Voyage en classes inversées publié le 25/08/2016  - mis à jour le 16/07/2018

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Lancement d’un cours sur la gravitation

Fiche traitée en sous-groupes

Dans cette classe Cécile Marquois a demandé aux élèves de regarder une capsule pédagogique en ligne avant le cours. Au début de la séance elle demande à ceux qui ne l’ont pas fait de lever la main : 3 bras se lèvent. Elle commente : "je suppose que si vous ne l’avez pas regardée c’est que vous n’avez pas pu le faire. Tâchez de mieux vous organiser la prochaine fois". Ici l’autonomie est un objectif, pas un pré requis.

La capsule était associée à deux questions, et l’outil de questionnement a généré un tableau qui fait apparaître en vert ceux qui ont fait cette partie du travail. Les tableaux permettent notamment à l’enseignante de faire des bilans statistiques, par élève et par classe (et d’ajuster sa méthode si besoin : quand beaucoup d’élèves ne réussissent pas à faire une partie du travail attendu c’est l’attente qui est à questionner).
Les élèves qui n’ont pas regardé la vidéo avant le cours peuvent aborder le travail de groupe comme les autres, sa visualisation n’étant pas indispensable pour la suite des opérations. Ils pourront y avoir recours à un autre moment, car elle reste accessible sur le site pédagogique de l’enseignante.

tableau affiché pendant la séance
et renseigné par les élèves

La professeure indique les attendus de la séance en 3 mn et lance une activité de petit groupe : les élèves doivent trouver ensemble la réponse à une question. Ils se mettent au travail sans tarder, pendant qu’elle se connecte au logiciel de vie scolaire pour indiquer les absents, puis projette le tableau de suivi de la séance, qui restera affiché sur le grand écran. Certaines cellules de ce tableau sont communes aux élèves d’un même groupe, par exemple la case "bruit", car le respect d’un niveau sonore raisonnable sera évalué pour l’ilôt. D’autres appréciations seront faites par individu, par exemple l’implication dans le travail de groupe.

Cécile Marquois
utilise une animation

L’enseignante observe la classe, et circule, essentiellement au fil des demandes d’aide. Ce faisant elle constate une erreur commune à plusieurs équipes, liée à l’interprétation d’une question, et requiert l’attention de la classe pour faire à voix haute une mise au point à ce sujet.
Quand les 15 mn sont écoulées elle exploite les conclusions des groupes et synthétise les lois de la force gravitationnelle, en s’appuyant sur une animation vidéo-projetée.

Actifs en classe

Les élèves reprennent le travail en sous-groupe pour 20 mn d’exercices. Chacun travaille sur un document personnel, mais peut communiquer avec les autres - notamment pour recevoir une explication complémentaire - s’il ressent le besoin d’une aide qui peut lui être apportée par un autre élève. L’un d’eux distribue un livret de corrigés par table. Le niveau de bruit reste modéré, et les échanges servent notamment à la régulation mutuelle ("non mais c’est bon, là, on avance...") parfois avec négociation ("mais je t’ai dit que c’était bon" "oui mais moi je veux comprendre"). Quand un groupe a fini un exercice et vérifié sa réussite, un de ses membres vient cocher au tableau la case correspondant à cet exercice. Chacun peut donc constater où en sont les différents groupes.

Les mains se lèvent régulièrement. L’enseignante est donc bien occupée, mais reste posée et sereine :

les élèves qui l’an dernier seraient restés bloqués par une difficulté ont autour d’eux de multiples outils pour avancer : le manuel, le livret de corrigés, les camarades de leur ilôt qui sont en train de travailler sur la même question, ils peuvent aussi m’appeler. Ils apprennent petit à petit à utiliser ces ressources à bon escient.

 

Ressources communes
trace individuelle

A cette table un jeune attend, la main levée. Il voit que l’enseignante est occupée, son attente se prolonge. Il évalue du regard où en est son entourage. Les autres membres du groupe semblent momentanément incapables de l’aider. Un groupe proche a terminé l’exercice qui lui pose souci. Il se saisit d’une de leurs fiches et tout en plaisantant avoue qu’il ne comprend pas. Le groupe le laisse regarder la fiche, une fille l’observe pendant qu’il en prend connaissance, elle attend ses éventuelles questions. Ici le contexte incite à se sentir chacun responsable de sa stratégie pour apprendre, à lui de voir s’il sollicite son aide.

A cette autre table un élève particulièrement participatif nous confie qu’il trouve un peu fatiguant de travailler à plusieurs.

Document élèves

En effet le groupe ne se coche l’exercice que lorsque tous les membres l’ont fini. Les enseignants l’ont constaté : les plus rapides - ceux qui s’en sortaient bien avec les cours magistraux - sont parfois frustrés par cette nouvelle organisation. Mais cette "fatigue" est le prix d’une vision démocratique de l’école : les élèves qui ont besoin d’un recours fréquent au concret et à l’action avancent ici comme les autres. D’autre part le travail collaboratif devient plus efficace avec l’expérience, et les capacités d’adaptation se développent. A l’élève qui voudrait avancer plus vite Cécile fait remarquer par exemple qu’il pourrait tenter de « booster » son binôme.
L’enseignante espère récolter les fruits de cette nouvelle méthode quand ces élèves seront en 1ère. Mais d’ores et déjà elle constate chez certains un engagement actif dans les apprentissages que d’autres enseignants n’obtiennent pas avec l’ancienne méthode, ce qui est un indice positif.