Mettre en voix les textes littéraires ou comment porter l'oeuvre littéraire à la bouche des élèves (TraAM) publié le 01/07/2019  - mis à jour le 15/07/2019

Une solution pour faire lire les STMG, non-lecteurs assumés

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4. Bilan

Ces séances perlées en début de séquence ont permis d’atteindre des objectifs fondamentaux :

 faire lire des élèves qui ne lisent habituellement pas (un fil narratif au moins aura été lu) et les études d’ensemble en fin de séquence ont permis de le vérifier parce que les élèves ont régulièrement fait référence au personnage du Gazé, personnage de leur fil narratif

 les élèves ont nettement amélioré leur pratique de la lecture à voix haute, exercice qu’ils ne pratiquent pas ou peu en classe au lycée

 les élèves ont été contents de voir qu’ils travaillaient concrètement la lecture à voix haute pour l’oral de l’EAF, temps assez redouté ou négligé par les élèves alors qu’une bonne lecture est un marqueur significatif de l’assimilation d’un texte du point de vue de la compréhension et du point de vue de l’interprétation

 la mise en voix et la publication auprès d’une autre classe permet aux élèves de comprendre la notion de devoir de mémoire, de relais de la parole de l’autre, mission que l’oeuvre de Gaudé souhaite remplir

 la lecture est devenue un moment de partage, un acte généreux et pas seulement un acte scolaire et c’est aussi important de faire de nos élèves de futurs adultes qui apprécient ce moment (ils pourront ainsi le transmettre à leurs enfants dans un cadre plus privé).

Bien sûr, sans le numérique et la possibilité d’enregistrer, les conseils de l’enseignant pour améliorer la performance orale n’auraient pas pris de sens. Dans cette activité, l’élève s’entend lui-même et peut assez rapidement s’auto-évaluer, modifier et progresser. Il faut donc autant que possible filer les séances pour que la remédiation se fasse de séance en séance et que les progrès soient ainsi significatifs.

Cette activité, même au lycée, et a fortiori, dans les séries technologiques, n’est pas une perte de temps.

5. Écueils et perspectives pour améliorer l’activité

Si le mixage peut faire peur dans cette activité, il faut se dire qu’il vous coûtera un travail de une heure trente pour un rendu de 10 mn environ. Le logiciel Audacity est libre et facile à utiliser.

Il faut veiller dans cette activité à proposer des retours très rapides entre les enregistrements : la difficulté réside dans la réactivité de l’enseignant.

Cette activité a déjà été réalisée en 3ème et en 1ère. En 3ème, nous avions travaillé sur l’écriture de la Shoah dans le cadre d’un projet français-histoire de voyage en Pologne. En 1ère STMG, les mises en voix ont servi à accompagner une exposition autour de la Grande Guerre (exposition Hôpital 106, le lycée ayant été une infirmerie).
Dans tous les cas, les mises en voix et enregistrement sont de parfaites activités pour donner du sens et engager les élèves dans le devoir de mémoire au-delà d’améliorer la lecture à voix haute.

Dans la perspective du BAC, les élèves ont proposé d’accompagner cette bande-son, d’éléments de présentation de l’oeuvre. Ainsi, ils s’entraîneraient selon eux à l’introduction pour l’exposé mais aussi à l’entretien de l’EAF. C’est donc une perspective que nous allons expérimenter en fin d’année.

Enfin, l’étude de Cris et cette approche sont aisément transférables en classe de 2nde dans le cadre des nouveaux programmes.

Documents

Fiche guide (PDF de 369.6 ko)

Lecture du roman "Cris" de Laurent Gaudé - Académie de Poitiers.