Certification complémentaire d’histoire de l’Art session 2017. publié le 28/04/2017

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3 L’entretien avec le jury : remarques sur la session 2017 et préconisations pour les prochains candidats

L’entretien est l’occasion pour le jury d’évaluer la réflexion des candidats sur l’enseignement de l’histoire des arts, ses enjeux, ses objectifs de formation, et de mesurer la maîtrise des démarches et des contenus des programmes d’histoire des arts, de l’école au lycée.
Le jury cherche à mesurer la maîtrise des quelques textes règlementaires, les options histoires des arts - facultative et de spécialité -, ou encore l’enseignement d’exploration « Patrimoine » et au-delà, sur la place de l’histoire des arts dans la nouvelle épreuve orale du DNB ainsi que son rôle dans les EPI et dans les Parcours.
Par ailleurs, l’existence de cette certification complémentaire en histoire de l’art témoigne du caractère pluridisciplinaire de cet enseignement.

Le jury relève deux écueils principaux  :

  • une méconnaissance des instructions officielles dans les champs de l’histoire de l’art et de l’histoire des arts : le cadre général des enseignements de collège et de lycée est mal connu, les programmes d’enseignement sont survolés, les questions limitatives du baccalauréat sont parfois ignorées comme les modalités d’organisation de l’oral du DNB au collège, le contexte partenarial et culturel n’est pas approfondi.
    Le candidat ne peut ignorer le parcours cohérent mise en place dans le champ de cette histoire des arts depuis l’école jusqu’au lycée et sur tous les niveaux d’enseignement. C’est d’autant plus vrai avec la mise en œuvre du parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC).
  • une approche de l’enseignement de l’HIDA encore trop cloisonnée, parfois en lien exclusif avec la discipline d’origine du candidat, ou pire, l’absence de réflexion conduite sur cet enseignement. Le jury attend du candidat une analyse sur la nature de cet enseignement et sur ses enjeux en particulier dans la perspective des apprentissages et des acquisitions des élèves. C’est à la fois des perspectives épistémologiques, didactiques, voire pédagogiques que le jury attend.
    Il faut le rappeler, on n’enseigne pas seul l’histoire des arts. C’est le fruit d’un travail collectif, d’une collaboration d’une équipe d’enseignants de différentes disciplines. C’est aussi l’ambition du jury que d’évaluer des habitudes de travail interdisciplinaire et des postures permettant un travail enrichi du regard de plusieurs disciplines.

De manière générale, le jury se réjouit de trouver les principaux éléments incontournables pour qui veut briguer cette certification complémentaire :

  • une maîtrise des dispositions réglementaires et des programmes (incluant les programmes limitatifs en cours) qui encadrent les diverses formes de cet enseignement sur tous les niveaux du cursus scolaire, avec une attention particulière sur les enseignements en lycée : enseignements d’exploration et options (facultative ou de spécialité). La pérennité d’un enseignement d’histoire des arts au collège, enseignement culturel et artistique transversal et co-disciplinaire, n’est évidemment pas négligeable. Par ailleurs, la réforme des pratiques d’évaluations et de ses finalités implique qu’un candidat puisse expliciter les modalités d’évaluation possibles de ces enseignements, au quotidien dans la classe, pour le DNB comme pour le Baccalauréat.
  • une réflexion approfondie sur les articulations entre approche artistique et approche historique, entre expérience esthétique et découverte/mémorisation de repères culturels, et plus globalement sur la dialectique entre le sensible et le sensé ;
  • une approche fine des nuances entre les termes utilisés : par exemple, discipline/enseignement, option de spécialité/option facultative/enseignement d’exploration, programme/organisation, histoire des arts / histoire de l’art, domaines/champs, objets/œuvres, thèmes/thématiques ;
  • une connaissance des objectifs, sinon des démarches, des disciplines autres que la sienne, ne serait-ce que pour donner corps à des références ou des appels à l’interdisciplinarité qui ne doivent pas relever d’un automatisme creux.
  • Une disposition pédagogique qui articule très régulièrement le programme d’histoire des arts avec les autres programmes disciplinaires, qui intègre naturellement une dimension artistique et culturelle dans tout projet disciplinaire et interdisciplinaire (par exemple en collège dans les EPI, quelle qu’en soit leur thématique) et qui rende visible la contribution de l’histoire des arts aux différents parcours, notamment le parcours d’éducation artistique et culturel (PEAC) au regard de la communauté éducative.

Le jury souhaite réaffirmer que la certification impose une préparation exigeante. Dans cette perspective, il est possible de s’inscrire à différents stages à l’offre dans le Plan de Formation Académique.
Des ressources sont disponibles sur
 les sites académiques
 le portail national d’histoire des arts
 les sites de grandes institutions culturelles (INHA…).

Par ailleurs, il n’est sans doute pas d’initiative plus efficace que celle de prendre contact avec une équipe d’enseignants en lycée, en charge d’une section d’histoire des arts, de les rencontrer et d’observer quelques séances d’enseignement.

L’ambition du jury est de mesurer la capacité du candidat à se projeter dans une équipe d’histoire des arts. L’expérience pédagogique réelle ou théorique, qui constitue la seconde partie du dossier, est d’autant plus éclairante quand ces pré-requis réflexifs sont solides.
Le jury relève que l’exercice est, de manière générale, encore plus difficile pour un jeune enseignant puisqu’il s’agit d’avoir acquis d’emblée une conscience claire des enjeux d’un enseignement d’une grande complexité, alors même que, bien souvent, cette conscience est encore fragile concernant sa propre discipline de recrutement (ce qui est tout à fait compréhensible). Rappelons au moment de conclure ce rapport que la délivrance de la certification ne signifie pas automatiquement une affectation en lycée dans une section d’histoire des arts.

Laurent Marien,
Président du jury, session 2017