Les chorales dans les collèges de l'académie de Poitiers. Etat analytique 30 juin 2012. publié le 31/08/2012  - mis à jour le 06/01/2015

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Conclusion

Compte tenu de certaines marges de progression, l’on peut donc conclure qu’en 2012, la plupart des collégiens de l’académie de Poitiers peuvent profiter d’un enseignement de chant choral globalement satisfaisant.

Je souhaiterais cependant terminer cette étude en évoquant une proposition pour le long terme, voire utopique dans une acception élémentaire de ce mot («  d’un autre lieu »).

Il s’agirait d’adapter statut et missions du professeur à la réalité du territoire qui lui est confié, en épousant au mieux l’extrême diversité des configurations des établissements. L’enquête n’a pas été renseignée par 86 établissements sur 205 ; l’on peut penser que, dans bon nombre de ceux-ci, c’est qu’il n’y a tout simplement pas de chorale, parce que la ressource humaine n’y est pas disponible. Or, dans la logique d’un enseignement pour tous, qui est celle-là même de notre système éducatif, l’on devrait chercher à atténuer les inégalités d’accès des collégiens à la pratique chorale, indépendamment de la taille et du statut de leur établissement. Dans le même esprit, l’on devrait renforcer la place des pratiques culturelles dans les zones géographiques éloignées des lieux de diffusion artistique ; du reste, et ce n’est évidemment pas un hasard, les non-réponses proviennent principalement de ces zones-ci.

L’une des pistes à envisager, très adaptée au milieu rural et aux secteurs enclavés, serait l’élargissement du champ d’exercice des professeurs d’éducation musicale et chant choral en direction du cycle III du premier degré. Ils pourraient assister les professeurs d’école dans la pratique du chant choral, une collaboration encore trop peu répandue (l’enquête l’a montré). Plutôt que de se disperser entre deux ou trois collèges de divers secteurs ruraux, l’enseignant musicien pourrait alors jouer le rôle d’un véritable fédérateur de projets artistiques inter-degrés au niveau d’un canton ou d’une communauté de communes ; sans doute, ne serait-ce que pour une question de financement, une souplesse statutaire serait-elle à envisager, combinaison inédite entre fonction publique d’état et fonction publique territoriale.

Quoi qu’il en soit, en regroupant concrètement les classes chantantes des écoles et la chorale du collège de son secteur, ce « professeur d’éducation musicale et chant choral de l’école du socle » contribuerait ainsi à deux ouvrages que l’on remet sans cesse sur le métier : le renforcement des cohérences territoriales et la réduction du hiatus école-collège.

Le 24 août 2012
Philippe Bazin,
IA-IPR Education musicale et chant choral