Des adolescents, un adulte, dialogues sur le cyber-harcèlement publié le 14/01/2015  - mis à jour le 16/07/2018

Extrait vidéo

Image issue de la vidéo
d’une jeune internaute
contre le harcèlement

Dans un lycée professionnel de l’académie a eu lieu une opération de sensibilisation à l’usage raisonnable d’internet (en tant qu’élève et plus largement en tant que citoyen), animée par le formateur Nicolas Vauzelle.
Les jeunes ont répondu de manière anonyme à une enquête en ligne qui a été construite par d’autres élèves (prévoir environ 25 mn pour la version complète ci-dessous).
Les résultats ont permis de constater ensemble notamment qu’au sein de ce groupe :
 81% des jeunes interrogés sont équipés d’une webcam
 90% utilisent Facebook, et écrivent sur leur "mur"1 ou celui d’un ami
 94% ont un compte Facebook, 46 % un compte twitter et 42 % un compte Google +.
 37% tagguent des photos et des vidéos2.
 54 % ont accepté une personne non connue directement sur leur compte
 34 % ont déjà insulté sur Facebook et 44 % ont déjà été insultés
 73 % ne savent pas ce qu’est le droit d’accès et de rectification des données
 28% mentionnent les insultes et les menaces parmi les risques dans l’usage d’Internet.

L’objectif présenté était de faire connaître des manières d’utiliser Internet qui permettent d’éviter de se retrouver dans des situations désagréables.
Voir les documents utilisés par le formateur (présentation Prezi).

Les blessures

Le groupe a regardé ensemble une vidéo sur Youtube centrée sur les effets du cyber harcèlement : le mur de l’humiliation (6’17).

La réflexion commune a ensuite porté sur ce que l’on fait vivre à autrui en diffusant ou laissant se propager des photos compromettantes, des canulars potentiellement blessants, des commentaires moqueurs. Certains ont réalisé que la cible de ces humiliations répétées pourrait être leur petit frère ou leur petite sœur par exemple, ce qui a développé leur empathie pour les victimes.
Puis les échanges ont porté sur l’attitude possible de la part de la personne harcelée, ou de ses proches, en évoquant notamment l’effet psychologique des moqueries accumulées.

Les élèves ont appris au passage comment faire une capture d’écran, pour ne pas rester seul avec une situation pesante, et pouvoir se faire aider par les adultes. Ils ont aussi appris comment se déconnecter "proprement" quand ils quittent leur session (cliquer sur la croix qui permet de fermer la fenêtre de navigation n’est pas suffisant, la prochaine personne qui ouvrira l’application sur le même ordinateur peut alors usurper l’identité).

Des précautions

Le groupe a ensuite cherché quelles peuvent être les attitudes raisonnables quand un inconnu demande à entrer en relation sur un réseau social, pour ne pas se priver de belles rencontres mais savoir se protéger.
Un principe de précaution applicable pour éviter les mauvaises rencontres : utiliser une adresse "pourriel"3, un pseudonyme qui ne soit pas basé sur des informations personnelles (en particulier qui ne laisse deviner ni le genre ni l’âge), et demander à la personne de dialoguer avec caméra. Si l’interlocuteur dit ne pas avoir de webcam, c’est une bonne raison de se méfier : il ou elle pourrait aisément s’en faire prêter une. Pendant la conversation il est prudent de demander à l’interlocuteur de bouger sa main pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une capture vidéo.
Les adolescents de ce groupe n’avaient pas de craintes pour eux-mêmes, mais ont pris conscience qu’accepter une relation avec une personne pouvant être mal intentionnée mettait en danger leur entourage, en particulier les pré adolescents.

Les rencontres à distance étant parfois suivies d’échanges en présence, la réflexion a porté ensuite sur les règles à appliquer quand on se risque à accepter un rendez-vous avec une personne encore peu connue : il doit avoir lieu de jour, dans un lieu public, accompagné d’un ou d’une ami(e), et l’entourage doit en être prévenu.

D’autres principes de précaution ont été évoqués, tels que les paramétrages permettant de séparer sur les réseaux sociaux ce qu’on partage avec sa famille, ses amis proches et les autres.

Le formateur conclut par un tour d’horizon plus positif sur les nombreuses possibilités ouvertes par l’usage d’internet, et rappelle qu’il ne s’agit pas de craindre le web mais d’apprendre à s’en servir avec habileté.

Il reçoit généralement des demandes d’aide de la part de victimes ou d’amis de victimes de "cyber-violence" à l’issue de ce type d’atelier.

Ressources pour animer un atelier

 L’enquête utilisée par le formateur (il est possible de répondre aux questions et d’effacer à la fin la saisie).

 L’enquête menée par le CLEMI de Dijon sur les usages de Facebook (collège et lycée, 2012 et 2014) : questions et résultats.

 Créer une enquête en ligne avec Limesurvey hébergé par le rectorat (pdf 59 Ko). Il est possible d’obtenir une copie de l’enquête ci-dessus et un compte administrateur.

 Les conseils du site "Agir contre le harcèlement à l’école"

 Le site de la CNIL dédié aux jeunes.

 Vous aussi mettez en place une activité de sensibilisation à l’occasion du safer Internet day

Ressources contre le harcèlement (PDF de 718.5 ko)

Vidéos, conseils, études (août 2014)

Conseils pour les victimes de harcèlement (PDF de 75.3 ko)

Issus du site "agir contre le harcèlement à l’école"

(1) mur : espace de publication associé à un compte facebook, donnant la possibilité de recevoir des commentaires sur le document publié

(2) tagguer : associer de l’information à une image, par exemple le nom d’une personne reconnue sur une photo de groupe

(3) adresse mail basée sur un pseudonyme et destinée à l’inscription sur les sites pouvant générer des mails non désirés