TraAM 2018 Plus-values des outils numériques dans la progression phonétique publié le 09/06/2018  - mis à jour le 24/04/2019

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Phonétique corrective en FLE - Méthode verbo-tonale
Documents réalisés par Michel Billières1

 La méthode articulatoire : principes et utilisation dans l’apprentissage d’une langue étrangère (pdf de 119 Ko)

  • "La phonétique occupe une place centrale dans l‘enseignement/apprentissage des langues étrangères
  • Reproduire les différences subtiles dans la réalisation de sons inconnus ou présentant des similitudes avec ceux de la L1 constituent un préalable indispensable au début de l’étude de l’idiome étranger.
  • Les élèves reçoivent donc un enseignement théorique et pratique intensif exclusivement à base de phonétique articulatoire, accompagné d’un passage progressif à l’écrit où les correspondances phonie/graphie sont également abordées
  • Le principe est le suivant : on entend bien uniquement les sons que l’on sait prononcer. Les mouvements moteurs répétés faits par l’enfant pour acquérir les sons de sa langue maternelle fixent des habitudes dont il est impossible de se défaire autrement que par un entrainement articulatoire poussé et conscientisé à l’extrême en L2.
  • Il est demandé à l’élève de prêter attention - à la manière dont il est assis : le buste adossé au dossier de la chaise, la tête droite, ni trop inclinée afin de ne pas écraser le larynx, ni trop relevée afin de ne pas le tendre exagérément."

Nos démarches intuitives mises en place déjà auparavant de part l’expérience des années auprès des élèves, ont été confortées par ces recherches sur les processus cognitifs du traitement du langage. Nous avons dès lors débuté le vaste chantier d’élaboration d’activités, sur le cursus collège- pour un accompagnement plus efficace et individualisé des débutants, dans l’acquisition d’une prononciation la plus correcte possible de l’espagnol castillan.

Notre projet est donc né de ce constat : « le cheminement difficile d’une majorité d’élèves à acquérir une prononciation intelligible ».

A mesure de la progression de nos séquences de la 5ème à la 3ème, nous avons tenté de pallier les obstacles constatés par la mise en œuvre filée d’activités simples utilisant le numérique comme outil d’évaluation :

  • évaluation diagnostique,
  • évaluation des progrès et des faiblesses,
  • remédiation,
  • évaluation de la maîtrise des compétences,
  • accompagnement individualisé de l’élève,
  • accroître l’exposition à la langue vivante autant que faire se peut authentique.

Les ressources offertes par le numérique sont nombreuses et favorisent les progrès des élèves tout en développant leur autonomie.
Les activités que nous proposons dans ce projet sont adaptables et transférables dans l’enseignement des LV autres que l’espagnol, laissant au professeur le libre choix de supports qui porteraient un intérêt particulier selon la progression de ses séquences et sa préférence thématique, culturelle de certains documents.

(1) « Les langues sont perçues par les natifs non pas sur l’ensemble de la bande fréquentielle relative aux sons de parole et s’étendant en gros de 70 Hz à 8 000 Hz mais sur une base bien plus étroite correspondant à des zones fréquentielles privilégiées. C’est ainsi que les Français ont deux bandes favorisées sur les plages 200-300 Hz et 1 000-2 000 Hz, alors que celles des Espagnols sont particulièrement réceptifs sur les plages 150-350 Hz et 1 500-2 5000 Hz. Les Anglais perçoivent mieux sur une bande 2 000- 8 000 Hz, les Italiens sur celle de 2 000-4 000 Hz. Les plus chanceux sont les Slaves, Portugais et Arabophones dont la région de perception s’étend de dessous de 100 Hz jusqu’à 8 000 Hz. Ces chiffres quoi qu’on puisse en penser sont intéressants puisqu’ils soulignent le rôle majeur de la perception auditive dans l’appréhension des sonorités parolières. Les Anglais et les Français « entendent » les sons de leur langue maternelle dans des zones fréquentielles particulières n’ayant rien en commun. Ces données permettent d’expliquer les problèmes liés à l’accent et à la prononciation si fréquents dès qu’une personne se met à parler dans une langue étrangère. Ces erreurs de production en L2 trouvent leur origine dans une perception inadéquate de ses sonorités. Et ceci est naturel puisque les zones fréquentielles privilégiées d’une L1 ne recouvrent pas, ou alors partiellement, celles d’une L2… »