Projet de programme -Français- publié le 26/04/2008  - mis à jour le 29/04/2008

avril 2008

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II. La lecture

1. Fonder une culture humaniste
Au collège, l’élève acquiert une culture que l’environnement social et
médiatique quotidien ne suffit pas toujours à construire. L’enseignement du
français a pour but de donner à chacun les éléments maîtrisés d’une culture
nécessaire à la compréhension des oeuvres (littéraires, cinématographiques,
plastiques) et des langages (ceux de la littérature, de l’information, de la
publicité, de la vie politique et sociale) et de susciter le goût et le plaisir
de lire. Les lectures conduites en classe permettent d’initier aux mythes,
contes et légendes, aux textes fondateurs et aux grandes oeuvres du patrimoine.
Elles sont aussi associées au travail sur le lexique et à la découverte des
formes et des genres littéraires.

Année après année, en adoptant une progression chronologique qui permette
d’établir des relations avec le programme d’histoire, les élèves sont invités à
lire et à étudier des oeuvres littéraires. Ils apprennent d’une part à les
situer dans un contexte historique et culturel, d’autre part à les analyser en
fonction des genres et des formes auxquels elles appartiennent. Ces démarches
conjointes leur permettent de percevoir de manière vivante les échos que les
oeuvres entretiennent entre elles à travers le temps. Les relations avec les
autres formes d’art, liées au contexte culturel ou à des thèmes, sont mises en
évidence pour construire une culture structurée et partagée.

La lecture des images, fixes ou animées, contribue également à la fondation
d’une culture humaniste. Elle favorise la compréhension des oeuvres littéraires
étudiées en privilégiant des prolongements artistiques et en affinant la
perception des contextes historiques et culturels.

2. Lecture analytique, lecture cursive

Pour fonder cette culture humaniste, le professeur de français construit sa
progression à partir de la découverte et de l’étude de textes littéraires.
Chaque année, les élèves sont invités à lire plusieurs oeuvres du patrimoine,
principalement français, mais aussi européen ou plus largement mondial. L’étude
d’oeuvres intégrales et la lecture d’extraits s’articulent à cette fin. On
distinguera deux approches possibles des textes : la lecture analytique et la
lecture cursive.

La lecture analytique se définit comme une lecture attentive et réfléchie, une
lecture d’étude, cherchant à éclairer le sens des textes et à construire chez
l’élève des compétences d’analyse et d’interprétation. Elle permet de s’appuyer
sur une approche intuitive, sur les réactions spontanées de la classe, pour
aller vers une interprétation raisonnée. En approfondissant ce qui a pu être
acquis au cours de l’enseignement primaire, on développe les capacités des
élèves à s’interroger sur les effets produits par les textes, sur leur
construction et leur écriture. Les diverses démarches d’analyse critique ainsi
qu’un nécessaire vocabulaire technique, qui doit rester limité, ne constituent
pas des objets d’étude en eux-mêmes : ils sont au service de la compréhension
et de la réflexion sur le sens.

La lecture analytique peut porter soit sur un groupement de textes, soit sur
une oeuvre intégrale : leur étude s’inscrit dans un projet clairement défini.
Pour les oeuvres intégrales, la lecture analytique combine le travail précis
sur des extraits avec un parcours transversal, qui peut être organisé à partir
d’une question ou d’un thème donné.

La lecture cursive est une lecture personnelle de l’élève, en dehors du temps
scolaire. Elle peut être recommandée par le professeur ou librement choisie. Le
professeur cherche à développer le goût de la lecture en proposant un choix
commenté d’oeuvres accessibles, empruntées notamment à la littérature de
jeunesse. En classe de Troisième, c’est l’occasion de découvrir des textes de
la littérature française immédiatement contemporaine.

Ces différentes formes de lecture sont pratiquées avec le souci constant de
privilégier l’accès au sens, de prendre en compte la dimension esthétique et de
permettre une compréhension approfondie du monde et de soi. Elles s’attachent
dans tous les cas à susciter le plaisir de lire. L’accent est mis en classe sur
les oeuvres patrimoniales, ce qui n’exclut pas le choix d’oeuvres étrangères,
de lectures d’aujourd’hui et même de textes appartenant à la littérature de
jeunesse. La lecture est mise en relation (comme support ou comme
aboutissement) avec les exercices d’expression orale ou écrite et avec les
travaux visant à la maîtrise de la langue.

3. La lecture de l’image

L’image constitue, pour l’enseignement en général et celui du français en
particulier, une ressource précieuse à plus d’un titre : en fournissant à
l’élève des représentations du monde présent et passé, elle contribue
efficacement à la constitution de sa culture et de son imaginaire ; elle
favorise l’expression des émotions et du jugement personnel ; elle peut en
outre consolider l’apprentissage de méthodes d’analyse.

Dans une démarche comparable à la lecture des textes, l’image est analysée en
tant que langage. Il importe de faire percevoir aux élèves, confrontés chaque
jour à une abondance d’images variées, que celles-ci sont des représentations
porteuses de sens et que souvent leur visée peut être explicitée. Face à
l’image, comme face au texte, les élèves doivent apprendre à s’interroger sur
ce qu’ils voient et à observer l’image avant d’en parler. On pourra alors les
amener à passer d’une approche intuitive à une interprétation raisonnée en les
initiant progressivement à quelques notions d’analyse.

De la Sixième à la Troisième, l’approche de l’image est toujours mise en
relation avec des pratiques de lecture, d’écriture ou d’oral. La lecture de
l’image a sa place en préparation, accompagnement, prolongement des textes et
domaines abordés durant l’année. Elle permet également un accès à l’histoire
des arts.