Projet de programme -Français- publié le 26/04/2008  - mis à jour le 29/04/2008

avril 2008

Pages : 123456789...

I. L’étude de la langue : grammaire, orthographe, lexique

1. Grammaire

Enseigner la grammaire au collège, c’est conduire les élèves à comprendre les
mécanismes de la langue, à maîtriser la terminologie qui sert à les identifier
et à les analyser, afin de les amener à réutiliser ces connaissances pour mieux
s’exprimer à l’écrit comme à l’oral et mieux comprendre les textes lus. Cet
enseignement prend appui sur les savoirs grammaticaux acquis à l’école
primaire, qu’il approfondit et complexifie, rendant ainsi possible
l’apprentissage d’autres notions.

La « leçon » de grammaire est fondamentale : elle permet une conscience des
faits de langue indispensable aux élèves pour qu’ils puissent s’exprimer de
manière appropriée dans la suite de leur vie sociale mais aussi comprendre et
goûter les textes qui constituent les piliers de la culture commune. La
connaissance des mécanismes grammaticaux fait appel à l’esprit d’analyse, à la
logique, autant qu’à l’intuition ; elle participe par conséquent pleinement à
la structuration de la pensée. Les termes grammaticaux (sujets, verbe,
complément, proposition principale, pronom relatif...) constituent en outre des
repères communs dans la conscience de la langue ; ils doivent être
soigneusement expliqués pour être systématiquement acquis, les connaissances
grammaticales apprises en français servant aussi à l’apprentissage des autres
langues.

Les séances consacrées à l’étude de la langue, sans pour autant devenir
forcément autonomes, peuvent n’entretenir qu’un lien relativement souple avec
l’objectif majeur que s’est donné le professeur pour construire sa progression
d’enseignement : l’essentiel est que l’étude des notions mises au programme
soit menée à bien. En complément de ces séances, l’attention portée aux faits
de langue a également sa place et son utilité dans le cadre des travaux de
lecture et d’écriture, qui fournissent l’occasion, selon leurs perspectives
propres, de renforcer la compréhension et la mise en pratique des connaissances
acquises.

Le programme de grammaire répartit les objets d’étude par année, pour éviter
les répétitions. La progression est ainsi soigneusement ménagée.

Au collège, le programme privilégie l’apprentissage systématique de la
grammaire de la phrase. Les faits de langue assurant la cohérence textuelle et
ceux qui renvoient à l’énonciation, sans faire l’objet d’un enseignement
propre, peuvent être abordés en tant que de besoin dans les classes de Sixième
et de Cinquième. Dans la mesure où leur compréhension est nécessaire et où ils
sont exprimables en termes simples et clairs, ils sont introduits dans les
leçons et leur étude peut être systématisée à partir de la classe de Quatrième.

Le plan que propose le programme pour chaque année n’est pas destiné à être
suivi tel quel : l’ordre est celui que décide le professeur, l’essentiel étant
que toutes les notions figurant au programme aient été enseignées en classe et
assimilées par les élèves.

2. Orthographe
Savoir orthographier correctement un texte constitue, socialement et
professionnellement, une compétence essentielle. Le professeur de français
accorde donc une attention constante à la bonne maîtrise de l’orthographe par
ses élèves, notamment à leur capacité d’orthographier correctement leur propre
texte, et s’efforce d’associer les professeurs des autres disciplines à cette
entreprise.

L’acquisition de la compétence orthographique est indissociable des savoirs
acquis dans les séances consacrées à la grammaire et au lexique. Elle rend
nécessaire un apprentissage raisonné et régulier, étroitement articulé avec ces
séances : le professeur veille à la mémorisation des règles essentielles et à
leur réinvestissement dans des activités d’écriture variées. L’acquisition de
la compétence orthographique dépend aussi de la capacité de l’élève à réfléchir
sur son propre écrit et sur celui d’autrui : des activités sont fréquemment
organisées à cette fin. En particulier, le professeur conduit l’élève à revenir
sur ses erreurs, à les identifier et à les analyser.

