Pour une gestion durable des zones humides, des littoraux et des espaces fluviaux publié le 28/08/2007  - mis à jour le 25/06/2012

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Qu’en est-il de la ressource ?

Le littoral océanique du Canada est le plus long au monde, et près de 9 % de sa masse terrestre totale est recouverte d’eau douce. Ses deux millions de lacs occupent plus d’espace que ceux de n’importe quel autre pays, et ses cours d’eau évacuent chaque année 7 % de l’approvisionnement de la Terre en eau renouvelable.
Le plus grand ensemble de lacs (les Grands Lacs) chevauche la frontière canado-états-unienne : il renferme 18 % de l’eau douce lacustre du monde. La plupart des rivières canadiennes ont été formées depuis la dernière époque glaciaire. Presque 75 % de la masse continentale canadienne draine des eaux qui se déversent vers le nord, soit dans l’océan Arctique, soit dans les baies d’Hudson et James. Le Canada dispose de 7 régions hydrographiques, le Québec en compte deux : la baie d’Hudson et l’océan Atlantique.
Le Saint-Laurent est au 17ème rang des fleuves du monde, selon la superficie de son bassin versant, qui représente près d’un million de km².

Au Québec, le véritable enjeu est sans doute celui du traitement de l’eau.

Ce n’est pas la rareté de l’eau qui est en jeu mais le coût du traitement de cette eau, auquel cas d’autres approches moins onéreuses et moins controversées existent :

  • fonds d’investissement pour renouveler les infrastructures (comme à Montréal),
  • campagnes de sensibilisation des citoyens,
  • incitatifs fiscaux (comme aux États-Unis)
  • installation de toilettes à faible débit ou d’électroménagers peu consommateurs,
  • réglementation des usages (comme l’interdiction de l’arrosage le jour ou du lavage des trottoirs à grande eau).

On peut également installer, outre des compteurs aux entreprises, des compteurs par quartiers, permettant aux gestionnaires de la Ville de repérer les zones où la consommation résidentielle est anormalement élevée et de disposer d’outils pour mieux gérer les quantités produites.
S’il s’agit plutôt de réduire la consommation excessive d’eau potable parce qu’elle coûte cher à l’ensemble de la collectivité (il faut assainir cette eau selon des normes de plus en plus sévères, la pomper à travers le réseau, puis l’épurer), on a plutôt affaire à une question d’ordre fiscale qu’à une question de préservation de la ressource. D’ailleurs certains dénoncent déjà une privatisation de ce secteur à l’image de ce qui s’est passé assez largement en France.
Pourtant le système d’affermage de l’eau potable, tel qu’il est pratiqué en France notamment, ne permet pas d’améliorer la qualité de l’eau, ni même la gestion du service. Les entreprises privées refusent souvent de participer à l’investissement dans les infrastructures, qui restent à la charge des municipalités, tandis que les résidents payent leur eau plus cher dans les agglomérations desservies par le privé.
L’affirmation selon laquelle la délégation de la gestion de l’eau au secteur privé accroît son efficacité est un mythe : l’absence de concurrence, une fois le contrat attribué, n’incite l’entreprise qu’à réaliser ses profits sans chercher à améliorer sa gestion.

Bibliographie

 Frédéric Lasserre, « Faut-il faire payer l’eau au Québec ? »,
Le Devoir, éditorial jeudi 7 juillet 2005, p. A6 ]

Le lancement de la Politique nationale de l’eau au Québec en 2002 a été l’aboutissement de cinq années de recherches, de consultations, de recommandations et de prises de position sur les enjeux, les orientations et les engagements à mettre en œuvre en matière de gestion de l’eau au Québec. Outre le texte intégral de la Politique, les faits saillants de celle-ci ainsi qu’un dépliant promotionnel sont accessibles sur le site du ministère du développement durable, de l’environnement et des Parcs.
La mise en œuvre de la gestion intégrée de l’eau par bassin versant constitue un engagement majeur de cette Politique.

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