Guerre civile et dictature (niveau B1-B2) publié le 05/03/2013  - mis à jour le 23/04/2019

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Document 3 :

« Venceréis … pero no convenceréis » Miguel de Unamuno

Compréhension de l’écrit

Unamuno_enfrentamiento_Millan_Astray_leger

_ Le document proposé fait référence au tout début de la Guerre Civile espagnole, c’est le récit d’un
incident, un encontronazo, selon le terme employé dans la bibliographie de Millán Astray, entre Millán
Astray et Miguel de Unamuno. Le premier paragraphe est la mise en place de la scène qui va se dérouler
sous les yeux du public et va se terminer par l’éviction de Miguel de Unamuno de l’université et du parti
nationaliste.
« Venceréis … pero no convenceréis » est tiré du livre, « Historia de la Guerra Civil española  » de l’historien anglais Hugh Thomas publié en 1966.
Il convient d’aborder ce document en tenant compte de la perspective historique et de l’art du discours.

Les compétences à acquérir :
Valeur documentaire historique : 1936

  • Février 1936 : le front populaire gagne les élections, c’est l’avènement de la seconde
    république.
  • Juillet 1936 déclaration de guerre avec le soulèvement du Général Franco suivi par les
    phalangistes.
  • Août 1936 les armées du nord du général Mola et celles du sud conduites par Queipo de
    Llano s’étaient réunies en prenant Badajoz. Franco s’était uni à la « junta » de Burgos et avait
    promulgué un décret le nommant « chef du gouvernement » et des opérations militaires.
  • Le 29 septembre Franco promulgue sa première loi et signe « Jefe del estado por la gracia de
    Dios ».
  • Le 12 octobre 1936, la cérémonie officielle pour le « Día de la raza », aujourd’hui « Día de
    la hispanidad
     », à l’Université Royale et Pontificale de Salamanque réunis les partisans du
    Général Franco, le Général Millán Astray, le gouverneur civil, la femme du Général Franco, de
    nombreux phalangistes et Miguel de Unamuno, Recteur de l’Université ainsi que des
    professeurs. Salamanque est, à cette date, aux mains des nationalistes. Miguel de Unamuno
    après avoir soutenu la seconde république s’était tourné vers les nationalistes au tout début de
    la guerre pensant pouvoir arrêter le massacre de civils.

Dans le document, le narrateur fait allusion aux velléités séparatistes basques et catalanes. Le 6
octobre 1934 la république ne peut pas contenir les soulèvements des catalans qui se déclarent
« estado catalán dentro de una república federal española » ; dans les Asturies, les communistes
et les socialistes s’étaient réparti l’autorité.

« Viva la muerte » est le slogan de la phalange crée le 29 octobre 1933 par Primo de Rivera avec
l’aide d’Hitler et du fasciste italien Mussolini.

L’art du discours et sa valeur
Analyse de l’intérêt des deux discours :
1- Diatriba de Millán Astray (“Discurso o escrito violento e injurioso contra alguien o algo” -RAE)
Violenta diatriba en contra de las veleidades separatistas de las provincias
catalanas y vascas. Las expresiones del orador aparecen entre comillas y en estilo directo para :

  • dar más fuerzas a las palabras,
  • conservar el carácter de testimonio,
  • dejar al autor las responsabilidades de sus palabras
  • dar a entender mejor su intransigencia y su fanatismo

El eslogán de la legión « Viva la muerte » cobra tanto más fuerza que sigue la larga metáfora de la cruedad, del médico «  carnicero  » quien « corta en carne viva » y « extermina ». La violencia verbal refleja la violencia de los actos, se trata de un discurso extremista destinado a excitar a sus seguidores
y los gritos fanáticos que le contestan aprueban la diatriba invectiva del jefe.
Estas palabras tienen tanto más peso cuanto que se inscriben en un período de temor y represión por parte de los insurgentes (Millán es el jefe de la Legión y uno de los jefes más crueles).
Para Millán el fascismo aparece claramente como el único movimiento capaz de salvar la unidad de España.

