se passe et faire ton profit de tout. Je ne veux point avoir sans cesse devant moi un espion de mes affaires, un traître dont les yeux maudits assiègent toutes mes actions, dévorent ce que je possède, et furettent de tous côtés pour voir s’il n’y a rien à voler.
LA FLECHE : Comment diantre voulez – vous qu’on fasse pour vous voler ? Etes – vous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses et faîtes sentinelle jour et nuit ?
HARPAGON : Je veux renfermer ce que bon me semble et faire sentinelle comme il me plaît. Ne voilà pas de mes mouchards* qui prennent garde à ce qu’on fait ? ( A part.) Je tremble qu’il n’ait soupçonné quelque chose de mon argent. ( Haut.) Ne serais-tu point homme à aller faire courir le bruit que j’ai chez moi de l’argent caché ?
LA FLÈCHE : Vous avez de l’argent caché ?
HARPAGON : Non coquin, je ne dis pas cela. (A part.) J’ enrage ! (Haut.) Je demande si malicieusement tu n’irais point faire courir le bruit que j’en ai.
LA FLÈCHE : Hé ! que nous importe que vous en ayez ou que vous n’en ayez pas, si c’est pour nous la même chose ?
HARPAGON : Tu fais le raisonneur ! Je te baillerai* de ce raisonnement-ci par les oreilles. (Il lève la main pour lui donner un soufflet.) Sors d’ici, encore une fois.
LA FLÈCHE : Hé ,bien, je sors.
HARPAGON : Attends. Ne m’emportes - tu rien ?
LA FLÈCHE : Que vous emporterais-je ?
HARPAGON : Viens çà, que je voie. Montre-moi tes mains !
LA FLÈCHE : Les voilà.
HARPAGON : Les autres.
LA FLÈCHE : Les autres ?
HARPAGON : Oui.
LA FLÈCHE : Les voilà.
HARPAGON , désignant les chausses. : N’as-tu rien mis ici dedans ?
LA FLÈCHE : Voyez vous-même.
HARPAGON , tâtant le bas de ses chausses. : Ces grands hauts-de-chausses*, sont propres à devenir les receleurs des choses qu’on dérobe et je voudrais qu’on en eût fait pendre quelqu’un.
LA FLÈCHE , à part : Ah ! qu’un homme comme cela mériterait bien ce qu’il craint, et que j’aurais de joie à le voler !
HARPAGON : Euh ?
LA FLÈCHE : Quoi ?
HARPAGON : .Qu’est-ce que tu parles de voler ?
LA FLÈCHE : Je dis que vous fouillez bien partout pour voir si je vous ai volé.
HARPAGON : C’est ce que je veux faire.
Il fouille dans les poches de La Flèche )
HARPAGON : C’est ce que je veux faire.
(Il fouille dans les poches de La Flèche )
LA FLÈCHE, à part. : La peste soit de l’avarice et des avaricieux* !

MOLIÈRE ………………………………, acte I, scène 3.

Vocabulaire

tout à l’heure : maintenant

mouchards : espions

baillerai : donnerai

hauts – de - chausses : culotte ( mode très large )

avaricieux : synonyme populaire d’avare

Travail sur le texte

Texte support : Scène de l’Avare ( I, 3 ), Molière

Notions : Personnages, Didascalies, Répliques, Aparté, Scènes / Actes

Première approche :

  • Lecture silencieuse
  • Lecture avec mise en espace

Lecture approfondie du texte :

Situation de communication :

Qui parle à qui ?
Harpagon et La flèche parlent entre eux. L’un et l’autre sont tour à tour émetteur et récepteur.

Relation entre les 2 personnages :
La Flèche est le valet du fils d’Harpagon
( ligne 10 : « Mon maître, votre fils » )

Lieu : Chez Harpagon ( ligne 1 : « que l’on détale de chez moi »)

Epoque : 1668 (XVIIème siècle )

Ecrire la didascalie initiale pour présenter l’époque, le lieu et le décor de la scène ainsi que les personnages.

Résumer l’action :
Harpagon veut chasser La Flèche de chez lui parce qu’il le trouve bien curieux. Harpagon a peur d’être volé. Avant de chasser La Flèche, il le fouille pour s’assurer qu’il n’a rien emporté malgré sa prudence de tout cacher.

A quel registre appartient cet extrait ? Justifier la réponse à l’aide d’exemples pris dans le texte :
Registre comique. Par exemple, les répliques en aparté, Harpagon qui demande à La Flèche de lui montrer ses autres mains, ou la peur exagérée d’Harpagon d’être volé.

Quel est le trait de caractère dont se moque Molière : l’avarice d’Harpagon

Donner un titre à l’extrait : L’Avare

En quoi voit – on que ce texte est écrit pour être joué ?
- Noms des personnages avant qu’ils ne parlent
- Répliques au discours direct
- Didascalies en italiques qui indiquent les mouvements, gestes, façon de parler…
- Action très visuelle

Imaginer (à l’oral éventuellement) l’histoire dont est extrait ce texte


Bilan (trace écrite)

Le texte de théâtre est un texte écrit pour être joué.

La didascalie initiale présente l’époque, le lieu et le décor de l’histoire, les personnages.
Les didascalies, en général en italiques indiquent au metteur en scène les déplacements des personnages, leurs gestes, leur façon de parler…

Les répliques sont les paroles que prononcent les personnages sur scène. Le spectateur doit comprendre l’action à travers ces répliques. ( pas de narrateur au théâtre ).

