Explication d'un texte extrait de l'"ouvrier allemand" de G Blondel publié le 14/03/2008

Première - document (2004)

Pages : 1234

2) Observations faites par l’ auteur sur l’ organisation du travail des ouvriers :
Avec la seconde industrialisation, la rationalisation du travail requiert l’attention des industriels. Dans les industries de montage, les progrès de la productivité sont assurées par la suppression des temps morts : "dix-sept ouvriers pour la confection d’un clou ". La division du travail (chaque ouvrier n’ ayant à accomplir que quatre ou cinq opérations) apparaît aux États-Unis dès 1850 dans la production de machines agricoles puis vers 1870 en Écosse pour la fabrication de machines à coudre. en 1890, une usine d’ emballage de Chicago emploie une bande transporteuse qui apporte le travail devant l’ ouvrier. Elle est utilisée au début du XXe siècle dans les usines Ford de Détroit. Enfin, l’ étude scientifique du travail accélère sa rationalisation. L’ ingénieur américain Taylor veut éliminer les gestes inutiles. Ces idées sont alors surtout appliquée dans l’ industrie automobile américaine, chez Ford, puis diffusée en France. La rationalisation du travail s’ accompagne des déqualification de l’ ouvrier et provoque la critique par les syndicats et par Chaplin dans les temps modernes.

Les observations faites par l’ auteur sur l’ organisation de la production :
Le fonctionnement d’une entreprise exige un capital. Dans les petites entreprises, le capital est en général suffisant. Mais les grandes entreprises comme celle ci (une usine où l’on "fabrique chaque jour 1000 kg de fil de fer et quarante wagons de clou") exige un capital considérable. Ce type d’entreprise a mis en place une société par action. Le capital, divisé en action, est détenu par les actionnaires. Chaque action apporte une part du bénéfice annuel ; le dividende. Elle peut s’échanger à la bourse des valeurs. Avec ce système, il y a dissociation du capital et du travail. Les ouvriers, comme les directeurs d’usines, sont des salariés d’une société, d’où le sentiment de ne pas appartenir à l’entreprise :" ce n’est pas seulement contre les patrons qu’ils entretiennent des sentiments de haine, c’est contre la capital lui-même ".

Les observations faites par l’ auteur sur la condition des ouvriers :
L’ essor de la grande industrie suscite le développement de catégories nouvelles d’ ouvriers. Les ouvriers qualifiés qui disposent d’une formation professionnelle se multiplient dans la mécanique, la fonderie, la chaudronnerie mais aussi le bâtiment, le travail du bois, l’ imprimerie. La standardisation et l’ essor du travail à la chaîne font appel au contraire à des travailleurs sans formation : "le patron ne désire plus aujourd’hui apprendre à ses apprentis les détails du métier". Manoeuvres ou ouvriers spécialisés affectés à des tâches simples et répétitives, sont asservis aux machines et aux cadences : " l’assujettissement mécanique d’un homme à la dix-septième partie d’un clou laisse une impression pénible". Ils forment la catégorie la plus nombreuse mais aussi la plus défavorisée, le prolétariat. Les contraintes imposées aux ouvriers sont très lourdes. Les journées de travail sont longues. Le travail ouvrier est traité comme une marchandise et soumis à la loi du marché. Les règlements des usines imposent une discipline très sévère qui transforme l’ usine en "bagne" : "l’ouvrier de ces grandes usines sent et voit mieux que l’ouvrier à domicile qu’il s’agit de produire le plus vite et le meilleur marché possible". "C’est l’homme qui devient un instrument en vue de la production". L’ouvrier est mal considéré et souffre de cette mauvaise considération.

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Auteur

 Hugues Marquis

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