Enseigner la danse avec le numérique publié le 29/05/2019

Donner à voir sans se montrer en danse grâce au numérique

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Pourquoi utiliser une clé usb et qu’y a t il dessus ?

Véritable outil du quotidien, la clé usb fait ici figure de vidéothèque sommaire.
Branchée sur le HOOTOO, elle comporte en son sein 3 vidéos de niveaux différents que l’on appellera « modules ».
Volontairement, nous avons construit un module rouge (difficulté technique simple et courte durée), un jaune (plus complexe que le rouge) et un vert (complexe, et plus long).

danse1

Chaque module correspond à la première marche de chaque colonne du tableau de capitalisation (cf tableau). L’objectif pour l’apprenant est clair, il va devoir être capable de reproduire avec exactitude le module proposé dans chaque colonne (acquisition d’un bagage moteur par répétition et stabilisation) pour ensuite en proposer des transformations de façon à tester sa créativité (selon les composantes et selon des procédés de composition).

Pour s’auto-évaluer, les élèves auront à tout moment le loisir de consulter l’écran différé disposer à la place du public (cf schéma) pour juger de deux critères permanents :

  • Leur lisibilité (la reproduction est elle similaire au module proposé et la consigne de la case est elle réalisée sans erreur ?)
  • Leur continuité (observe-t-on des temps d’arrêt, d’hésitation, des têtes qui se tournent, et ou des gestes parasites ?) de leur prestation.

S’ils jugent que leur travail est recevable, un élève du groupe (ou un inapte ou un élève d’une autre compagnie) pourra filmer la prestation à l’aide de la tablette et l’envoyer sur la clé usb dans le dossier rouge, à la marche numéro 1 (si le groupe est à la case 1 de la colonne rouge) (cf capture d’écran). La compagnie juge ainsi qu’elle peut débuter la seconde marche. Par ce biais, l’œil du spectateur observe de façon analytique et répétée deux notions importantes dans les activités artistiques : lisibilité et continuité et ce dans des contextes variés (consignes différentes à chaque case)

Nous proposons ici un modèle de départ à recopier car nous sommes en plein cœur d’une activité morpho-cinétique. Aussi la part imputée à la reproduction et à l’imitation dans l’apprentissage est conséquente. F. Winnykamen1 guide ainsi nos propositions à travers sa vision de l’apprentissage et de sa modélisation à partir d’un modèle, d’une origine.
Cependant, si modèle il y a, celui ci ne constitue qu’un point de départ qu’il conviendra de dépasser dans les différentes marches qui proposent des transformations (selon les composantes du mouvement ou des procédés). Pris et emporté par les marches à gravir, la part de complexité motrice, de singularité et de créativité motrice sera croissante.

(1) F. Winnykamen :"apprendre en imitant ?", Revue Française de Pédagogie, 1992