« Les Grecs : de sacrés profanes » 3/3 publié le 24/02/2011

La civilisation grecque

VII - Le théâtre grec

1- L’architecture du théâtre

Le type d’architecture du théâtre se définit aux Ve et IV e siècles avec l’affirmation de la tragédie et de la comédie
Source  : wikipedia
Les théâtres antiques sont faits de portions de cônes, dans un plan semi-circulaire. Ils sont en général creusés à flanc de colline, ce qui garantit une acoustique extraordinaire.

a. Koilon ou cavea : l’ensemble des gradins, adossés à la colline et renforcés par un mur de soutènement (le parodos) au point de jonction entre colline et zone du spectacle.
Les gradins sont rythmés de divisions horizontales et verticales qui permettent un meilleur accès aux spectateurs.
Au premier rang : des sièges d’honneur pour les dignitaires (magistrats ou personnages officiels) dont le nom y figure parfois.
La diazoma est l’allée qui sépare horizontalement les gradins en deux parties

b. Proskénion, skéné  : la scène et le mur de scène (portant le décor : le pulpitum)
Les acteurs évoluent sur le proskenion (estrade) devant l’orchestra (espace presque toujours Semi-circulaire).
L’un des théâtres les mieux conservés est celui d’Epidaure dans le Péloponnèse, où se déroulent comme par le passé, en été, des tragédies et comédies d’auteurs grecs antiques.

c. L’Orchestra est l’espace réservé au chœur et aux danseurs. En général, elle accueille un autel.

2- Chœur et acteurs

La principale caractéristique formelle de la tragédie est la distinction entre le chœur et les personnages interprétés par des acteurs. Cette division est d’abord spatiale : dans le théâtre grec, face aux gradins, la scène surélevée accueille les acteurs tandis que le chœur est placé devant, en contrebas, dans l’orchestra circulaire au centre duquel est situé l’autel rond dédié à Dionysos.

a. Le chœur
Composé de quatorze choristes et d’un chef de chœur, le chœur chante et danse en relation avec l’action, entre les scènes parlées, et participe bien que son rôle se soit progressivement dévalué. Le chœur s’exprime en vers lyriques, selon des séries de stances en général jumelées ou alternées.

b. Les acteurs
Tous les rôles sans exception sont joués par des hommes adultes, et par un nombre très réduit d’acteurs qui interprètent plusieurs rôles tour à tour. Selon Aristote, c’est Eschyle qui porte le premier le nombre d’acteurs à deux pour une tragédie, et Sophocle qui leur adjoint un troisième acteur. Ce dernier serait également le premier à ne pas jouer lui-même ses pièces : dès lors l’acteur est cité nommément lors des représentations, il est reconnu pour son travail (le prix pour le meilleur acteur est institué en 449), et l’activité se professionnalise. Malgré le passage de un à deux, puis trois acteurs, l’acteur principal (le protagoniste) domine la pièce, par opposition au « deutéragoniste » et au « tritagoniste » qui doivent rester au second plan. Par ailleurs, le nombre d’acteurs ne dépasse jamais trois dans l’histoire de la tragédie grecque : chacun se charge en règle générale de deux ou trois rôles, et des figurants muets peuvent s’y ajouter.
Ces règles nécessitent l’usage d’accessoires principalement connus par les peintures de vases. Un masque, d’abord (de tissu, parfois d’écorce ou de bois) : ce dernier couvre le visage et une grande partie de la tête, et comporte des cheveux. Il ménage des ouvertures pour les yeux et la bouche. L’origine rituelle de l’usage de masques n’est pas attestée : la première raison d’être de cet accessoire est son utilité, que ce soit pour l’interprétation de plusieurs rôles par un acteur, ou pour la perception des émotions exprimées, dans des gradins parfois très éloignés de la scène. L’équipement est complété par un costume souvent richement orné fait pour attirer l’œil, et les attributs propres au personnage (le sceptre du roi, l’épée du guerrier, la couronne du héraut, l’arc d’Apollon, etc.).
Mais la principale caractéristique de l’acteur est sans conteste sa voix, qui doit porter jusqu’aux gradins les plus éloignés, ce qui suppose à la fois puissance, clarté, bonne diction, mais aussi capacité à refléter dans la voix le changement de personnage ou d’émotion. Les caractéristiques musicales étaient également sans aucun doute essentielles.

