Comment aborder les apports des Amérindiens dans les échanges culturels ? publié le 01/09/2007  - mis à jour le 03/05/2010

Collège - 5ème

L’apport des Amérindiens dans les échanges culturels Pistes pédagogiques :

Pistes pédagogiques en classe de cinquième :

1. En partant d’un dossier sous forme de powerpoint qui proposera plusieurs lithographies en classe ou en allant visiter le Musée du Nouveau Monde rue Fleuriau à la Rochelle (collection consacrée au Canada), il est possible de faire étudier quelques exemples de transferts culturels et notamment l’apport des Amérindiens. Nous vous en proposons quelques exemples qui illustrent ces transferts.
A commencer par l’influence des tenues vestimentaires adoptées par les nouveaux immigrants. Ensuite, les rigueurs du climat ou bien les caractéristiques du milieu naturel incite et accélère ces transferts : utilisation des raquettes, des canots, de la traine ou du traineau.... Les Amérindiens avaient développé plusieurs méthodes qui les aidaient dans leur vie de tous les jours. Ils avaient trouvé comment voyager dans un Canada sillonné par les rivières, et les lacs…. Et aussi dans un Canada froid et enneigé en hiver.
Les Amérindiens ont donc permis aux Français d’explorer le continent avec beaucoup plus de facilités.

Musée du Nouveau Monde, La Rochelle, cl C.Rochereul

On peut donc consacrer une thématique aux modes de transports influencés par le monde indien. Les carnets de voyages des premiers explorateurs constituent également une source d’informations sur ces transferts et ils précisent comment les Amérindiens ont aidé les Français à survivre en Nouvelle-France. Ils leur ont appris à chasser, à consommer de nouveaux aliments (voir la piste pédagogique 4.), ils les ont soignés du scorbut grâce à "l’anneda".
Les Amérindiens ont fait connaître des plantes aux Européens, celles utilisées pour se soigner et celles nécessaires pour se nourrir.

2. A partir de l’exposition sur les Premières Nations : Collections royales de France présentée au musée du Quai Branly et actuellement au musée Pointe-à-Callière de Montréal, il est possible d’introduire ce sujet d’étude. Vous pouvez utiliser le catalogue qui a été réalisé par son comité scientifique il est possible d’aborder l’influence réciproque des Français et des Amérindiens à partir des différents objets présentés.
L’étude des différentes peaux et de leur décoration permettra de faire saisir aux élèves l’influence progressive de la culture française et des techniques d’impression dans la culture amérindienne. On peut réaliser le même cheminement pour d’autres objets afin de renforcer la notion de métissage propre à la rencontre de ces deux peuples.
Toujours à partir d’un petit dossier papier, ou sous forme de Powerpoint vous pouvez présenter l’influence des Indiens sur le plan de la mode vestimentaire. En effet, les Amérindiens ont montré aux Français comment s’habiller, quels vêtements porter. Les mocassins sont devenus leurs chaussures préférées, qui se sont substitués aux bottes et aux souliers des Français. Les mitaines ont été bien pratiques en hiver et les manteaux à franges étaient populaires chez les Français.
Les deux peuples se sont finalement accoutumés aux objets que l’autre peuple leur apportait. Les Amérindiens ont aussi apprécié les nouveaux objets apportés par les Français (chaudrons, haches, couteaux, fusils, farine, sel, sucre, alcool, couvertures...). Les Français ont échangé des objets contre les peaux d’animaux. Ils apportaient les peaux en France et les gens de la France se pavanaient en portant ces nouveautés.

Histoire de L’Amérique septentrionale,1722 ? Bibliothèque municipale de Nantes


3. Les transferts concernent également le mode de vie, de pensée et les valeurs du monde amérindien. Pour étudier ces transferts, il est intéressant de s’attarder sur une catégorie de français qui se sont coupés du mode de vie européen pour adopter ou se rapprocher de celui des Indiens : ce sont les coureurs de bois.
Les Amérindiens avaient un mode de vie plus libéré, un esprit plus ouvert et ils vivaient bien leur indépendance. Les coureurs des bois ont adapté ce mode de vie. Ils sont partis à l’aventure pendant des mois dans les bois, seuls. Ils faisaient ce qu’ils voulaient, quand ils le voulaient. Tant et aussi longtemps qu’ils revenaient avec des fourrures.
On peut également s’attarder sur les truchements, ceux que l’on envoyaient dans les tribus indiennes pour apprendre leur langue et ensuite servir de traducteurs lors de négociations. L’exemple d’Etienne Brûlé peut être étudié avec les élèves, puisqu’il fait partie de ces hommes qui se sont véritablement "indiannisés" au point d’avoir franchi un point de non retour vers le mode de vie européen.

