Osons la classe inversée : plus-values et contraintes publié le 19/12/2015  - mis à jour le 27/06/2019

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Une gestion du temps

Ainsi la classe inversée permet d’intégrer le temps hors classe au sein de l’espace de scénarisation des activités d’apprentissage sans pour autant demander à l’élève de consacrer deux fois plus de temps aux apprentissages. La gestion du temps est pour le professeur un élément clé de la réussite de la méthode. Informer sur le temps de travail est indispensable : 1 fois 30 mn, 2x30 mn, 15mn ... et laisser du temps aux élèves pour s’organiser : 3 semaines pour un travail préparatoire de groupe par exemple. La classe inversée ne doit pas représenter un surplus de travail pour les élèves. La feuille de route prend alors tout son sens, distribuée en début de projet, elle permet de guider l’élève sur les activités à réaliser en classe ou en dehors et de poser des balises temporelles.
Dans la mesure où quelques séances sont nécessaires pour que les élèves se familiarisent avec le dispositif et prennent l’habitude d’effectuer le travail, il convient de commencer par petites touches.

Une information aux parents

Parents et enfants seront informés sur le dispositif lui-même, les objectifs et les compétences à atteindre, la valeur et l’intérêt des activités externalisées. Cela permettra de s’assurer dans un même temps que tous les élèves ont accès à internet, dans le cas contraire il conviendra de prévoir du matériel dédié au CDI et aux élèves internes.

Un travail collaboratif

On peut par exemple avant le cours, réaliser seuls ou en groupe, à la maison et/ou au CDI avec ou sans l’assistant de langues :

  • des recherches d’informations ;
  • une lecture de quelques grands titres de presse ou titres et chapeaux, d’un chapitre d’un blog, d’une brève vidéo (1mn /1mn20), d’un court poème ;
  • le décryptage ou/et la compréhension d’une bande son avec aide lexicale et/ou quelques questions qui aident à la compréhension ;
  • la préparation d’une thématique à exposer sur un sujet connu ou d’actualité ;
  • une courte synthèse ;
  • un jeu de rôle sur une thématique ;
    On peut également inciter l’élève à :
  • rechercher les trois idées clés d’un document ;
  • proposer un argumentaire ;
  • comparer 2 vidéos ;
  • lire un livre ou un texte long dans sa globalité (en fonction du niveau de classe) ;
  • mémoriser ;
  • comprendre.

La classe inversée est propice au travail collaboratif, chaque recherche préalable ou complémentaire pouvant être déposée sur une plate-forme (Padlet, Pinterest, ENT...) créée à cette intention.
Les savoirs découverts à distance prennent tout leur sens dès lors qu’ils sont confrontés à la classe ou au groupe, ainsi, pendant le cours l’élève fera une présentation, un groupe pourra débattre ou proposer une analyse argumentée du travail d’un autre groupe. La mise en commun des informations ou des synthèses de l’ensemble des groupes sur un mur virtuel auquel chacun aura accès sera valorisant pour l’élève et renforcera son estime de soi.

Des freins

Des freins ? Certes, ils existent, ils sont inhérents à tout usage des nouvelles technologies : matériel qui tombe en panne, connexions internet peu fiables ou pas d’ordinateur à la maison.
Les freins peuvent par ailleurs venir d’une réticence de l’enseignant à réorganiser la classe, à repenser sa posture face aux apprenants, l’attitude de l’élève en classe et à accepter les échanges (donc le bruit). Il peut venir également de la solitude de l’enseignant au sein de l’équipe pédagogique. On pourra écouter la conférence de madame Bucheton1 sur la posture de l’enseignant.

Michelle Fy
Professeure agrégée d’espagnol
Référente Travaux Académiques Mutualisés

On peut lire également :

(1) Dominique Bucheton, didacticienne du français, professeure honoraire des universités, ancienne directrice du LIRDEF (laboratoire interdisciplinaire de recherche en didactique, éducation et formation)