Maïté Coiffure publié le 04/04/2014

Notes de lecture

Une lecture de Maïté Coiffure

Références

 Titre : Maïté Coiffure
 Auteur : Marie-Aude Murail
 Éditeur : Medium, L’Ecole des loisirs, 178 pages
 Genre : roman réaliste

Brève présentation
Louis est un élève de 3e . Il doit effectuer un stage en entreprise pendant une semaine. Son père, chirurgien très autoritaire, veut qu’il fasse de hautes études. Mais Louis déteste l’école et collectionne les mauvaises notes... Il ne sait où faire son stage. Bonne-Maman, sa grand-mère, lui propose le salon de coiffure dans lequel elle va : Maïté Coiffure ; on y accepte des apprentis. Sans grande motivation, Louis accepte. Il découvre un univers étrange qui très vite lui plaît. Il aime les odeurs des produits, le personnel attachant comme Fifi, coiffeur talentueux, la belle Clara, l’apprentie Garance qui arrive toujours en retard et fait la tête. Il y a aussi Mme Maïté qui se tient derrière son comptoir : elle a perdu son fils, son mari et ses deux jambes dans un terrible accident de voiture. Après cette semaine de bonheur, Louis veut arrêter le collège, ment à sa famille mais trouve finalement un compromis pour concilier sa fin d’année de 3e et les moments passés dans le salon. Le roman évoque en quelques pages les années qui suivront jusqu’à l’ouverture d’une chaîne de salons de coiffure.
Ce récit montre les rapports familiaux tendus au moment de l’adolescence, entre père et fils, frère et sœur..... Mais on assiste aussi à la naissance d’une passion et d’une vocation.

Avec les élèves...

Liens avec les programmes
Ce court roman sans difficultés particulières convient bien au niveau 3e et plaît beaucoup aux élèves, que la classe soit faible ou ait un bon niveau. C’est non seulement un récit d’adolescence mais aussi un roman du XXe siècle porteur d’un regard sur le monde contemporain. Il est intéressant de le faire lire avant le stage en entreprise puisqu’il apporte un éclairage particulier sur l’utilité de ce stage.

Pistes pédagogiques
On peut consacrer une séquence entière à ce roman étudié comme œuvre intégrale mais il peut être tout simplement proposé en lecture cursive avant ou après une séquence sur les récits d’enfance et d’adolescence.
Le premier intérêt de ce roman est qu’il plaît tellement aux adolescents qu’on parvient à le faire lire à toute une classe, même si elle comporte un grand nombre de non lecteurs ! Le bouche à oreille fonctionne très vite et les élèves s’auto-stimulent dans la lecture.
 L’analyse des rapports humains dans lesquels nos élèves se retrouvent est riche. Le roman trace le portrait d’un adolescent, sans motivation ni passion, qui essaie de faire face à l’autorité paternelle. Le chirurgien rêvait pour son fils d’un parcours professionnel plus valorisant, sans tenir compte des goûts de son enfant. Le conflit sera violent mais Louis parviendra à ses fins et à une véritable réussite professionnelle.
 Tout un travail sur l’argumentation autour du stage en entreprise peut être mené en classe : lister les arguments montrant l’intérêt du stage en s’appuyant sur le roman et sur le vécu des élèves lors de leur propre stage, hiérarchiser les arguments puis rédiger des paragraphes s’appuyant sur des exemples précis tirés du roman. Tout cela permet aux élèves d’être initiés au devoir de réflexion, à la construction de paragraphes argumentés.
 Toute une réflexion s’opère quant au regard porté sur certaines professions, les préjugés sur le métier de coiffeur lorsqu’on est un homme par exemple....Les discours direct, indirect et indirect libre abondent dans le roman, c’est une belle occasion de les faire découvrir ou redécouvrir à la classe...
 De nombreux exercices d’écriture s’avèrent formateurs, notamment sur le dialogue argumenté.
 La première de couverture du roman est fort peu engageante : si le professeur d’arts plastiques est volontaire, de nouvelles couvertures peuvent être créées par les élèves lors d’un travail interdisciplinaire.

Sylvie Boiton Constanty