Lettre de rentrée 2017 de Madame l'Inspectrice Académique - l'Inspectrice Pédagogique Régionale publié le 18/09/2017

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Les épreuves orales au baccalauréat

Le déroulement des épreuves de langues en ECA (Epreuves en Cours d’Année) ou en ponctuel (en juin) est bien assimilé par l’ensemble des examinateurs d’espagnol. Toutefois, quelques rappels sont essentiels : Les élèves qui présentent une épreuve orale en juin que ce soit en LELE, LVA, LV3 ou LVO (langue vivante obligatoire) se munissent de leurs documents en double exemplaire et d’une liste signée par le chef d’établissement. Les candidats passent cette épreuve orale avec leurs documents tant lors du temps de préparation que lors de l’oral lui-même. En outre, le document complémentaire en LELE et/ou LVA est choisi par l’élève. N’oublions pas que ces épreuves ont pour but de rendre les élèves davantage acteurs de leurs apprentissages. L’uniformisation des dossiers LELE et/ou LVA est donc contraire à l’esprit de cette réforme. Je vous demande d’y être particulièrement attentifs. Les épreuves d’expression orale en ECA, doivent se dérouler en conformité avec le B.O.E.N n° 4 du 23 janvier 2014 : « Elles sont conduites par l’enseignant de la classe concernée. Lorsqu’une situation particulière l’exige, une organisation différente peut toutefois être mise en place ». Cette organisation différente doit être autorisée par la DEC et il revient donc au chef de centre de la solliciter, le cas échéant. Afin d’éviter un apprentissage des langues désincarné ou répétitif, il est précisé dans le B.O.E.N spécial n°9 du 30 septembre 2010 que le programme du cycle terminal « Gestes fondateurs et mondes en mouvement » doit être abordé à travers le prisme d’un ou de plusieurs domaines. L’élève ne peut ainsi réciter un discours appris par cœur. Il doit, au contraire, être capable « de montrer à partir de quelques documents supports comment ceux-ci font surgir une problématique particulière qui s’inscrit dans le cadre d’une des notions et lui donne corps, grâce à leur mise en lien, aux échos qu’ils renvoient, au domaine dans lequel ils s’inscrivent. ... C’est par le croisement des notions et des domaines que s’ouvre l’éventail des objets d’étude [La croissance économique entrave-t-elle ou favorise-telle l’engagement politique ? Quel prix humain pour le progrès technologique ?...], que s’enrichit la liste des questionnements possibles et que se diversifient les connaissances culturelles apportées aux élèves.1

Préconisations pédagogiques pour le déroulé d’une séance

  • Avant le cours :
    Le professeur analyse le document : point de vue, axes de sens, repérage des difficultés et des stratégies de contournement, de déduction et de construction d’hypothèses. Le support n’est pas un réservoir à structures grammaticales ou à lexique, c’est l’entrée par le sens qui prime. Il est tout aussi essentiel que l’enseignant repère les éléments qui relèvent de la transmission et ceux qui peuvent passer par l’action de l’élève.
  • Pendant le cours : Quelques stratégies à faire acquérir :
    • Faire repérer les éléments de contexte (suprasegmentaux) selon la nature du document. En effet, à chaque support correspond souvent un discours spécifique : dialogue et marqueurs de l’oralité, témoignage et subjectivité...
    • Aller du général au particulier, du global au détail et du simple au complexe pour reconstruire le sens.
    • Favoriser la densification des réseaux sémantiques pour une meilleure mémorisation.
    • Inférer du sens, émettre des hypothèses, vérifier (réécouter/relire pour confirmer ou infléchir), aller au-delà de la phase de repérage et de description pour développer l’expression des élèves.

 Pour rappel : la compréhension est d’abord un exercice de restitution du sens, elle allie compréhension et expression. Sa finalité consiste à dire et non pas à repérer ou relire.

  • Après le cours :
    Il est nécessaire de demander une mémorisation, en contexte, régulière à l’élève car comprendre et produire passent par la mobilisation de ce qui a été acquis. L’acquisition est durable lorsqu’elle peut avoir lieu également hors contexte. En effet, on mémorise pour se projeter sur l’action et sur l’avenir. Un des rôles du professeur est donc de vérifier que le transfert de connaissances et l’appropriation s’effectuent. Lors des inspections ou visites conseils, nous avons pu observer que l’évaluation est davantage construite comme un outil de formation, et que les consignes ont gagné en clarté et précision. L’objectif premier de l’évaluation, reste celui d’aider « chaque élève à apprendre et à progresser »2. et par conséquent de favoriser l’identification des réussites et points à améliorer. L’erreur est, d’ailleurs, plus fréquemment perçue comme «  le témoin des processus intellectuels en cours  » et moins comme « une faute à charge de l’élève » qui aurait résistée aux « explications de l’enseignant »3. Cette bienveillance pédagogique participe de la bonne santé de notre discipline et contribue à ce que les élèves se sentent accompagnés et valorisés.

Je sais pouvoir compter, une fois de plus, sur votre implication au service de vos classes et souhaite que cette année scolaire soit une réussite pour chacun d’entre vous.

Valérie VIDAL,
IA-IPR d’espagnol

(1) Extrait de « Notes sur le maniement des notions présentes dans les programmes de langues vivantes », IGEN de langues vivantes, septembre 2016. »

(2) Evaluer sans dévaluer, Gérard de Vecchi, Hachette Education, 2011

(3) L’erreur, un outil pour enseigner, Jean Pierre Astolfi, ESF éditeur, 2015.