3- Les Genres Théâtraux

a. La tragédie
L’origine religieuse de la tragédie grecque est une certitude souvent soulignée par les spécialistes. Les tragédies sont en effet jouées à Athènes à l’occasion des fêtes de Dionysos : les dionysies. Elles s’inscrivent dans ce culte à travers des concours dramatiques  : chaque auteur tragique présente trois tragédies et un drame satyrique (qui forment une tétralogie, centrée sur un même sujet le plus souvent) ; d’autres auteurs présentent chacun une comédie. Les juges décernent les prix. Le nombre de spectateurs présents au théâtre de Dionysos est un autre indice de l’importance de la tragédie : on peut l’estimer à au moins dix-sept mille personnes, et Platon évoque dans Le Banquet « plus de trente mille personnes » acclamant Agathon en 416, chiffre probablement exagéré.
La composition de ce public est large  : les droits d’entrée des plus pauvres sont en effet pris en charge, l’accès des métèques et étrangers de passage est autorisé, ainsi que celui des esclaves accompagnant leurs maîtres, et peut-être celui des femmes.
Le schéma d’une tragédie. Les règles sont strictes : 5 actes – Certaines scènes sont récitées et d’autres chantées. Le chœur se place dans l’orchestra. Les chants peuvent provenir des acteurs ou du chœur. Les acteurs sont peu nombreux : 2 ou 3. Le chœur pouvait aussi danser.

b. La comédie
La comédie athénienne se moquait tout autant des mythes et des dieux que des institutions et des hauts personnages de la cité.

 

Activité Lettres : La grève, oui, mais la grève comique
Extrait de Lysistrata ou l’« Assemblée des Femmes » d’Aristophane. Dans cette comédie de 411 av. J.-C, Aristophane met en scène des femmes qui font la « grève du sexe » pour convaincre leurs maris militaires à cesser la guerre et établir la paix entre les cités : « Pour arrêter la guerre, refusez-vous à vos maris. »

 

Activité Arts Plastiques. Créer son masque en papier mâché. Le masque représente l’état d’âme du personnage. Il a aussi un rôle d’amplificateur. Choisir un personnage grotesque de comédie.


VIII. La musique et les concours musicaux

La musique fait à la fois partie de l’éducation d’un Grec bien né et du programme de certaines fêtes religieuses.
Les principaux instruments qu’employaient les Grecs étaient la lyre et la cithare, montées pendant longtemps à sept cordes, l’aulos, instrument à anche double, et la syringe, sorte de flûte de Pan. Les Grecs ont connu la musique purement instrumentale. Dès le VIe siècle avant notre ère, le jeu de l’aulos en solo (aulétique) était un art très développé en Grèce, et l’on commençait de mettre en honneur le jeu en solo de la cithare (citharistique). Dans certaines fêtes solennelles, de grands concours publics avaient lieu entre les plus renommés virtuoses. Nous avons conservé le plan d’un nome appelé pythicon, et qui était une sorte de « sonate à programme » décrivant la lutte d’Apollon contre le serpent Python. 1 : introduction ; 2 : provocation ; 3 : ïambique (combat, fanfare, imitation des grincements de dents du dragon) ; 4:prière (ou célébration de la victoire) ; 5 : ovation (chant de triomphe). Tous les instrumentistes les plus fameux de l’antiquité brillèrent à tour de rôle dans l’exécution de leur « pythicon ».Mais si le jeu des instruments en solo prit de plus en plus d’importance dans la vie sociale de la Grèce, primitivement la musique grecque fut surtout vocale.
Les œuvres lyriques de tous les anciens poètes étaient composées pour être chantées. La tragédie grecque était un drame en grande partie musical : les chœurs y étaient chantés, surtout à l’origine, par exemple dans les œuvres d’Eschyle. Et l’on sait qu’à Athènes notamment, les représentations de tragédies étaient des cérémonies officielles et des fêtes populaires auxquelles toute la cité prenait part.
C’est dire quelle place l’art musical, associé à la poésie, à la danse, à la mimique, tenait dans la Grèce antique.
Quand nous parlons de la danse dans le théâtre antique, n’imaginons rien de semblable à nos ballets modernes. C’était une danse sans virtuosité, sans « soli », sans couples (les chœurs de danses n’étaient formés que d’hommes), sans rapidité, une danse où le mouvement des mains et les attitudes du corps jouaient un aussi grand rôle que les pas eux-mêmes.

