La façade atlantique canadienne et l'axe du Saint-Laurent publié le 09/08/2007  - mis à jour le 29/03/2012

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Il eût été provocateur de négliger la question de la façade atlantique du Canada lorsque les programmes de l’Education Nationale impose l’étude de la façade atlantique de l’Amérique du Nord et que la vallée du Saint-Laurent y est même qualifiée de « porte océanique ». C’est une voie accessible aux navires de haute mer qui irrigue la région des grands lacs et l’espace transfrontalier américano-canadien.
Les flux sont continentaux et mondiaux, mais il ne faut pas négliger le cabotage, qui est tout aussi important. Les ports sont au débouché de grandes voies ferroviaires et autoroutiers transcontinentaux, les 2/3 du trafic maritime du continent y transitent : marchandises en vrac comme les hydrocarbures ou les céréales, plutôt dans les ports du golfe ; céréales, minerais de fer et charbon sur les Grands Lacs, sans oublier les multiples conteneurs sur le Seaway, cette grande voie maritime du Saint-Laurent jusqu’aux Grands Lacs.

La façade canadienne présente des disparités évidentes qui doivent conduire à différencier des ensembles plus ou moins intégrés, plus ou moins dynamiques. La vallée du Saint-Laurent est incontestablement un axe majeur de l’Amérique du nord et de la région des Grands lacs comme de la mégalopole. Entre Montréal et le lac Érié, la voie maritime, complétée en 1959, offre une profondeur de 8,2 mètres. Sept écluses donnent accès au lac Ontario, huit autres, celles du canal Welland, permettent de franchir l’escarpement du Niagara jusqu’au lac Erié.

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Les infrastructures de transports et la voie fluviale y ont un rôle considérable et les noyaux urbains, à l’image de Montréal, sont reliés entre eux par des flux de marchandises, de capitaux, d’informations et de personnes. La reconversion de Montréal, en particulier de ses infrastructures portuaires depuis une vingtaine d’années, a entrainé un redéploiement des activités de production et des services, un nouveau développement et une réorganisation de cette métropole, et l’essor de pôles suburbains, nouveaux centres périphériques.
Québec, dans une certaines mesure, mais surtout Montréal et Toronto sont des pôles puissants du Nord-Est, comprenant la Mégalopole et la région des grands lacs, ces villes participent à la plus grosse concentration urbaine et à la plus grands concentration industrielle de l’Amérique du Nord. Montréal et Toronto sont deux pôles de la « Main Street America », cet axe de Detroit à Québec, arrière-pays de la mégalopole, à l’Ouest des Appalaches. 65 millions de personnes vivent sur cet espace, 16 % des Étasuniens et pas moins de 2/3 des Canadiens.
Cette façade a une épaisseur variable, témoignant ainsi d’une intégration et d’un dynamisme inégaux : Terre Neuve, le Nord du Saint-Laurent ou la Gaspésie restent en marge des grands trafics, le Sud du Saint-Laurent ou les provinces maritimes du Canada tels que la Nouvelle-Écosse ou l’Ile du Prince-Édouard sont mieux intégrées au moteur nord-américain. Elles restent pour autant dans une situation périphérique par rapport aux centres canadiens.

La façade canadienne de l’Atlantique Nord ne peut être étudiée dans une perspective strictement nationale au risque d’évacuer la question de la puissance, celle de l’organisation du centre Nord-Est du continent et de son intégration (en filigrane celle de la frontière), et enfin celle du rayonnement de ce cœur sur le monde.

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Auteur

 Laurent Marien

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