Lorsque le personnage parle en aparté, il s’adresse uniquement au public, sans que le ou les personnages avec lui sur scène ne l’entendent.


 Texte 2 : exercice
Scène 2 : ARGAN, TOINETTE CLEANTE

ARGAN : Monsieur Purgon* m’a dit de me promener le matin dans ma chambre douze allées et douze venues ; mais j’ai oublié à lui demander si c’est en long ou en large.
TOINETTE : Monsieur, voilà un…
ARGAN : Parle bas, pendarde ! Tu viens m’ébranler tout le cerveau, et tu ne songes pas qu’il ne faut point parler si haut à des malades.
TOINETTE : Je voudrais vous dire, Monsieur…
ARGAN : Parle bas, te dis – je.
TOINETTE : Monsieur….
(Elle fait semblant de parler )
ARGAN : Eh ?
TOINETTE : Je vous dis que…
(Elle fait semblant de parler )
ARGAN : Qu’est – ce que tu dis ?
TOINETTE , haut : Je dis que voilà un homme qui veut parler à vous.
ARGAN : Qu’il vienne.
( Toinette fait signe à Cléante d’avancer)
CLEANTE : Monsieur…
TOINETTE, raillant : Ne parlez pas si haut, de peur d’ébranler le cerveau de monsieur.
CLEANTE : Monsieur, je suis ravi de vous trouvez debout et de voir que vous vous portez mieux.
TOINETTE, feignant d’être en colère : Comment, qu’il se porte mieux ? Cela est faux. Monsieur se porte toujours mal.
CLEANTE : J’ai ouï dire que monsieur était mieux, et je lui trouve bon visage.
TOINETTE : Que voulez – vous dire avec votre bon visage ? Monsieur l’a fort mauvais, et ce sont des impertinents qui vous ont dit qu’il était mieux. Il ne s’est jamais si mal porté.
ARGAN : Elle a raison.
TOINETTE : Il marche, dort , mange et boit tout comme les autres ; mais cela n’empêche pas qu’il soit fort malade.
ARGAN : Cela est vrai.
CLEANTE : Monsieur, j’en suis au désespoir. Je viens de la part du maître à chanter de mademoiselle votre fille. Il s’est vu obliger d’aller à la campagne pour quelques jours, et , comme son ami intime, il m’envoie à sa place pour lui continuer ses leçons de peur qu’en les interrompant elle ne vînt à oublier ce qu’elle sait déjà.

MOLIÈRE, …………………………………………….……… acte II, scène 2.

* Monsieur Purgon est le médecin d’Argan

Questions :

1) Qui parle à qui ?

2) Quelles sont les relations sociales entre les personnages ?

3) Où se déroule l’action ?

4) D’après vous, à quelle époque se déroule l’action ? Justifiez votre réponse.

5) Écrire la didascalie initiale pour présenter l’époque, le lieu et le décor de la scène ainsi que les personnages.

6) Résumer l’action .

7) A quel registre appartient cet extrait ? Justifier la réponse à l’aide de deux exemples pris dans le texte.

8) Quel est le trait de caractère dont se moque Molière ?

9) Donner un titre à l’extrait .

10) En quoi voit – on que ce texte est écrit pour être joué ? Illustrez vos réponses en citant le texte.


Séance 3 : Se donner la réplique

Objectif :

- Transposer un récit en texte de théâtre

Support :

- Textes produits à la séance 1

- Schéma à compléter (n’oubliez pas de respecter la légende )

Travail de groupe

  • Compléter le schéma à partir du texte produit à la séance 1
  • Mettre en espace le début du texte écrit pour s’assurer qu’il est compréhensible une fois joué.
  • Finir la transposition de l’histoire en s’assurant de la compréhensibilité de la scène une fois jouée.
  • Vérifier qu’on ait bien une exposition, un nœud, un dénouement.
  • Donner un titre à la scène.

Séance 4 : Le comique

Bilan

Au théâtre, il existe plusieurs procédés pour faire rire ou sourire le spectateur.

Comique de mots : les mots utilisés font rire ( patois, jurons, grossièretés, exagérations, accents, jeux de mots …)

Comique de gestes : le rire est provoqué par les mimiques, les grimaces, les gestes surprenants des personnages.

Comique de situation : c’est la position des personnages sur scène et les situations drôles dans lesquelles ils sont qui font rire. ( ex. : quiproquos )

Comique de caractère : Un personnage avec un défaut particulier et exagéré fait rire.

Comique de moeurs : Il met en évidence les comportements, les manières de vivre ou les idées ridicules d’une société, souvent liés à une époque (ex. Les Précieuses ridicules).


Séance 7 : Se mettre en scène

Critères d’évaluation de la représentation ( définis avec la classe) :

 Implication dans la mise en place.

 Connaissance du texte

 Diction, intonation

 Jeu dans l’espace (espace scène exploité)

 Jeu expressif

 Attitude sérieuse

 Prise en compte des partenaires de jeu

 Utilisation d’accessoires

Ces critères, donnés ici à titre indicatif, ont été établis en accord avec tous les élèves de la classe (tous les critères proposés ne sont pas forcément retenus par une classe, cela dépend du déroulement préalable de la séquence ). Ils traduisent l’implication dans la séquence tout autant que le travail lors de la représentation elle - même. Les points sont à répartir selon le niveau de la classe et l’importance que l’on veut donner à tel ou tel aspect de la formation.