 

Activité Education musicale. Regardez ce vidéo et dites vos impressions sur le chant de Seikilos. Quelles scènes de vases avez-vous reconnu ? youtube


IX. Les jeux sportifs

1 - Les jeux sont associés à une divinité

Les jeux sportifs (agôns) occupent une place importante pour les Grecs. Ils apparaissent dans leurs deux premiers textes littéraires, l’Iliade et l’Odyssée : ce sont les jeux funéraires organisés par Achille après la mort de Patrocle et les jeux organisés par le roi Alcinoos pour honorer Ulysse.
Ils sont étroitement liés à un culte religieux  : les Jeux olympiques ont pour but d’honorer Zeus, de même que les Jeux pythiques célèbrent Apollon et les Jeux isthmiques Poséidon.

1.a. La philosophie grecque du sport.
L’athlétisme faisait partie des loisirs préférés des Grecs et figurait en bonne place dans les fêtes religieuses. Les coureurs étaient souvent représentés sur des vases destinés à être offerts au vainqueur de jeux tels que la course des Panathénées d’Athènes, en l’honneur d’Athéna. Comme on le voit sur de tels vases, les hommes concouraient nus et les femmes ne pouvaient y participer.
Aux yeux des anciens Grecs, la plastique de l’homme constitue le chef-d’œuvre de la nature.
Les Grecs se préoccupent du visible.
Les artistes grecs et les poètes comprirent à quelle splendeur pouvaient atteindre l’homme et ils trouvèrent en lui l’accomplissement de leur recherche de beauté. Le sculpteur, observant les athlètes qui participaient aux jeux, sentait que rien de ce qu’il pourrait imaginer ne serait aussi beau que ces corps jeunes et robustes, et il créait ainsi sa statue d’Apollon.
D’autres jeux, panhelléniques, comportent aussi des épreuves sportives : ceux d’Olympie (tous les quatre ans depuis -776), les jeux pythiques à Delphes (qui comprennent aussi des épreuves musicales, comme d’autres jeux), les jeux isthmiques à Corinthe, les jeux néméens à Némée ; au moins un de ces jeux se déroule chaque année. Les adultes peuvent se présenter à dix épreuves dans le cas des jeux olympiques : course d’un stade, course de deux stades, course d’une vingtaine de stade, course en armes, pentathlon, combat (lutte, pancrace et boxe), cours de chevaux montés ou de chars.
La pratique du sport est l’une des caractéristiques de la civilisation grecque antique. Le gymnase apparaît partout où les Grecs s’installent : pour le philosophe barbare Anacharsis, « il y a dans chaque cité grecque un endroit où, chaque jour, la folie s’empare des Grecs — le gymnase. »