L’élève apprend par ailleurs à consulter et à utiliser régulièrement et
méthodiquement le dictionnaire, le manuel de grammaire, le guide de conjugaison
ou encore à se servir, avec discernement et sans y voir un outil qui le
dispenserait de la réflexion, d’un logiciel de correction orthographique
adapté.

Les formes d’évaluation de l’orthographe sont multiples et, dans le cadre de la
liberté pédagogique qui lui est laissée, le professeur sait trouver les plus
pertinentes pour sa classe. Parmi tous les types de dictées auxquels il peut
avoir recours (dictée-copie, dictée dialoguée...), la dictée de contrôle est
une modalité indispensable d’évaluation de la compétence orthographique.
Soigneusement choisie, elle est propre à concentrer l’attention de l’élève sur
ce qu’il écrit. Le professeur en fait un exercice motivant et stimulant. A
cette fin, il précise soigneusement les critères d’évaluation et établit une
progression en fonction des difficultés propres à ses classes. Les réécritures
constituent une autre forme d’évaluation de la compétence orthographique
particulièrement intéressante, qu’il s’agisse pour l’élève de récrire son
propre texte ou celui d’autrui.

NB : Pour l’enseignement de la langue française, le professeur tient compte des
rectifications de l’orthographe proposées par le Rapport du Conseil supérieur
de la langue française, approuvées par l’Académie française (Journal officiel
de la République française du 6 décembre 1990). Pour l’évaluation, il tient
également compte des tolérances grammaticales et orthographiques de l’arrêté du
28 décembre 1976 (Journal officiel de la République française du 9 février
1977).

3. Lexique
Le travail sur le lexique doit rester une préoccupation constante de
l’enseignement du français au collège. La maîtrise de la langue française,
c’est-à-dire la capacité à exprimer sa pensée, ses sentiments et à comprendre
autrui, à l’écrit comme à l’oral, suppose une connaissance précise du sens des
termes utilisés et de leur valeur propre en fonction des contextes. D’année en
année, le collège devient l’espace de cet apprentissage et de son
approfondissement.

Toutes les activités de l’enseignement du français ­ écriture, lecture, oral,
réflexion sur la langue ­ y concourent, mais le lexique doit lui-même faire
l’objet d’un apprentissage régulier et approfondi, donnant lieu à des
recherches systématiques et à des évaluations. Il convient de développer des
activités spécifiques autour du lexique, afin que soient clairement envisagées
les différentes relations, sémantiques ou formelles, qui le structurent. Les
approches de l’analyse du lexique sont diversifiées : familles de mots,
morphologie, étymologie, évolution historique du sens d’un mot, dérivation et
composition, champ lexical, champ sémantique, homophonie / homonymie,
synonymie, antonymie, polysémie.

Le programme fixe, année après année, les notions et les domaines dont l’élève
doit s’approprier le lexique. La progression définit des contenus par année qui
donnent lieu à des travaux spécifiques approfondis, sans pour autant en exclure
l’approche à d’autres moments du cycle. Le professeur s’attache
particulièrement, dès la classe de Quatrième et surtout en Troisième, à élargir
progressivement le vocabulaire abstrait, en relation avec le maniement des
idées et la structuration de la pensée, afin de faciliter la transition du
collège au lycée. Il conduit également les élèves à repérer et comprendre,
au-delà du sens explicite d’un terme, d’autres effets de sens.

L’usage des dictionnaires, sous quelque forme que ce soit, en version imprimée
ou numérique, est encouragé par une pratique constante, tant pour aider à la
réalisation des activités menées en classe que pour éveiller la curiosité des
élèves et susciter leur goût de l’expression juste. Le dictionnaire constitue
un outil de travail : il assure la correction orthographique et il permet
d’explorer l’univers des mots afin de les utiliser à bon escient.