Doc libre de droits

4. On réfléchit à ce que l’on pourrait trouver dans le frigo ou la réserve de sa maison et que l’on pense venir d’Amérique du Nord.
C’est l’occasion d’aborder avec les élèves "les trois sœurs" c’est à dire les trois catégories de légumes que les Indiens cultivaient ensemble (le maïs et ses dérivés, le haricot vert, les concombres et ses dérivés) et d’expliquer pourquoi.
Puis nous aurons du tournesol, du sirop d’érable, des chewing-gums (petite boule de résine à l’origine), de la morue pêchée aux larges des côtes (elle est à l’origine des premiers contacts avec les indiens)…
Les Amérindiens ont ainsi aidé les Français à avoir une alimentation diversifiée. Ils leur ont également fait découvrir la sève des érables qu’ils ont utilisé pour en faire du sirop…Ils leur ont montré comment faire sécher et fumer la viande, ce qui est entré dans leur alimentation.
Plus au sud de l’Amérique d’autres produits nous viennent aussi des indiens comme le chocolat, les tomates, les poivrons, les avocats, les papayes ou bien les piments forts. Mais, d’ailleurs que mangeait-on en Europe avant la découverte des Amériques ? Des fèves, des lentilles, de la salade, des bettes….

Au final , il sera possible de réaliser des panneaux sur les différents produits qui viennent d’Amérique.

5. A partir d’images de pelote basque, de hockey sur glace, de balles et de ballons en tous genres mettre en évidence que les premières nations d’Amérique ont de drôles de coutumes qui ont été empruntées par les français et les sociétés occidentales.
En effet les Indiens se réunissent en équipes qui jouent les unes contre les autres. C’est ainsi que l’on découvre l’esprit d’équipe alors qu’en Europe à l’époque les seuls sports sont des sports individuels ( à l’exception de la soule, l’ancêtre du rugby). Mais en plus, ils jouent avec de drôles de boules de fourrures, renforcées par des lanières en cuir, ancêtre de la balle et du ballon. Certaines tribus jouent à mains nues contre un mur, d’autres utilisent des paniers d’osier tressés (la crosse) ou des bâtons pour frapper la balle.
C’est ainsi qu’apparaissent les premiers jeux de balles en Europe : le jeu de paume, la pelote basque…. Par la suite les occidentaux vont faire évoluer ces jeux de balle.

Quels sont les autres sports qui sont hérités du monde indien ? la raquette, le traineau à chien (ancêtre du motoneige), le canoë, le kayak, qui eux aussi connaissent un grand succès chez nous.

6. Nous utilisons de nombreux mots venus des Premières Nations. Il est donc possible de remplir un tableau avec les élèves.
Quelle langue parlaient-ils lors de l’arrivée des Français ? Leur langue, parce que la parole est sacrée chez les Premières Nations. Certains nous font aujourd’hui l’honneur de parler en français, d‘autres comme les Micmacs ou les Mohawks parlent anglais. Au début, les enfants français étaient confiés aux tribus indiennes pour apprendre leur langue. Ces enfants servaient de « truchements » de traducteurs.

Je parle inuktitut :

  • Anorak= vêtement /
  • Igdlu=maison =igloo
  • Kayak=bateau de pêche
  • Parpâq=chaleur=parka

Je parle algonquien :

  • Achigan= celui qui se débat =poisson
  • Kalibu=caribou(renne)
  • Makisin= mocassin(chaussure)
  • Squaw=femme
  • Udabagan=(traineau)=tobogan
    Le udabagan appelé au Québec « traîne sauvage » est une sorte de luge sans patins. Une planche que l’on tire pour faire glisser sur la neige. L’été, les papooses(enfants) appuyaient le udabagan sur un rocher et glissaient sur la planche : c’est devenu le toboggan.
    Les Français ont passé beaucoup de temps en compagnie des Amérindiens, ils ont développé un vocabulaire plus élaboré. Ils ont appris différents noms d’animaux, de plantes, de moyens de transport et d’objets usuels que les Français ont ajouté à leur vocabulaire….

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Auteur

 Jocelyn Sala

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