1.b. La Pratique du Sport - La Tenue.
Les Grecs s’exercent nus. L’historien Thucydide attribue l’introduction de cette pratique aux Spartiates et la présente curieusement comme un progrès par rapport à l’usage antérieur, hérité des Minoens, consistant à porter une sorte de caleçon moulant. De son côté, le voyageur Pausanias cite Orsippos, un coureur, comme le premier athlète à avoir abandonné le pagne (περίζωμα / perízôma) que l’on voit porté par des lutteurs sur certains vases archaïques. Là encore, l’innovation est présentée comme un progrès : « Je crois qu’il laissa volontairement tomber sa ceinture », écrit Pausanias, « sachant bien qu’il était plus facile de courir entièrement nu, qu’avec une ceinture. »
Les Grecs gardent normalement la tête nue. Il arrive cependant que des athlètes portent un bonnet à brides noué sous le menton (κυνῆ / kunễ) pour se protéger du soleil. Les jeunes boxeurs peuvent s’équiper d’un protège-oreilles (ἁμφωτίδες / amphôtides), mais son usage semble être interdit en compétition.
Les athlètes se frictionnent tous d’huile, invention attrib
uée là encore aux Spartiates. Il s’agit très probablement d’échauffer les muscles avant l’effort ; l’huile limitait en outre la déperdition d’eau pendant l’épreuve.

Histoire.
-Travailler avec l’échelle du temps.
-Cherchez l’origine du terme chronologie ?
-Dire l’appartenance au siècle des dates suivantes : -776, -632, etc...

1.c. Date des premiers jeux et naissance de la Chronologie
Les concours athlétiques naissent dès l’époque archaïque ; la date des premiers Jeux olympiques, c’est-à-dire consacrés à Zeus, dans le sanctuaire d’Olympie, est traditionnellement fixée à 776 av. J.-C..
L’importance des jeux, étroitement liés à la religion, est prouvée par le fait que -776 est le point de départ de la chronologie selon Hippias (Ve siècle av. J.-C.).
Rapidement, ils intègrent des épreuves pour les enfants : à Olympie, elles apparaissent en 632 av. J.-C. Cela implique la mise en place d’une éducation sportive institutionnalisée, chargée de préparer les enfants à ces concours. Celle-ci est placée sous la responsabilité du pédotribe, littéralement l’« entraîneur des enfants » Il semble qu’à l’époque classique, elle débute vers 7-8 ans.

1.d. Les installations sportives

La palestre était, dans la Grèce antique, le lieu où l’on pratiquait la lutte et les autres exercices physiques. La partie creusée au centre était remplie d’eau et utilisée pour l’entraînement.
À la différence du gymnase, la palestre ne disposait pas de piste de course. Ces édifices étaient construits aux frais de l’État ou d’un évergète (généreux et riche donateur), comme cela se faisait beaucoup dans l’Antiquité.
Plus qu’une simple infrastructure sportive, la palestre est un haut lieu de l’éducation grecque et il s’agit d’un bâtiment central dans la culture grecque. Il sera à cet égard exporté dans toutes les aires d’influence de la culture grecque, on le retrouvera ainsi communément en Asie Mineure mais aussi au Moyen-Orient, c’est-à-dire dans tous les lieux où les Grecs ont exercé leur hégémonie culturelle. Il fait partie de la conception grecque de l’homme accompli, conception récupérée plus tard par les Romains et que Juvénal synthétisa par son « mens sana in corpore sano » (un esprit sain dans un corps sain).


2. Les disciplines

Activité Arts Plastiques + Éducation Physique + Langues (Anglais,espagnol, allemand...)
Présentation des disciplines par enseignants d’éducation physique et d’Arts Plastiques.
Certains apprenants peuvent effectuer ces gestes (jouer l’athlète) sous contrôle de l’enseignant d’éducation physique. Les autres peuvent dessiner les athlètes et les photographier, guidés par l’enseignant d’arts plastiques.
Organiser ensuite une exposition. Ecrire les légendes en français et dans les langues étrangères étudiées.(courir, sauter, lancer…)

