Le Prix Jean Renoir … une partie de plaisir ! publié le 19/05/2017

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Une partie de plaisir

Dès lors, l’aventure peut commencer.
Cette année le film primé a été Les oubliés de Martin Zandvliet.
Il aborde la culpabilité du peuple danois quant à l’utilisation de prisonniers de guerre allemands très jeunes qui devaient déminer les plages danoises après la seconde guerre mondiale.
Un sujet proche des élèves de par l’identification possible entre eux et les jeunes soldats, mais aussi un travail de mémoire sur cette partie parfois occultée de l’histoire.
D’autres films on marqué nos élèves. Ainsi Sonita de Rokhsareh Ghaem Maghami met en avant l’histoire d’une jeune fille afghane réfugiée au Liban et qui tente de s’en sortir à travers le rap.
La mise en avant du rap a été largement plébiscitée par nos élèves qui ont vu en cette adolescente, l’espoir d’une génération, l’espoir quant à la possible libération des jeunes filles du monde entier privées de leur libre arbitre, soumises au mariage forcé.
Une belle aventure que celle de Sonita, un message d’espoir !

Les séances autour des films se sont déroulées de manière très diverses, nous partions parfois des cartes postales des réalisateurs qui nous permettaient d’entamer le débat après la projection du film :

Prix Jean Renoir des lycéens 2017 : carte postale R. Maghami, réalisatrice de "Sonita"

Débat qui débouchait sur des thématiques fortes ou des procédés filmiques qui avaient marqués les élèves puis nous nous lancions dans l’écriture ou la création de critiques.

D’autres fois, nous sommes partis de comparaison, mettant en perspective certains films de la sélection pour les comparer à d’autres œuvres cinématographiques.
C’est ce que nous avons fait avec le film Soy Nero de Rafi Pitts mis en parallèle avec La jaula de oro de Diego Quemada-Diez.
En effet, ces deux films présentaient des similitudes quant au sujet abordé à savoir l’immigration illégale et la recherche d’identité, mais ils abordaient ce thème de manières différentes ce qui nous a permis de comparer des œuvres.

Enfin, nous avons aussi utilisé les dossiers pédagogiques (pdf de 14,3 Mo) réalisés par le prix Jean Renoir pour notamment Les oubliés , ce qui nous a amené à donner une perspective historique à l’étude du film, précisant certaines données.

Autrement dit les approches peuvent être très variées :

  • comparaison d’œuvres cinématographiques ;
  • interdisciplinarité avec notamment l’intervention du professeur d’histoire géographie ;
  • analyse de l’image ;
  • analyse des procédés filmiques ;
  • techniques audiovisuelles (prise de son, tournage, montage) ;
  • animation de la page consacrée au prix sur les réseaux sociaux ;
  • création d’un blog ou d’un site internet.

Le déjeuner à la FEMIS

L’aboutissement de ce travail d’une année a été de nous rendre sur Paris à la FEMIS pour rencontrer d’autres élèves, venant de la France entière avec lesquels nous avons pu débattre des films.
Un exercice d’argumentation difficile mais enrichissant.
Durant deux jours, nous avons d’une part rencontré les réalisateurs, producteurs, distributeurs propres à chaque film et nous avons pu leur poser nos questions pour mieux comprendre leur démarche créative, pour mieux cerner les dessous des films, les intentions de chacun.
Les élèves ont aussi pu découvrir les formations de la FEMIS et le fonctionnement de cette école et aussi les courts métrages créés par les étudiants.

« Il y a une chose effroyable, c’est que tout le monde a ses raisons. » Jean Renoir

C’est sans doute à cela que sert le prix Jean Renoir, à amener nos élèves à réfléchir sur ce que les réalisateurs et toutes leurs équipes mettent en œuvre : nous raconter des histoires qui nous poussent vers une réflexion, une mise en perspective du monde qui nous entoure, pour le percevoir avec des points de vue différents, avec des approches nouvelles.
C’est cela l’aventure du cinéma, nous pousser à voir au-delà des images et des sons, nous enrichir les uns les autres, savoir écouter, savoir échanger pour mieux penser ce que nous voulons être et les idées que nous souhaitons défendre au cœur de la cité.