« Les Grecs : de sacrés profanes » 3/3 publié le 24/02/2011

La civilisation grecque

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  • 2.5. La lutte (πάλη / pálê), est un sport très populaire, peut-être davantage encore que la course à pied.
    Le combat a lieu sur la skamma, une aire ameublie à la pioche et recouverte de sable, également utilisée pour le saut en longueur. Les adversaires sont appariés par tirage au sort : les athlètes qui tirent les marques portant la même lettre de l’alphabet combattent ensemble ; quand le nombre de participants est impair, l’urne contient une marque vierge qui permet à l’athlète qui la tire de gagner par défaut.
    Le but est de projeter son adversaire au sol sans y être entraîné soi-même ; le contact au sol peut se faire avec n’importe quelle partie du corps à l’exception des pieds : dos, épaules, hanche ou genoux. Les Grecs distinguent ainsi la lutte à proprement parler, qualifiée de « lutte debout » (ὀρθὴ πάλη / orthề pálê), de la lutte au sol (κύλισις / kúlisis ou ἁλίνδησις / halíndêsis), qui n’est utilisée qu’au pancrace et qui se pratique, à l’entraînement, dans la boue. Les deux adversaires commencent par se ceinturer, dans une pose souvent reprise sur les vases.
    Le match se dispute en trois manches. Les prises sous la ceinture sont proscrites, mais les croche-pieds sont autorisés. Si la discipline est moins brutale que le pancrace et le pugilat, elle reste plus violente que les formes modernes de lutte : le messénien Léontiscos, par exemple, se rend célèbre en brisant les doigts de ses adversaires.
  • 2.6. Le pugilat.
    Tout comme la lutte, le pugilat apparaît déjà chez Homère. Un fragment de relief montrant un pugiliste armé des ἱμάντες / himántes caractéristiques, retrouvé à Cnossos, témoigne également de l’ancienneté de cette discipline. En effet, le pugiliste se reconnaît essentiellement, dans les représentations figurées, à ce qu’il porte des sortes de mitaines. À l’origine, il s’agit de bandelettes de cuir enroulées sur la main et l’avant-bras, les doigts étant laissés libres. On les qualifie de ἵμαντες μαλακώτεροι / hímantes malakốteroi (« bandages doux ») par opposition aux ἵμαντες ὀξεῖς / hímantes oxeĩs (bandages durs), σφαῖραι / sphaĩrai ou μύρμηκες / múrmêkes qui leur succèdent à partir du IVe siècle av. J.-C. Renforcés par du cuir dur, ces gants infligent des blessures beaucoup plus graves qu’auparavant.
    Le pugilat consiste à mettre KO l’adversaire (ou à le faire abandonner) en un round unique. Les coups au corps sont autorisés, mais la plupart des vases montrent des coups portés à la tête, ce qui favorise la garde haute, bras tendu.
  • 2.7. Le pentathlon.
    Ce sont cinq épreuves : lutte, pugilat, course, saut en longueur et lancer du disque
  • 2.8. Le Pancrace.
    Le pancrace (de « pan » (tout), et « kratos » (force), signifie que « tout est permis en force » est un sport très brutal qui recherche également la mise hors de combat de l’adversaire, sans autre interdiction que de l’attaquer aux yeux. La première partie du combat se déroule debout : chaque combattant cherche à jeter son adversaire au sol, soit par un coup de pied ou de poing, soit par une prise, comme à la lutte. Rapidement, le combat se déroule au sol, au corps-à-corps.
    C’est la raison pour laquelle Platon exclut l’apprentissage du pancrace dans sa cité idéale : la discipline n’apprend pas aux athlètes à rester debout sur leurs pieds. Le sol ayant été arrosé au préalable, les deux combattants se retrouvent couverts de boue.
    Les textes et les représentations figurées semblent indiquer que les clefs et les étranglements sont les moyens privilégies pour terminer le combat. Pour se défaire d’une clef ou d’un étranglement, une astuce consiste à briser les doigts de son adversaire. C’est, selon Pausanias, la spécialité de Sosastros de Sicyone, douze fois vainqueur olympique en -364, -360 et -356 (à Némée, Isthme, Delphes et Olympie). Malgré tout, le pancrace est considéré comme moins dangereux par les anciens que le pugilat : les jeunes garçons ont le droit de s’y exercer au gymnase.
    L’art du pancrace, quoique populaire, était très secret dans sa technique et chaque école, chaque famille détentrice de ce
    savoir le protégeait au mieux si bien qu’il finit par disparaître complètement.
  • 2.9. Les courses à cheval

X. Les odes de pindare aux athlètes vainqueurs

 Les athlètes vainqueurs sont loués, chantés, représentés en statues. Ils honorent leurs cités.

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