« Les Grecs : de sacrés profanes » 3/3 publié le 24/02/2011

La civilisation grecque

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IX. Les jeux sportifs

1 - Les jeux sont associés à une divinité

Les jeux sportifs (agôns) occupent une place importante pour les Grecs. Ils apparaissent dans leurs deux premiers textes littéraires, l’Iliade et l’Odyssée : ce sont les jeux funéraires organisés par Achille après la mort de Patrocle et les jeux organisés par le roi Alcinoos pour honorer Ulysse.
Ils sont étroitement liés à un culte religieux  : les Jeux olympiques ont pour but d’honorer Zeus, de même que les Jeux pythiques célèbrent Apollon et les Jeux isthmiques Poséidon.

1.a. La philosophie grecque du sport.
L’athlétisme faisait partie des loisirs préférés des Grecs et figurait en bonne place dans les fêtes religieuses. Les coureurs étaient souvent représentés sur des vases destinés à être offerts au vainqueur de jeux tels que la course des Panathénées d’Athènes, en l’honneur d’Athéna. Comme on le voit sur de tels vases, les hommes concouraient nus et les femmes ne pouvaient y participer.
Aux yeux des anciens Grecs, la plastique de l’homme constitue le chef-d’œuvre de la nature.
Les Grecs se préoccupent du visible.
Les artistes grecs et les poètes comprirent à quelle splendeur pouvaient atteindre l’homme et ils trouvèrent en lui l’accomplissement de leur recherche de beauté. Le sculpteur, observant les athlètes qui participaient aux jeux, sentait que rien de ce qu’il pourrait imaginer ne serait aussi beau que ces corps jeunes et robustes, et il créait ainsi sa statue d’Apollon.
D’autres jeux, panhelléniques, comportent aussi des épreuves sportives : ceux d’Olympie (tous les quatre ans depuis -776), les jeux pythiques à Delphes (qui comprennent aussi des épreuves musicales, comme d’autres jeux), les jeux isthmiques à Corinthe, les jeux néméens à Némée ; au moins un de ces jeux se déroule chaque année. Les adultes peuvent se présenter à dix épreuves dans le cas des jeux olympiques : course d’un stade, course de deux stades, course d’une vingtaine de stade, course en armes, pentathlon, combat (lutte, pancrace et boxe), cours de chevaux montés ou de chars.
La pratique du sport est l’une des caractéristiques de la civilisation grecque antique. Le gymnase apparaît partout où les Grecs s’installent : pour le philosophe barbare Anacharsis, « il y a dans chaque cité grecque un endroit où, chaque jour, la folie s’empare des Grecs — le gymnase. »

1.b. La Pratique du Sport - La Tenue.
Les Grecs s’exercent nus. L’historien Thucydide attribue l’introduction de cette pratique aux Spartiates et la présente curieusement comme un progrès par rapport à l’usage antérieur, hérité des Minoens, consistant à porter une sorte de caleçon moulant. De son côté, le voyageur Pausanias cite Orsippos, un coureur, comme le premier athlète à avoir abandonné le pagne (περίζωμα / perízôma) que l’on voit porté par des lutteurs sur certains vases archaïques. Là encore, l’innovation est présentée comme un progrès : « Je crois qu’il laissa volontairement tomber sa ceinture », écrit Pausanias, « sachant bien qu’il était plus facile de courir entièrement nu, qu’avec une ceinture. »
Les Grecs gardent normalement la tête nue. Il arrive cependant que des athlètes portent un bonnet à brides noué sous le menton (κυνῆ / kunễ) pour se protéger du soleil. Les jeunes boxeurs peuvent s’équiper d’un protège-oreilles (ἁμφωτίδες / amphôtides), mais son usage semble être interdit en compétition.
Les athlètes se frictionnent tous d’huile, invention attrib
uée là encore aux Spartiates. Il s’agit très probablement d’échauffer les muscles avant l’effort ; l’huile limitait en outre la déperdition d’eau pendant l’épreuve.

Histoire.
-Travailler avec l’échelle du temps.
-Cherchez l’origine du terme chronologie ?
-Dire l’appartenance au siècle des dates suivantes : -776, -632, etc...

1.c. Date des premiers jeux et naissance de la Chronologie
Les concours athlétiques naissent dès l’époque archaïque ; la date des premiers Jeux olympiques, c’est-à-dire consacrés à Zeus, dans le sanctuaire d’Olympie, est traditionnellement fixée à 776 av. J.-C..
L’importance des jeux, étroitement liés à la religion, est prouvée par le fait que -776 est le point de départ de la chronologie selon Hippias (Ve siècle av. J.-C.).
Rapidement, ils intègrent des épreuves pour les enfants : à Olympie, elles apparaissent en 632 av. J.-C. Cela implique la mise en place d’une éducation sportive institutionnalisée, chargée de préparer les enfants à ces concours. Celle-ci est placée sous la responsabilité du pédotribe, littéralement l’« entraîneur des enfants » Il semble qu’à l’époque classique, elle débute vers 7-8 ans.

1.d. Les installations sportives

La palestre était, dans la Grèce antique, le lieu où l’on pratiquait la lutte et les autres exercices physiques. La partie creusée au centre était remplie d’eau et utilisée pour l’entraînement.
À la différence du gymnase, la palestre ne disposait pas de piste de course. Ces édifices étaient construits aux frais de l’État ou d’un évergète (généreux et riche donateur), comme cela se faisait beaucoup dans l’Antiquité.
Plus qu’une simple infrastructure sportive, la palestre est un haut lieu de l’éducation grecque et il s’agit d’un bâtiment central dans la culture grecque. Il sera à cet égard exporté dans toutes les aires d’influence de la culture grecque, on le retrouvera ainsi communément en Asie Mineure mais aussi au Moyen-Orient, c’est-à-dire dans tous les lieux où les Grecs ont exercé leur hégémonie culturelle. Il fait partie de la conception grecque de l’homme accompli, conception récupérée plus tard par les Romains et que Juvénal synthétisa par son « mens sana in corpore sano » (un esprit sain dans un corps sain).