Les disciplines les plus pratiquées sont celles qui figurent au programme des concours sportifs, essentiellement les sports gymniques : course à pied, saut en longueur, lancer du disque, lancer du javelot, lutte, boxe et pancrace. Les sports hippiques (courses attelées et montées, sur plat) apparaissent relativement tôt dans les concours : la course montée est introduite aux Jeux olympiques en 680 av. J.-C. et à Delphes en 586 av. J.-C. Cependant, ils sont l’apanage des plus fortunés, généralement des aristocrates.
Bien que la plupart des Grecs sachent nager — « il ne sait ni lire ni nager » est une expression traditionnelle pour désigner un idiot —, les sports nautiques sont assez peu développés. On ne connaît d’épreuve de natation (ou de plongeon, le terme grec κόλυμϐος / kólumbos n’est pas clair) qu’aux jeux du temple de Dionysos Melanaigis à Hermione. Les régates sont moins rares ; on trouve des épreuves d’aviron aux Panathénées, à Corcyre et à Nicopolis, au moins à partir d’Auguste.

  • 2.1. La course.
    Les Grecs ne connaissent que la course sur piste plate et rectiligne.
    La course la plus prestigieuse couvre un stade (στάδιον / stádion) dont la longueur varie entre sanctuaires. Celui d’Olympie mesure 192 mètres, celui de Delphes 178 mètres. C’est la course la plus courte du sport grec. (Le 100 mètres n’existe pas). Elle est l’épreuve reine des Jeux olympiques : le vainqueur donne son nom à l’olympiade. Selon Pausanias, les concurrents sont parfois si nombreux qu’il est nécessaire de procéder à deux courses éliminatoires.
    Le δίαυλος / díaulos est une course longue de deux stades, également au programme des Jeux olympiques. Il existe aussi une course plus rare de quatre stades (ἵππιος / híppios).
    Le δολιχός / dolikhós, une course de fond, se retrouve dans toutes les compétitions. À Olympie, elle est longue de 24 stades, soit 4.200 à 4.500 mètres ; ailleurs existent les formats de 7, 12 ou 20 stades. Enfin, la course en armes (ὁπλίτης δρόμος / hoplítês drómos) figure au programme d’à peu près tous les jeux. Sa longueur est la même que le diaulos, c’est-à-dire deux stades. Les concurrents portent un casque, des cnémides et un bouclier au bras gauche ; le port des cnémides disparaît après 450 av. J.-C.
    _ Au début de chaque course, l’un des juges (le starter), donne aux coureurs l’ordre de prendre position : πόδα παρὰ πόδα (littéralement « pied par pied », c’est-à-dire « à vos marques ! »). La ligne de départ est en pierre légèrement surélevée et creusée de deux sillons pour caler la pointe des pieds. Les athlètes ont les jambes légèrement fléchies, les bras tendus au-dessus du dispositif de départ, une sorte de barrière en corde. Le starter crie ensuite ἔτοιμοι (« prêt ! »), puis ἅπιτε (« partez ! ») et abaisse la barrière. Les faux départs sont sanctionnés.
    Les athlètes occupent un couloir sur deux pour le diaulos. Arrivés au bout de la piste, ils contournent un poteau individuel (καμπτήρ) / kamptêret reviennent à leur point de départ. Les couloirs sont tracés au sol par de la « terre blanche ». Pour le dolikhos, les coureurs font demi-tour autour d’un poteau unique. Aucune disposition n’est prise en faveur de ceux à qui le sort attribue un couloir plus éloigné de la borne, qui se retrouvent donc désavantagés. Les croche-pieds et les collisions intentionnelles sont interdits, mais ne sont apparemment pas rares.
  • 2.2. Le Lancer du Disque.
    Le lancer du disque ancien ressemble à la discipline actuelle ; il fait partie des cinq épreuves du pentathlon. À l’origine, le δίσκος / dískos désigne, de manière très générale, un objet que l’on jette au loin. Rapidement, l’accessoire improvisé se transforme en disque spécialement taillé pour la compétition sportive, dont on trouve sans doute déjà trace chez Homère.
