Mettre en place une recherche collaborative publié le 22/05/2016

On parle souvent de travail collaboratif mais comment le mettre en œuvre et dans quel but ?

Jusqu’ici j’avais plutôt mené des expériences de rédaction collaborative. En fait, chacun rédigeait une partie sur un sujet mais, est-ce vraiment cela collaborer ?

Si l’on reprend la définition du Larousse : la collaboration est « l’action de collaborer, de participer à une œuvre avec d’autres. » Le travail collaboratif place l’ensemble des intervenants sur un même niveau. Chacun concourt à la réalisation de l’objectif fixé.

Problématique rencontrée

Dans le cadre de l’enseignement du Droit et Grand Enjeux du Monde Contemporain je me suis retrouvée face à une même problématique chaque année : la difficulté pour l’élève de choisir son sujet. Difficultés face à une grande liberté : le sujet doit porter sur un contexte contemporain et lever des enjeux de société, vaste programme…

Si certains élèves trouvent rapidement, pour d’autres cette étape génère un stress important et engendre un blocage. Que chercher ? Par où commencer ? Cette problématique peut se retrouver à l’occasion d’un TPE, d’une étude en STMG. Le choix est parfois encadré par un thème général mais les possibilités sont en fait illimitées. Les élèves peuvent alors perdre beaucoup de temps à rechercher le bon sujet…

Solution envisagée

Au lieu de faire une recherche individuelle, j’ai proposé à l’ensemble du groupe de faire une recherche de sujets potentiels et de les réunir dans une base commune.

Concrètement lors d’une première séance au CDI, la documentaliste à présenter l’ensemble des sources pertinentes pour trouver des pistes de sujet. Lors de la séance suivante, le groupe composé des élèves, de la documentaliste et de moi même, a recherché dans la presse des articles qui correspondaient aux critères définis pour reconnaître un sujet potentiel :

  • actualité du contexte
  • enjeu de société
  • problématique juridique

Pendant 2 heures, par binôme, nos avons épluché la presse. Chaque fois qu’un article était repéré, il était répertorié dans un wiki sur l’ENT. Une page par article, le lien vers l’article, une formulation de l’enjeu de société et les principales questions juridiques soulevées. Nous avons répété ce type de séance 3 fois, ce qui nous a donné une base de sujets corrects. Les élèves ont ensuite choisi individuellement le thème qui les intéressait.

Il n’y avait pas d’obligation de résultat, juste une obligation de moyen. Cela permet de ne pas générer de stress. Après tout, on peut consulter la presse et ne rien trouver de pertinent.

Analyse

A l’issue de ces séances, chaque élève avait repéré un sujet. Mais au-delà de ça, nous leur avons donné une méthode de travail pour effectuer de la veille. Peu d’entre eux s’intéressent à l’actualité. Ils n’en prennent pas le temps. A cette occasion, nous leur avons laissé ce temps et tous ont trouvé des centres d’intérêt. Ce fut un moment d’ouverture, d’échange de dialogue. Ce sont des séances qui peuvent paraître chronophage, mais nous avons tellement gagné pour la construction ultérieure du dossier que cela en valait la peine.

Au niveau du choix des outils, j’essaie de privilégier l’ENT pour éviter la multiplication des comptes. Il existe de multiples outils en ligne pour faire de la curation mais se pose les problèmes de leur pérennité et de leur gratuité. Le wiki s’est avéré simple, pratique et adapté à notre besoin.

Ces séances ont aussi été l’occasion pour les élèves de manipuler e-sidoc.