Vous avez dit "classes inversées" ? publié le 15/07/2015  - mis à jour le 23/04/2019

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Exemple 2 : Stratégies pour combattre le : "je n’ai pas d’idée"

Séquence sur l’évolution de la société espagnole aujourd’hui et du rôle de chacun au sein de la famille.
Avant d’aborder la séquence, l’enseignant distribue aux élèves de TES, une double page du Monde (en français) sur le rôle des grands-parents1, avant la séance, le professeur extrait le fichier audio et le dépose sur le cahier de textes électronique, l’ENT ou une clé mp3 avec quelques pistes ouvertes pour guider la compréhension.
Dans une étude traditionnelle où les élèves découvrent la séquence vidéo en classe, un temps conséquent est consacré à la compréhension orale des dialogues. Celle-ci monopolise la quasi totalité de leur attention et lorsqu’elle est acquise, il est difficile de revenir en arrière pour faire repérer les éléments du contexte : bruitage, ambiance, mise en scène... car l’effet de surprise est loin et déjà ils se sont lassés.
Si la langue n’est plus un obstacle, lorsque l’élève découvre les images, il peut se consacrer au repérage des éléments de contexte et ainsi la séquence vidéo prend tout son sens, la production orale est plus fine, plus interactive et plus approfondie.
Par ailleurs, externaliser l’étude du fichier audio prolonge l’exposition à la langue cible.

Dans le cas d’entraînements à la compréhension orale, indépendamment des séquences vidéo, si le support a été étudié en amont, on s’aperçoit que les élèves vont plus rapidement à la restitution du sens au début de la leçon. Cela s’explique non seulement parce qu’ils ont consacré davantage de temps à l’écoute et à l’étude du document à la maison que cela n’aurait été le cas en classe ; mais également parce qu’une fois le document abandonné, une réflexion inconsciente s’est mise en place vers une approche du sens. C’est bien cette étape de latence qui est précieuse au cours de la leçon car ces idées qui avaient germé inconsciemment se formalisent au contact des échanges. On constate également que ces derniers peuvent s’engager directement, dès le début de la leçon, avant même d’avoir ré-écouté le support, surtout si celui-ci fait polémique et que différents points de vue ont surgi avant d’entrer en classe. La nécessité de vérifier par le questionnement sera naturel, des hypothèses seront émises et du sens inféré. C’est bien là la base de la communication.

Ces études anticipées ne peuvent pas être systématiques et ne seront proposées qu’après des entraînements en classe afin que la méthode de travail soit acquise et que l’élève ait compris ce qu’on attend de lui : une compréhension générale du sens, un résumé, la recherche d’un champ lexical ne sont en aucun cas copie in extenso du script. Il est donc essentiel d’insister sur le nombre d’écoutes en continu et d’éviter les écoutes fragmentées.

Les entraînements à la compréhension orale en autonomie : un bonus2
Le site TV propose un excellent corpus de vidéos des niveaux A1 à C2 que chacun peut étudier en autonomie, à son rythme quand et s’il le souhaite. La sélection sera donnée sur la "feuille de route", avec plusieurs semaines d’avance, en fonction du thème des séquences. Ces vidéos peuvent ne pas faire l’objet d’une étude en classe, cependant leur allusion sera toujours valorisée lors des productions orales ou écrites.
Un lien vers les chaînes RTVE et RNE peut être installé sur les smartphones personnels des élèves. La découverte des podcasts de "RNE a la carta", en direct, en classe, sert de "modèle" à reproduire à la maison. Pour cela le professeur branche les enceintes sur son propre iPhone ou smartphone et active le raccourci. La rapidité de la mise en place et l’intérêt de l’exercice pour les élèves n’est plus à démontrer.

(1) Annexe 3 : "En Espagne, les papy font de l’assistance" ([le Monde Magazine 19/10/2012)] auprès de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Cette lecture préalable apporte une aide à la compréhension orale en classe sur le même thème et permet de nourrir la production.
De la même façon, inciter le travail de groupe au CDI ou en permanence, demander une recherche préalable (taux de chômeurs en France et en Espagne, les apports du Front Populaire en France ...), travailler en lien avec le professeur de sciences économiques et sociales ou d’histoire élargissent le champ de la réflexion tout en décloisonnant les enseignements.
Ce que de nombreux apprenants considèrent comme un "manque d’idées" n’est bien souvent qu’une retenue face à la prise de parole. Ils s’imaginent que le professeur attend autre chose qu’un ressenti modeste à la lecture d’un texte, qu’un simple rapprochement entre une actualité qu’ils connaissent et la situation évoquée dans le document. Il s’agit bien d’aider les élèves qui n’ont plus la spontanéité du collège, dont la tradition scolaire les a davantage habitués à "subir le cours", à remobiliser, pour s’exprimer, des outils linguistiques et culturels qu’ils connaissent et utilisent par ailleurs.

Exemple 3 : Stratégies pour aider à surmonter le : "je n’y comprends rien"

Dans le cadre de l’étude d’une séquence vidéo[[Annexe 4 : "El secreto del circo" : cortometraje, 2011,10 mn, Leyla Daruis Luis, Ecole de cinéma, scène 2 : "la actuación"

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Auteur

 Michelle Fy

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