Dix sites pour découvrir l'Histoire de la ville de La Rochelle. publié le 07/08/2007  - mis à jour le 05/04/2012

Lycée professionnel

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Etape 5 : L’hôtel de ville

Hôtel de ville de La Rochelle

Comme nous l’avons vu un peu plus haut, c’est dès le XIIème siècle que les Rochelais élisent un maire responsable devant les échevins de la ville. Ce maire est choisi parmi ses pairs. Le premier bâtiment de cette époque est celui du fond de la cour qu’il faut imaginer plus bas, avec des ouvertures moindres et bien sûr sans sculpture et sans arcade. En fait, l’entrée se faisait du côté de la rue des Gentilshommes soit à l’arrière du bâtiment actuel.
La porte est encore reconnaissable aujourd’hui grâce à son vaisseau sculpté sur son linteau. Cette mairie a donc vu au fil du temps ses pouvoirs se renforcer et ses bâtiments s’agrandir lui donnant quasiment sa forme actuelle au XVIIème, véritable âge d’or de la cité (rajout d’une dernière aile au XIXème). Ainsi la ville devenue protestante, apparaît avec ses richesses du XVIIème comme une place forte (les remparts se sont renforcés au XIVème avec la création d’un nouveau havre fermé par une chaîne tendue entre deux tours).
Terriblement gênante pour le roi de France (catholique), cette place huguenote tournée vers l’atlantique qui commerce avec les cités de la Hanse (nord de l’Europe protestante), avec l’Angleterre protestante, avec le Canada où l’implantation d’une colonie protestante est forte, fait penser au roi et surtout au cardinal de Richelieu qu’une telle ville ne peut rester impunie face à une telle hérésie surtout depuis qu’en 1621, elle s’est proclamée indépendante et a annoncé la création d’un état protestant.
En 1622, des combats font rage et La Rochelle est prête à succomber quand la paix de Montpellier est signée obligeant les catholiques à cesser le combat. La Rochelle apparaît alors comme une ville imprenable et son prestige n’en est que rehaussé. C’est pourquoi en 1627, lorsque le maire fait tirer sur les troupes royales, c’est l’excuse qui permet au roi de lancer ses hommes pour la troisième fois sur la ville. Cette fois, fort des expériences précédentes, il ne va pas seulement barrer la route aux renforts pouvant venir de la plaine d’Aunis mais aussi à ceux venus de la mer. Ainsi la cité ne pourra recevoir aucune aide des Anglais installés à l’île de Ré. Durant les 13 mois de siège, la ville est réduite à la famine, bien qu’une bonne partie des habitants ait pu fuir avant l’encerclement total.
Le nouveau maire Jean Guiton, dont la statue fait face à l’hôtel de ville, après avoir au début du siège annoncé que si un seul rochelais avait l’idée de se rendre aux troupes du cardinal Richelieu il le tuerait de ses propres mains, fut contraint de se résoudre à accepter la capitulation. La cité huguenote (regardez le dessin sur le parvis de la mairie. Il représente une croix huguenote) se rend. Les principaux dirigeants sont arrêtés. Les privilèges sont supprimés et les remparts détruits. On ne garde qu’une partie entre la tour de la Chaîne et la tour de la Lanterne ainsi qu’une partie autour du quartier Saint Nicolas (ce dernier sera détruit au XIXème pour permettre de percer de grandes avenues)

Étape 6 : Église St Sauveur

En sortant de la mairie dirigez-vous vers la rue Saint Sauveur et son église. Cet édifice religieux date de l’époque médiévale. C’est l’église dédiée aux marins dans laquelle on peut aujourd’hui voir des maquettes de bateaux alors qu’à l’époque on y déposait de nombreux ex-voto. Il faut savoir qu’avec le campanile de Saint Barthélemy, le clocher de Saint-Sauveur domine la ville et veilla sur le port et ses environs bien avant les tours.
Un premier incendie la détruisit en 1418, puis un second en 1705. Il reste aujourd’hui une façade et un clocher qui valent le détour. Rapidement le quartier de Saint-Sauveur apparu comme un lien avec celui de Saint Nicolas hors-les-murs. Un pont en bois couvert traversait le petit ruisseau et permettait aux uns et aux autres de vaquer à leurs occupations sur ce pont où les boutiques faisaient recette.

Étape 7 : Cours des Dames

En sortant de l’église, rendez-vous sur le port, longez le, puis empruntez la rue du port avec tout son charme de petites boutiques aux façades médiévales (attention aux marches !!) puis prenez la rue du Temple (piétonne et commerçante). Elle abritait au XIIIème siècle la maison des templiers, cet ordre monastique richissime qui allait jusqu’à prêter de l’argent au roi de France et qui fut demis après les croisades.
En passant sous la porte de la grosse horloge, vous avez traversé le premier rempart de la ville celui dont vous pouvez encore apercevoir les façades moyenâgeuses hautes et étroites. A l’extrême droite de cet ancien rempart, l’église Saint Sauveur, elle aussi de l’époque médiévale, avec un clocher dominant la ville. Vous êtes ici face au nouveau havre construit à l’époque médiévale. Imaginez le long des quais, une activité sans nom ou des porte-faits croisaient des matelots, des marchands et des armateurs dans une pagaille effrénée et où chacun venait chercher de quoi vivre sur ces quais de terre battue.
Vous êtes ici au cœur de la vie de la ville. Au cœur de la cité marchande où tout se négocie, s’échange et se vend et cela pendant des siècles et des siècles.

Au XIXème siècle un canal fut creusé (le canal de Rompsay) afin de relier La Rochelle à Marans et ainsi permettre aux navires de la Sèvre niortaise de pouvoir accéder à la ville. Il faut savoir que ce siècle n’a rien de prospère et que la ville vivote tant bien que mal. Les forçats qui y travaillèrent, s’y acharnèrent pour rien puisqu’il ne fut jamais exploité. Ses eaux se déversent cependant grâce à des écluses, au fond du bassin.
Les tours qui ferment le port datent du XIVème siècle. La plus haute, qui penche un peu est la tour Saint Nicolas. Ce fut la première construite. Vous pouvez découvrir en son sein un parcours de salles et de coursives allant sur la plateforme du haut d’où la vue est exceptionnelle. La tour ronde à droite est la tour de la Chaîne construite aux alentours de 1380. Elle ne possédait pas ce toit d`ardoises et permettait grâce à la chaîne que l’on voit encore au bout du Cours des Dames, de fermer le port le soir. A partir de Mai 2008, elle renfermera une exposition permanente sur les relations entre la France et la Nouvelle-France. Exposition réalisée par le centre des monuments historiques (propriétaires de la tour) et la région Poitou-Charentes.