2- El Alegato de Miguel de Unamuno (« Argumento, discurso, etc., a favor o en contra de alguien o algo »-RAE)

  • condena la fuerza bruta
  • opone fuerza y razón
  • insulta directamente
  • usa ironía mordaz

Valor sicológico del discurso de Unamuno

  • el valor de decir « yo »
  • el resentimiento de Unamuno que se
    siente ofendido y enojado
  • el gusto para la paradoja
  • la travesura cuando implica al
    obispo desconcertado y temeroso

Mise en oeuvre

L’étude est envisagée en classe de Terminale car les élèves ont étudié en détail l’avènement du Front Populaire en
France (1936) ainsi que les causes de la Seconde Guerre Mondiale, cela leur permettra d’entrer plus
rapidement et plus « naturellement » dans la problématique mise en oeuvre ici. Des termes comme Front
National, fascisme, nazisme, dictature, répression, camps de concentration, exil, nationalisme, extrême
droite …. sont largement connus de tous.
Ainsi, une réflexion classe entière sera menée avant la découverte du document autour de la date
« 1936 » qui sera inscrite au tableau. Le but étant de situer le dossier dans un contexte historique précis :

  • l’avènement du Front Populaire en France et en Espagne,
  • la mise en place des différents mouvements politiques et la montée du nazisme.
    Par ailleurs, il se dégage du document une forte prise de position exacerbée par le fascisme affirmé de Millán Astray et le profond désaccord de Miguel de Unamuno.
    Il sera donc intéressant de dérouler toutes
    les caractéristiques du discours ainsi que sa théâtralité. Pour cela, le professeur propose une lecture
    magistrale du texte (les élèves n’ont pas le document sous les yeux). La lecture mettra en évidence la théâtralité, les deux discours opposés et la violence de la première partie.
    Les élèves réagiront librement à cette première lecture car il serait dommage de ne pas les laisser
    s’exprimer sur la force des mots, le poids des idées et la violence des slogans fascistes.
    Le texte sera ensuite distribué et au cours d’une relecture silencieuse et personnelle de 10mn, le professeur demandera les repérages suivants : l’auteur et le narrateur, la date d’écriture et la date de
    l’événement, le lieu et le décor, les deux orateurs et le public présent
    .

Une mise en commun se fera à l’oral classe entière.

Première partie du discours (Millán Astray)

Consignes pour permettre la prise de parole :

  • Subraya las expresiones que resaltan el discurso fanático y da las intenciones de su autor :
    • Larga metáfora del médico que hace sufrir, da la muerte (paradoja), mutila, « corta en carne viva » cuando se trata de eliminar dos regiones de España mientras grita : « ¡ España ! ¡ Una ! » ;
    • fanatismo, intolerancia, exaltación en contra de una parte del pueblo español (vascos y catalanes, intelectuales)
    • La intención del autor es claramente de excitar a un público fiel y endoctrinado (los falangistas).
  • Resalta la fuerza del discurso y su impacto en el público (fonction impressive du langage)
    • El discurso es corto e incisivo, exagerado y vehemente, violencia verbal : sonidos que chocan “cánceres, cuerpo, cortando, carne # Fascismo,
      cirujano, sanador, sabrá, falso, sentimentalismo »
    • El discurso es virulento, violento, provocativo, con intención de desafiar, perjudicar y despertar el fanatismo en sus seguidores : palabras exclamativas « ¡Una ! », « ¡Grande ! », « ¡Libre ! », aplausos, saludo fascista.
  • Comenta los índices de enunciación.El narrador se compromete personalmente cuando :
    • Resalta la violencia del discurso de Millán Astray « atacó violentamente », « habituales
      gritos excitadores », « volvió a gritar », « al final gritó », « gritó »
    • Usa la imprecisión « algunos », « cierto número »
    • Insiste en lo ridículo del saludo al retrato : « habituales -inevitables- gritos », « inevitable retrato ». El auditorio que aparece
      compuesto de autómatas o marionetas.
    • Transcribe los insultos al público “abajo la inteligencia” mientras Astray se encuentra en una universidad rodeado de catedráticos.

El narrador deja a Millán Astray la paternidad de sus palabras cuando usa las comillas.