« Les Grecs : de sacrés profanes » 3/3 publié le 24/02/2011

La civilisation grecque

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VIII. La musique et les concours musicaux

La musique fait à la fois partie de l’éducation d’un Grec bien né et du programme de certaines fêtes religieuses.
Les principaux instruments qu’employaient les Grecs étaient la lyre et la cithare, montées pendant longtemps à sept cordes, l’aulos, instrument à anche double, et la syringe, sorte de flûte de Pan. Les Grecs ont connu la musique purement instrumentale. Dès le VIe siècle avant notre ère, le jeu de l’aulos en solo (aulétique) était un art très développé en Grèce, et l’on commençait de mettre en honneur le jeu en solo de la cithare (citharistique). Dans certaines fêtes solennelles, de grands concours publics avaient lieu entre les plus renommés virtuoses. Nous avons conservé le plan d’un nome appelé pythicon, et qui était une sorte de « sonate à programme » décrivant la lutte d’Apollon contre le serpent Python. 1 : introduction ; 2 : provocation ; 3 : ïambique (combat, fanfare, imitation des grincements de dents du dragon) ; 4:prière (ou célébration de la victoire) ; 5 : ovation (chant de triomphe). Tous les instrumentistes les plus fameux de l’antiquité brillèrent à tour de rôle dans l’exécution de leur « pythicon ».Mais si le jeu des instruments en solo prit de plus en plus d’importance dans la vie sociale de la Grèce, primitivement la musique grecque fut surtout vocale.
Les œuvres lyriques de tous les anciens poètes étaient composées pour être chantées. La tragédie grecque était un drame en grande partie musical : les chœurs y étaient chantés, surtout à l’origine, par exemple dans les œuvres d’Eschyle. Et l’on sait qu’à Athènes notamment, les représentations de tragédies étaient des cérémonies officielles et des fêtes populaires auxquelles toute la cité prenait part.
C’est dire quelle place l’art musical, associé à la poésie, à la danse, à la mimique, tenait dans la Grèce antique.
Quand nous parlons de la danse dans le théâtre antique, n’imaginons rien de semblable à nos ballets modernes. C’était une danse sans virtuosité, sans « soli », sans couples (les chœurs de danses n’étaient formés que d’hommes), sans rapidité, une danse où le mouvement des mains et les attitudes du corps jouaient un aussi grand rôle que les pas eux-mêmes.

 

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