La musique vocale à l'époque de la Renaissance publié le 12/05/2015  - mis à jour le 14/05/2020

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2- Vers plus de clarté du texte

Les réformes protestantes et catholiques vont faire évoluer les formes complexes des polyphonies vocales vers plus de simplicité pour une meilleure compréhension des textes sacrés et pour un accès plus large.
Ainsi, en Allemagne, Luther préconise-t-il des chants populaires, les chorals, composés pour une assemblée ordinaire de gens. En France, les partisans de Calvin traduisent les psaumes* en langue vernaculaire et les mettent en musique de manière à préserver la clarté du texte.
*Psaumes : poèmes religieux.

Écoute active

Claude Goudimel

Portrait de Claude Goudimel
Source wikimedia

Bienheureux est quiconques de Claude Goudimel Extrait 1 (MP3 de 455.5 ko)

La musique vocale à l’époque de la Renaissance.

  • Déterminer la nature du texte chanté (extrait1)

Consignes :
« A la première écoute vous allez essayer de déterminer en quelle langue le texte est chanté »
« A la deuxième écoute, notez les mots que vous pensez reconnaître. »

A l’écoute, le texte n’est pas facile à comprendre mais on reconnaît certains mots. Le texte est en vieux français. On perçoit le mot « dieu », on peut en déduire qu’il s’agit d’un texte religieux mais cela ressemble à une chanson et on ne saisit pas bien le sens.

Proposer de lire le texte et comparer les mots notés par les élèves avec le contenu du texte. Éclaircir le sens du texte.

Bienheureux est quiconque
Sert à Dieu volontiers
Et ne se lassa onques
De suivre ses sentiers.
Du labeur que sais faire
Vivra commodément
Et ira ton affaire
Bien, et heureusement.

Vocabulaire : quiconque = celui qui, onques = jamais, sais = tu sais

Sens général : « Celui qui croit en Dieu vivra heureux ».

Troisième écoute en suivant les paroles.

Comment le texte est-il construit ?
Il s’agit d’une poésie de deux strophes de quatre vers. On parle de quatrains. Chaque vers a 6 syllabes, les rimes sont croisées, le texte est en vieux français.

Synthèse : « Bienheureux est quiconques » est un psaume c’est-à-dire une prière sous forme de poème. Issu de la bible, il a été traduit de l’hébreu par Clément Marot, grand poète français de la Renaissance, pour être à la portée du plus grand nombre de gens.

  • Préciser la manière dont le texte est chanté (extraits 1 et 2)

Écoute comparée : une version avec quatre voix homogènes et une version avec quatre voix décalées.

"Bienheureux est quiconques" de Claude Goudimel, Extrait 2 (MP3 de 487.9 ko)

La musique vocale à l’époque de la Renaissance.


Consigne : « Vous allez entendre une deuxième version du psaume de Claude Goudimel. Je vous demanderai de chercher les différences et les similitudes. »

Écoute comparée
DifférenceRessemblances
Voix exactement superposées et voix décalées Polyphonie à quatre voix
Rapport au texte : sensation de clarté, de simplicité/sensation

de confusion, de mélange

Paroles du texte

Dans la deuxième version, les voix commencent en décalage.
Repérer dans l’extrait 3 les trois départs différents pour la même phrase « Et ne se lassa onques ». Faire un signe à chaque nouveau départ.


"Bienheureux est quiconques" de Claude Goudimel, Extrait 3 (MP3 de 140.1 ko)

La musique vocale à l’époque de la Renaissance.


Synthèse  : Claude Goudimel a composé deux versions du psaume « Bienheureux est quiconque ». Dans la première version, les quatre voix se superposent exactement. Dans la deuxième version, les quatre voix sont indépendantes et décalées les unes par rapport aux autres.
L’imitation est le nom donné aux départs en décalage.
La technique employée dans l’extrait 1 qui donne plus de clarté au texte est une conséquence de la Réforme et de l’objectif de rendre le chant religieux accessible à tous.

Apport culturel

Claude Goudimel
Né à Besançon vers 1514, mort à Lyon en 1572

Aucun élément sur son enfance n’a été retrouvé. En 1549, il étudie à l’université de Paris. En 1551, il travaille dans l’édition de musique.
En tant que compositeur, il met en musique des textes religieux, les psaumes et des textes profanes comme des poésies de Ronsard. En 1557, il vit à Metz, ville tenue par des protestants. En 1560, il devient partisan de Calvin, réformateur français. Il retourne à Lyon où il sera assassiné au moment des massacres de la Saint-Barthélemy.
Il a composé des messes et des chansons et reste célèbre pour ces musiques de psaumes à quatre voix, dans un style sobre.