Apprendre à comprendre la littérature de jeunesse publié le 21/04/2009  - mis à jour le 18/01/2016

ou pour une pédagogie de la compréhension

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II /Comprendre un texte écrit, un album

A l’école maternelle tout texte LU est, de fait un texte qui résiste car il faut comprendre du langage écrit.

1/ La spécificité du langage écrit

  • L’oral et l’écrit : des formes très différentes : Jusqu’à l’âge de 3 ans, les enfants n’ont l’habitude de gérer que du langage oral. Or en français, la forme écrite est très éloignée de la forme orale. A l’écrit, on a des juxtapositions de phrases qui n’ont aucun lien entre elles. « Il pleut. Le pique-nique est annulé ». Les redondances de l’oral aident à la compréhension. On utilise des petits mots qui expliquent mieux les enchaînements.
  • La chaîne référentielle : A l’oral dans 95% des cas, on reprend le pronom personnel : « La maîtresse, elle est partie. » A l’écrit on utilise beaucoup d’anaphores : « le prince, le fils du roi, le beau jeune homme, il lui donne ». Pour certains enfants cela signifie qu’il y a plusieurs personnages.
  • Les marqueurs orthographiques : A l’écrit on voit les marqueurs orthographiques : (genre, nombre). La lecture orale crée des obstacles à la compréhension car on ne les voit pas.
  • Récit à la première personne : Pour un enfant jusqu’à 4 ans ½, tout texte écrit en « je » est un texte où le maître parle de lui.

2/ Les savoirs littéraires

  • Comprendre la permanence du personnage : À un premier niveau, il faut comprendre que le personnage représenté à chaque page est toujours le même. Pour aider à cette mise en place, en PS, on a intérêt à travailler avec des séries comme « Petit ours brun ».
    Ensuite, il faudra aussi comprendre qu’un personnage peut évoluer au cours de l’histoire, subir des transformations, et rester le même.
    Ex : Matthieu a peur de tout mais à la fin de l’histoire il est différent : c’est le même mais il a changé.
  • Connaître des stéréotypes littéraires : Des exemples (propres à notre culture) : le renard est rusé, le lapin mange des carottes, le loup est méchant, la fille est « gourde », le jardinage c’est pour les papas…Les systèmes des personnages : les grenouilles vont avec les princes charmants, les crapauds avec les sorcières, les ogres avec les enfants....
  • Connaître des archétypes littéraires : ce sont des personnages qui n‘existent que dans la littérature et non dans le réel (ex : sorcière, ogre…)

3/ Apprendre à convoquer des savoirs encyclopédiques

Ex : les savoirs sur une époque, sur un lieu, sur le monde (domaine de la découverte du monde).

4/ Construire les savoirs faire de l’autre

Construire un personnage comme un alter ego, une représentation de la vie psychique du personnage. Par exemple, connaitre sa pensée, sa motivation. Il faut avoir une représentation de la pensée du personnage pour comprendre un texte. C’est ce que l’on appelle « la théorie de l’esprit » qu’on peut aussi appeler la « co-pensée ». Or souvent, les enfants savent bien raconter des histoires, ils possèdent la chronologie mais pas l’implicite des textes. Exemple : ils savent bien raconter le petit chaperon rouge mais pas répondre à la question « Pourquoi le loup se met dans le lit de la grand-mère ? » Il faut donc construire ces savoir-faire.