    À l’époque classique, les disques, en bronze, n’ont pas de poids standard et varient de 1 kg environ jusqu’à 4 kg. Le plus lourd conservé pèse 5,7 kg, mais il s’agit peut-être d’un disque votif, sans rapport avec ceux effectivement utilisés en compétition. On sait également que les enfants lançaient des disques plus légers. En revanche, tous les athlètes utilisent des disques identiques lors d’une compétition.
  • 2.3. Le Saut en Longueur.
    Le saut en longueur (en grec ancien ἄλμα / hálma) est le seul type de saut connu des Grecs. Il fait partie des cinq épreuves du pentathlon.Il présente deux différences avec la discipline actuelle. D’abord, le saut se fait au son de l’aulos, ou flûte double ; le musicien est le vainqueur de l’épreuve de flûte aux Jeux delphiques. Ensuite, l’athlète utilise des sortes de poids en pierre ou en métal, qui ressemblent beaucoup aux haltères modernes. Chaque sauteur possède les siens ; leur poids varie de un à cinq kilogrammes. Ils ont pour objectif d’accroître la longueur du saut et de garantir une bonne réception.
    Le saut se fait avec élan, mais la distance d’élan est moins longue qu’à l’époque moderne. Un poids dans chaque main, le sauteur commence à courir ; le balancement des bras est accru par les haltères. Arrivé au βάτηρ / bátêr, équivalent de la planche de plasticine moderne, il saute tout en envoyant les poids devant lui. Quand il amorce sa descente, il les fait passer derrière lui, avant de les laisser tomber quand il se réceptionne sur le skamma. Le tout exige une bonne coordination, ce qui explique la présence du joueur de flûte. Pour être jugé valable, la réception doit se faire debout, les pieds plus ou moins joints, ce qui exclut les chutes et les glissades.
  • 2.4. Le lancer de Javelot. (ἄκων / ákôn).
    La peinture sur vase est pratiquement le seul témoignage sur ce sport, qui semble avoir été la moins populaire des disciplines du pentathlon.
    Pendant la phase d’élan, l’athlète effectue une course rectiligne jusqu’à la balbis, sur laquelle il ne doit pas mordre ; le plus souvent, le javelot est placé sur le côté, à hauteur de l’oreille. Sur un vase, toutefois, on voit le lanceur tenir son javelot le bras tendu vers le bas, à deux mains, un peu comme un sauteur à la perche tient sa perche. À la différence du javelot moderne, le lanceur utilise un propulseur à lacet (ἀγκύλη / ankulê ou amentum en latin). Long de 30 à 40 centimètres, le lacet est enroulé près du centre de gravité du javelot et passé par une boucle à l’index, ou à l’index et au majeur de l’athlète. Le dispositif permet d’une part d’accroître la portée du javelot en augmentant l’effet de levier, d’autre part de stabiliser la trajectoire par effet gyroscopique.
  • 2.5. La lutte (πάλη / pálê), est un sport très populaire, peut-être davantage encore que la course à pied.
    Le combat a lieu sur la skamma, une aire ameublie à la pioche et recouverte de sable, également utilisée pour le saut en longueur. Les adversaires sont appariés par tirage au sort : les athlètes qui tirent les marques portant la même lettre de l’alphabet combattent ensemble ; quand le nombre de participants est impair, l’urne contient une marque vierge qui permet à l’athlète qui la tire de gagner par défaut.
