Le thème de la Vierge à l'Enfant dans l'oeuvre de Raphaël publié le 30/12/2012  - mis à jour le 16/02/2022

La reprise d'un thème artistique dans l'histoire

Pages : 123456

II. Le thème de La vierge à l’Enfant

A. Qui est Marie ?

« Saint Luc fut ordonné quant à son office, qui était d’écrire l’évangile. On croit, en effet, qu’il recourut tout particulièrement à la Sainte Vierge comme à l’arche de son testament et que c’est d’elle qu’il apprit bien des choses, notamment sur des sujets qu’elle seule pouvait connaitre tels l’Annonciation, la Nativité et autres sujets dont il est le seul à parler » .
Source  : « La Légende dorée »Jacques de Voragine - CLIV. Saint Luc, évangéliste.

  • Marie de Nazareth
    Marie, en grec Μαριαμ, Mariam, en araméen Maryam, en hébreu Myriam מרים, fille juive de Judée, est la mère de Jésus de Nazareth. Les Églises catholique et orthodoxe accordent une place spéciale à Marie, qu’elles appellent Vierge Marie (plus souvent chez les catholiques) ou Mère de Dieu (plus souvent chez les orthodoxes), et qui est l’objet d’une dévotion particulière.
    Les représentations de Marie et Jésus sont entendues comme symbole de la maternité.
    D’infinies variantes ont été imaginées. Tantôt l’enfant est un nourrisson, tantôt il est déjà âgé de trois ou quatre ans et tend les bras vers sa mère, mais il s’agit toujours de représenter l’amour réciproque.

La première vierge à l’Enfant de l’histoire de l’Art

Première vierge à l'enfant de l'histoire de l'art

Première vierge à l’enfant
de l’histoire de l’art.
Rome. Catacombe de Priscilla.
Vierge à l’enfant avec un
prophète pointant une étoile.
IIe siècle.
Source Wikipédia

C’est dans les catacombes, qu’on trouve les premières représentations de la Vierge à l’Enfant. La Madone embrasse vigoureusement l’enfant. On la distingue de toute autre femme grâce à la présence dune étoile au dessus de sa tête. Cette iconographie est destinée à rester immuable au cours des siècles.

Piste en Arts plastiques et en Histoire
Recherche sur les catacombes ? Localisation de celles de Rome ?
Quelles sont leurs fonctions ?
On pourra s’aider du projet déjà mis en ligne sur « Les Premiers Chrétiens »
Source : Les premiers Chrétiens sous l’Empire Romain

B-Comment reconnaît-on Marie ?

1. Les vêtements de Marie de l’antiquité au moyen-âge

  • Bleu, blanc, rouge : la symbolique des couleurs
    On pourra relire les travaux de Michel Pastoureau.

À Rome, le rouge est symbole du pouvoir suprême, la couleur des généraux, des patriciens et plus tard des empereurs.
Son usage est réglementé et interdit à ceux qui ne font pas partie de ces catégories.
Le Code Justinien (VIème siècle ap. J.-C) condamne à mort ceux qui achetaient ou vendaient le tissu de couleur porpora à mauvais escient.

Dans la culture chrétienne, la royauté spirituelle de la Vierge revêt des insignes de la royauté temporelle, dont le rouge. Ceci indique, aussi bien pour la vierge que pour le Christ, leur nature humaine, alors que pour tous deux, le bleu est indice de divinité ou d’étroite participation au mystère de la nature divine.
L’habillement caractéristique de Marie est une robe rouge, recouverte d’un manteau bleu. Le rouge signifie son lien avec le monde terrestre. Le bleu (plus ou moins foncé) est la couleur spirituelle par excellence. Par analogie avec le ciel. (pour cette raison et aussi parce que le bleu est la couleur la plus coûteuse pour les artistes, car elle provient du lapis-lazuli broyé), le bleu est utilisé au moyen-âge dans le vêtement des personnages sacrés les plus significatifs, en particulier pour la vierge.

Le blanc est pour les Romains la couleur de la toge virile, du pouvoir reconnu, de la consécration.
Aux premiers temps du christianisme, le vêtement blanc était revêtu juste après le baptême, comme symbole de la vie nouvelle.
Dans l’art médiéval, le blanc est utilisé pour le vêtement du Christ, dans les scènes de la passion, et aussi comme vêtement de la Verge dans les peintures qui représentent son couronnement.

2. L’auréole.

Elle représente sous une forme sensible, le caractère sacré de l’être humain. Elle est figurée comme un cercle de lumière qui entoure les êtres d’une profonde spiritualité, afin de mettre en valeur ce que l’homme a de plus noble : la tête, siège de l’intelligence, moyen de l‘élévation spirituelle.

 Page suivante : A propos de Raphaël