Le Temps sculpté et Enluminé au Bas Moyen Age publié le 17/05/2011

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Introduction

Le contexte social autour de l’An Mil

La société médiévale est fondée sur le rapport à la terre. Source de richesse, elle assure le pouvoir à ceux qui la détiennent (les seigneurs laïcs ou clercs). Ainsi, nombre de mariages s’effectuent en considération des possessions ultérieures qu’ils apporteront, grâce à la dot de la femme.
Dans les campagnes, on voit apparaître de nouvelles techniques qui permettent d’accroitre la production agricole.
On assiste à une poussée démographique. Aussi, on défriche et on augmente les terroirs en créant de nouveaux villages : les essarts.
En ville, on échange et vend les surplus agricoles. Les marchands sont organisés en guildes. Ils s’enrichissent et créent un groupe social dynamique. Certaines villes parviennent à se dégager de l’emprise du seigneur. Elles obtiennent des libertés et des franchises.
Un groupe puissant les administre et les entoure de murailles pour les protéger. (Les foires, en particulier celles de Champagne, favoriseront, dès le XVeme, les échanges non seulement commerciaux, mais culturels et entre Italie et Flandres, circulera un goût de Renaissance, qui ne sera pas sans déplaire).

Chronologie

Le Moyen-âge est traditionnellement divisé en deux phases :
1. Le Haut Moyen-âge : de la fin de l’Empire Romain d’Occident (476 ap. J.-C.) à l’an Mil.
2. Le Bas Moyen-âge : de l’an Mil à 1500 environ.
Pour définir la date buttoir du bas Moyen-âge, certains historiens tiennent compte de la Chute de l’Empire Ottoman en 1453, d’autres de l’invention de l’imprimerie (en 1455, impression de la Bible par Gutenberg), d’autres de la découverte de l’Amérique en 1492.

Activité Histoire, Lettres et Sciences  : Débat « Une Histoire ou des Histoires ? »
L’histoire doit-elle se référer selon vous aux batailles, aux inventions, aux sciences, aux phénomènes religieux, ou à d’autres critères encore ?

Le contexte religieux

Autour de l’an mil, l’église se lance dans un vaste mouvement de réformes morales et disciplinaires.
La ferveur religieuse est telle que l’Europe se couvre d’églises.
Le clergé séculier vit au contact des laïcs dans les villes.
Dans le village se dresse l’église paroissiale avec son cimetière.

On voit se créer de grands ordres monastiques fondés sur un idéal de pauvreté. Le développement des villes marchandes, au XIIIe siècle, suscite la création d’ordres mendiants, voués à la prédication et non plus à la prière en communauté, tels les ordres franciscains et dominicains.
Le clergé régulier a choisi de vivre à l’écart, dans des monastères. Un monastère est une communauté de moines (hommes) ou de moniales (femmes, on dit aussi religieuses) voués à la prière et au travail, dans la chasteté et l’humilité.
Les monastères bénédictins, fidèles à la règle de Saint Benoît de Nursie, sont fondés à l’écart des villes, généralement dans des fonds de vallée que les moines ont soin de défricher et mettre en valeur avec le concours de frères convers, en charge des tâches domestiques, ainsi que de serfs ou de paysans libres. Les enfants confiés aux monastères en vue de devenir moines sont appelés oblats (du latin oblatus, offert).
Parmi les monastères de cette sorte, relevons Cluny, en Bourgogne, où la règle appliquée est celle de Saint Benoit (règle bénédictine).
À Cîteaux, les Cisterciens observent la règle de Saint Bernard.
Les croisades entraînent la création au XIe siècle d’ordres monastiques combattants, avec des moines-chevaliers (Templiers, chevaliers Teutoniques...).

Activité histoire :
La toponymie (du grec, topos, lieu) indique l’étude des noms de lieux.
Les grands défrichements. Les hameaux se bâtissent sur les terrains gagnés sur la forêt.
Au Moyen-âge on voit apparaître de nombreux lieux liés à la féodalité :
Châteauneuf, Neufchâtel, Castelnau, Neufchâteau, Châtellerault, Villefranche (ville exemptée de taxe)... Mais c’est incontestablement la religion catholique qui a créé le plus grand nombre de noms de lieux :
_ Les saints font leur apparition ; Saint Martin est le premier toponyme de France :

  • Les Croix (Croixrault),
  • Les Eglises (Ste Mère Eglise),
  • Les Chapelles (Chapelle Morthemer),
  • Les Abbayes (St Antoine l’Abbaye).
    En connaissez-vous d’autres ?

Les pèlerinages

Les laïcs, angoissés par le salut, multiplient les pèlerinages vers les lieux saints. Les routes de pèlerinages vers Saint Jacques de Compostelle, Rome et Jérusalem sont très fréquentées. Les chemins sont ponctués de monastères où le pèlerin demande l’hospitalité pour la nuit, avant de reprendre son bâton (le fameux bâton de pèlerin).
Débat :
L’engouement pour les marches sur les itinéraires vers ces lieux saints est fort au jour d’aujourd’hui. Comment l’expliquer ? Est-ce une mode ? Un phénomène sportif ? Un peu les deux ? Est-ce qu’on cherche à marcher pour méditer ? Pour expier ses fautes ?

Filmographie : Saint-Jacques-La Mecque.
Réalisation et scénario : Coline Serreau
Production : Charles Gassot, Jacques Hinstin pour Téléma, France 2 _ Cinéma, Eniloc Films, TPS Star
Musique : Hugues Le Bars, avec des morceaux de Johann Sebastian _ Bach, Georg Friedrich Händel et Jean-Philippe Rameau
Photographie : Jean-François Robin
Année de production : 2004 / Date de sortie : 12 octobre 2005
Genre : Comédie / Durée : 1H52 min / Distribué par UGC
Pays : France / Langue : français
Couleur : Color / Son : Dolby

Activité Géographie : Dire par où passe l’itinéraire qui mène à Saint-Jacques de Compostelle depuis chez vous. Indiquez les étapes et faites une recherche par groupes de deux sur chaque église ou monastère digne d’intérêt pour notre matière.