    Le but est de projeter son adversaire au sol sans y être entraîné soi-même ; le contact au sol peut se faire avec n’importe quelle partie du corps à l’exception des pieds : dos, épaules, hanche ou genoux. Les Grecs distinguent ainsi la lutte à proprement parler, qualifiée de « lutte debout » (ὀρθὴ πάλη / orthề pálê), de la lutte au sol (κύλισις / kúlisis ou ἁλίνδησις / halíndêsis), qui n’est utilisée qu’au pancrace et qui se pratique, à l’entraînement, dans la boue. Les deux adversaires commencent par se ceinturer, dans une pose souvent reprise sur les vases.
    Le match se dispute en trois manches. Les prises sous la ceinture sont proscrites, mais les croche-pieds sont autorisés. Si la discipline est moins brutale que le pancrace et le pugilat, elle reste plus violente que les formes modernes de lutte : le messénien Léontiscos, par exemple, se rend célèbre en brisant les doigts de ses adversaires.
  • 2.6. Le pugilat.
    Tout comme la lutte, le pugilat apparaît déjà chez Homère. Un fragment de relief montrant un pugiliste armé des ἱμάντες / himántes caractéristiques, retrouvé à Cnossos, témoigne également de l’ancienneté de cette discipline. En effet, le pugiliste se reconnaît essentiellement, dans les représentations figurées, à ce qu’il porte des sortes de mitaines. À l’origine, il s’agit de bandelettes de cuir enroulées sur la main et l’avant-bras, les doigts étant laissés libres. On les qualifie de ἵμαντες μαλακώτεροι / hímantes malakốteroi (« bandages doux ») par opposition aux ἵμαντες ὀξεῖς / hímantes oxeĩs (bandages durs), σφαῖραι / sphaĩrai ou μύρμηκες / múrmêkes qui leur succèdent à partir du IVe siècle av. J.-C. Renforcés par du cuir dur, ces gants infligent des blessures beaucoup plus graves qu’auparavant.
    Le pugilat consiste à mettre KO l’adversaire (ou à le faire abandonner) en un round unique. Les coups au corps sont autorisés, mais la plupart des vases montrent des coups portés à la tête, ce qui favorise la garde haute, bras tendu.
  • 2.7. Le pentathlon.
    Ce sont cinq épreuves : lutte, pugilat, course, saut en longueur et lancer du disque
  • 2.8. Le Pancrace.
    Le pancrace (de « pan » (tout), et « kratos » (force), signifie que « tout est permis en force » est un sport très brutal qui recherche également la mise hors de combat de l’adversaire, sans autre interdiction que de l’attaquer aux yeux. La première partie du combat se déroule debout : chaque combattant cherche à jeter son adversaire au sol, soit par un coup de pied ou de poing, soit par une prise, comme à la lutte. Rapidement, le combat se déroule au sol, au corps-à-corps.
    C’est la raison pour laquelle Platon exclut l’apprentissage du pancrace dans sa cité idéale : la discipline n’apprend pas aux athlètes à rester debout sur leurs pieds. Le sol ayant été arrosé au préalable, les deux combattants se retrouvent couverts de boue.
    Les textes et les représentations figurées semblent indiquer que les clefs et les étranglements sont les moyens privilégies pour terminer le combat. Pour se défaire d’une clef ou d’un étranglement, une astuce consiste à briser les doigts de son adversaire. C’est, selon Pausanias, la spécialité de Sosastros de Sicyone, douze fois vainqueur olympique en -364, -360 et -356 (à Némée, Isthme, Delphes et Olympie). Malgré tout, le pancrace est considéré comme moins dangereux par les anciens que le pugilat : les jeunes garçons ont le droit de s’y exercer au gymnase.
    L’art du pancrace, quoique populaire, était très secret dans sa technique et chaque école, chaque famille détentrice de ce
    savoir le protégeait au mieux si bien qu’il finit par disparaître complètement.
  • 2.9. Les courses à cheval

X. Les odes de pindare aux athlètes vainqueurs

 Les athlètes vainqueurs sont loués, chantés, représentés en statues. Ils honorent leurs cités.

  • Les odes (Word de 239 ko)

    Les Grecs : de sacrés profanes