Participer au prix Goncourt des lycéens en lycée professionnel publié le 06/02/2018

Le Prix Goncourt des lycéens en quelques chiffres :

15 romans de la rentrée littéraire,
56 classes de lycées français,
Près de 2000 lycéens,
Plus de 5000 pages à lire,
De septembre à novembre,
1 association, « Bruit de Lire »,
Des partenaires, la FNAC, Canopé, l’Éducation nationale,
1 rencontre régionale d’auteurs à Rennes,
Des délibérations dans la classe, au niveau régional, puis au niveau national
1 tiercé de romans préférés,
1 élève représentant de sa classe dans le jury national,
1 auteur récompensé

1 - Des conditions pour mener à bien ce projet ambitieux

Présentation de la classe choisie par madame la rectrice

18 élèves de 1ère BAC PRO Service de Proximité et Vie locale, du lycée professionnel Les Grippeaux de Parthenay, en zone rurale encadrés par Virginie Genêt, professeure de Lettres-Histoire et Soline Goguet, professeure documentaliste, volontaires et motivées pour construire et animer le projet.
La classe a été divisée en trois équipes Goncourt afin de créer une émulation autour de la lecture de la sélection.

Un lycée impliqué

  • Des professeurs engagés, des emplois du temps aménagés (1,5 h d’Aide Personnalisée (AP) et 1 h d’Enseignement lié à la spécialité (EGLS) hebdomadaires).
  • Réalisation d’une fresque de soutien par la classe des terminale CAP employé de vente, en cours d’arts appliqués avec madame Mercier
  • Défi interne pour le personnel du lycée, enseignants, administration, vie scolaire avec un tableau de suivi des lectures affiché en salle des professeurs ponctué par des cafés littéraires et un quizz.

Un projet à plusieurs échelles :

  • dans la classe, au CDI, au lycée ;
  • dans les familles, parties prenantes et soutiens du projet, partages de lecture et présence aux événements organisés ;
  • sur le territoire de la ville de Parthenay : partenariat avec la médiathèque, la librairie L’Antidote, municipalité, médias locaux ;
  • en région : participation aux délibérations régionales ;
  • à l’échelle nationale : participation aux délibérations nationales.

2- Mise en œuvre pédagogique autour du projet

En amont du projet :

  • Réunion d’information en juin à Paris, organisée par l’association Bruit de lire, Canopé, l’Éducation Nationale et la Fnac.
  • Réunions avec l’équipe pédagogique de la classe participante, avec des enseignants de lettres histoire et avec la médiathèque de Parthenay, partenaire du projet.
  • Échanges autour des idées de mise en œuvre pédagogique.

Dès la rentrée de septembre, check liste pour les enseignantes :
Une étroite collaboration entre la professeure de lettres/histoire et la professeure documentaliste s’est avérée indispensable pour organiser et coordonner le projet :

  • Formalisation et programmation des séances en face à face pédagogique sur les 9 semaines.
  • Relationnel avec les libraires et le personnel de la médiathèque.
  • Échanges avec la coordinatrice du Goncourt pour la région Goncourt Sud-Ouest : Claire Sani.
  • Mise à disposition des livres : 6 sélections offertes par la FNAC, une sélection achetée pour le CDI du lycée et une sélection prêtée par la médiathèque de Parthenay.
  • Organisation du séjour d’immersion dans la sélection en roulottes.
  • Organisation de la cérémonie de lancement du Prix Goncourt au lycée les Grippeaux.
  • Organisation de la rencontre des auteurs à Rennes.
  • Organisation de la soirée lecture-crêpes.
  • Valorisation du projet au sein de l’établissement et en dehors.
  • Lecture intensive des 15 ouvrages en compétition pour accompagner/motiver/expliquer au mieux.
  • Bilans et retours sur les étapes du projet.

Le déroulement en détail

Voici dans ce padlet notre progression de la rentrée à mi-novembre avec le détail des activités menées, ainsi que les documents de travail en téléchargement.

