La fréquence cardiaque, un objet d'étude pertinent en CP5 publié le 18/03/2011  - mis à jour le 24/03/2021

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Obstacles à l’enseignement de type CP5

Passé le constat de l’urgence de ce type d’enseignement, il est indispensable de ne pas minimiser les obstacles à l’enseignement des activités qu’on trouve dans ce domaine de compétence, au regard de l’ambition exprimée, si l’on veut les surmonter.
Rappelons que pour ces activités, l’enjeu n’est pas de placer l’élève en situation d’effort coaché par le professeur mais de développer les connaissances nécessaires à la programmation d’un plan de course ou de nage adapté à un mobile choisi par l’élève puis de réaliser ce plan de course évoluant au fil du temps.

Passivité et confort

Le premier obstacle qui apparait est la passivité de l’élève. Combien sont partants pour courir 30’, 60’ à condition qu’ils n’aient pas à proposer leur propre plan de travail. Certains sont d’accord pour s’intéresser sur les effets qu’un exercice va produire sur leur corps mais trouvent trop laborieux de devoir mettre en acte des connaissances donc de devenir compétents...Un cours magistral où la fonction de professeur se réduit à la fonction de coach peut trouver des adhérents parmi les élèves.Mais alors cet enseignement ne relève plus de l’éducation nationale ni de la CP5.

Représentation des activités en EPS et performance

Les représentations des élèves sont véritablement tenaces et difficiles à combattre en classe de Seconde. Même après avoir présenté un cycle, même après avoir engagé un cycle où chacun est confronté à ses propres données, beaucoup d’élèves poseront encore la même question en cours et en fin de cycle : "est-ce qu’une fréquence cardiaque maximum de 225 est meilleure qu’une fréquence cardiaque maximum de 205 ?", "aurai-je une meilleure note si je place beaucoup de résistance dure dans mon plan de course"..etc. Bref, une activité où la note est le fruit de compétences listées et non d’un chronomètre tout puissant déstabilise les élèves habitués à devoir performer.

Notons encore qu’il est difficile d’échouer à ce genre d’épreuve car les compétences listées obligent à un enseignement précis qui ne permet pas à l’élève présent de s’égarer. Comme dans notre système scolaire actuel, les compétences sont traduites en notes, les élèves qui pratiquent la CP5 ont de bonnes voire très bonnes notes.Par contre un élève qui pratiquerait l’absentéisme et qui se réfèrerait à une épreuve "inventée" échouera lamentablement, pratiquant le hors-sujet, tant les épreuves sont spécifiques et exigeantes au plan de la conception.
Il en est de la CP5 comme du permis de conduire : les activités sont accessibles à tous et une fois les compétences acquises, l’échec n’est pas de mise. On n’obtient pas son permis de conduire parce qu’on conduit plus vite que les autres. On ne devient pas compétent en CP5 parce qu’on soulève plus de fonte que les autres, ou qu’on court plus vite un semi-marathon qu’un autre.

Plaisir et engagement durable

Courir, Nager en durée... peut être très peu motivant si l’élève n’y trouve pas de plaisir.
Or comme l’a maintes fois écrit D Delignières, on ne poursuit une activité dans le long terme que par plaisir. La Course de Durée peut-elle être un plaisir à 17 ans ? Le challenge qui consiste à mettre en œuvre une habitude de pratique physique au moins une fois par semaine pendant et après le cycle est-il une utopie pour le professeur d’EPS ?

Auto-détermination et engagement immédiat

Toujours selon D Delignières, une condition de la motivation de l’élève dans la réalisation de la tâche est l’auto-détermination. Outre le système de menu qui oriente le lycéen dans des activités "choisies", l’organisation même d’une séquence de CP5 est basée sur l’auto-détermination. Il est donc aisé , une fois l’élève responsabilisé, d’entrer dans le cercle vertueux de l’autodétermination.

Le rejet sous-jacent de certains enseignants

Notons que certains enseignants sont rétifs à la CP5 .
Il me semble que cela relève de l’approche de l’activité, de sa didactisation : enseigner la CP5 par la tâche est ennuyeux pour tout le monde. Enseigner la CP5 par la compétence change la donne.
Qu’une moyenne de groupe classe soit au-dessus de 16 avec un écart type inférieur à 1,5 en dérange plus d’un. C’est le fait de l’évaluation par compétences et non par la performance.
Notons par ailleurs que les notions utilisées sont si peu orthodoxes par rapport à la performance que certains entreront dans l’activité par l’évaluation plutôt que par les contenus physiologiques1. La VMA et le chronomètre seront alors les référents de l’enseignant qui transforme l’activité de CP5 en activité de CP1.

(1) au sens large du terme : métabolisme, effort, alimentation, sommeil...etc

Documents joints

fichiers svg sous licence CC issus du projet openclipart.org.

un document Carnet Homo-santé et performance Niv 4 et 5 (OpenDocument Text de 93 ko)

Table de compétences génériques à développer dans un cycle de type CP5

Exemple adapté à un cycle d’option Secondes. Sylvie Lallet

Aborder la CP5 par la fréquence cardiaque de la seconde à la terminale -Sylvie Lallet

un document Preao support connaissances CP5 (OpenDocument Presentation de 3.2 Mo)

série de diapositives présentant les connaissances génériques utiles aux élèves pour apprendre à gérer sa santé tout au long de sa vie