Participer au Prix Goncourt des Lycéens en Lycée Professionnel

3 - Prolongements

  • Pour prolonger la découverte des univers des auteurs, achat de romans écrits précédemment par des auteurs de la sélection pour le CDI.
  • Programmer la venue d’un auteur de la sélection et partager ce moment avec l’autre classe de notre région Goncourt représentée aux délibérations nationales (lycée Léonarde de Vinci de Montaigu).
  • Envie d’écrire à son tour, devenir un auteur : certains élèves ont révélé qu’ils avaient déjà produits des écrits personnels : poèmes, nouvelles, roman.
  • Collaborer de nouveau avec la médiathèque de Parthenay, l’association "Bruit de lire"

4 - Bilan, évaluation

De l’implication :

  • Au départ, lorsque le projet a été proposé à la classe en mai 2017, les élèves ont accepté et choisi de se porter candidat pour être jurés du prix Goncourt des lycéens, sans savoir réellement en quoi consistait cet engagemen, ni s’ils seraient retenus.
  • Dès le 5 septembre, les élèves se sont intéressés et « pris au jeu » du défi littéraire par équipes. Plusieurs élèves ont lu les incipit et ont exploré la sélection sans attendre l’arrivée des livres reçus avec joie la 3ème semaine de septembre.
  • La participation aux diverses activités proposées a été très positive et ce pour tous les élèves. Pour toute action mise en place, même extrascolaire, il n’y a pas eu d’absentéisme injustifié.
  • Les élèves ont apprécié le pilotage du projet par des professeurs qu’ils n’ont pas habituellement en cours, sur le créneau hebdomadaire de l’AP, consacré au projet jusqu’à la mi-novembre.
  • Les élèves ont lu en moyenne 4 à 5 livres de la sélection en un mois et demi. Un élève a lu l’ensemble de la sélection. Il s’agit d’une expérience intellectuelle intense et marquante.
  • L’investissement de la classe, qui a permis de porter son représentant jusqu’au très sélectif jury national, a été remarqué aussi bien par les professeurs, que par les parents, et les partenaires extérieurs.

Une réelle fierté :

  • Cassant les idées reçues sur les jeunes et la lecture, le livre est devenu un objet créateur de lien social et un facteur de valorisation, pour l’ensemble des élèves, y compris pour ceux qui n’étaient jamais allés jusqu’au bout d’un roman !
  • La fierté d’avoir mené ensemble à bien ce projet ambitieux, d’avoir participé à un prix littéraire prestigieux, de revendiquer que la littérature est bien vivante en lycée professionnel, et surtout le plaisir de découvrir combien les livres peuvent tous nous rapprocher, rendent cette expérience inoubliable pour les élèves mais aussi pour le personnel du lycée incité à lire les œuvres de la sélection.
  • La communication autour du projet et la relation avec les médias a contribué à valoriser l’effort entrepris par la classe. Les élèves ont eu à cœur de véhiculer une image positive de leurs actions en répondant aux questions des journalistes.

Une posture de lecteur revendiquée

  • Lors de la cérémonie de lancement de soirées lectures en dehors du temps scolaire, tous les élèves de la classe sans exception, sous un projecteur et dans un micro, ont mis en voix quelques uns de leurs passages préférés devant leurs pairs, des parents et le personnel du lycée et de la médiathèque.
  • Plusieurs élèves très attachés à leur roman préféré l’ont défendu avec un enthousiasme très émouvant lors des délibérations. Les rencontres, mots échangés, dédicaces et selfies avec les auteurs ont fait naître un attachement plus particulier, ont apporté une autre dimension aux œuvres de la sélection.
  • Les élèves se sont familiarisés avec l’objet livre et peuvent désormais aisément reconnaître les éditeurs, repérer la structure d’un roman, une citation…

Petits regrets

  • la priorité du projet étant de lire un maximum d’œuvres sur un temps très limité pour endosser pleinement ses responsabilités de jurés, nous n’avons pas eu la possibilité de décliner toutes nos idées de mise en œuvre pédagogique, par exemple, l’utilisation de réseaux sociaux tels que Twitter pour partager et échanger davantage dans et hors de la classe.
  • L’expression orale a été travaillée considérablement sur ce projet, en revanche l’expression écrite n’a pas été autant exploitée. Le journal de séquence, carnet de découvertes littéraires n’a pas été un outil suffisamment utilisé par les élèves. On peut espérer que les activités orales d’expression et d’argumentation auront des répercussions positives sur l’écrit.

En conclusion

Relever ce défi ambitieux, c’est :

  • pour l’enseignante documentaliste, créer une dynamique autour de la littérature contemporaine en lycée professionnel ;
  • pour l’enseignante de lettres histoire, mettre en pratique les quatre grandes compétences qui structurent le programme de français en baccalauréat professionnel ;
  • pour tous, le plaisir de découvrir combien les livres peuvent nous rapprocher.