Questions réponses sur l'usage responsable du numérique dans un cadre éducatif publié le 24/04/2014  - mis à jour le 28/05/2014

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Responsabilité

Prenez le temps d’écouter ces quelques vidéos, de lire ces quelques fiches de synthèse sur la question large des responsabilités :

R1/ Qui est le responsable éditorial d’un blog pédagogique ?

La responsabilité éditoriale d’un espace d’expression appartient à celui qui en est le propriétaire.
En fait, il faut bien distinguer plusieurs types de responsabilité :
 celle qui peut découler d’un délit de piratage ou de contrefaçon : c’est l’auteur des écrits qui est le responsable
 celle qui découle de ce que nous appelons un délit de presse : injure, diffamation, propos négationnistes, racistes, antisémites…là, c’est d’abord le responsable éditorial de fait qui est le premier responsable, après vient l’auteur des propos ; dans le cas d’un blog pédagogique fourni par l’établissement, c’est d’abord le chef d’établissement, responsable éditorial de fait, qui est concerné, puis vient l’auteur lui-même ;
s’il s’agit d’un blog externe ouvert par un enseignant, le responsable éditorial sera l’enseignant.

Pour mieux connaître les délits de presse, y compris pour bien définir ce qu’est la diffamation ou l’injure, consultez le clip vidéo (responsabilité éditoriale), ou la fiche de synthèse (format pdf).

R2/ Comment rédiger la charte d’un service numérique ? (wiki, forum…)

Une charte est absolument nécessaire dès lors que vous proposez un service numérique, a fortiori quand l’établissement en propose plusieurs.
Une charte, c’est la clarification des règles du jeu : quels sont les droits et les devoirs de chaque utilisateur des services proposés, élèves, personnels, parents, sans oublier de prévoir les éventuelles sanctions au regard des manquements constatés.
Pour être officialisés et avoir une portée de « loi » pour la communauté éducative locale, la charte doit être intégrée au règlement intérieur et donc validée par le CA.
Avant cela, pour qu’elle bénéficie d’une portée maximale auprès des utilisateurs concernés, elle doit être discutée, voire produite par ces mêmes utilisateurs, en profitant des instances existantes, en collègue ou en lycée, si nécessaire à partir d’un modèle existant (sur un site institutionnel par exemple ou sur celui d’un autre établissement).
L’appropriation de la démarche, de son esprit, est toute aussi importante que la compréhension des éléments qui la constituent.
Il faut que les utilisateurs soient les agents de communication de la charte. Consultez le clip vidéo "charte internet".

R3/ Un établissement peut-il avoir un compte Facebook ou Twitter ?

Pourquoi pas mais la première question à se poser est « pour quoi faire ? », pour répondre à quelle stratégie de communication ou de stratégie pédagogique ou éducative ? et au regard de la réponse, réfléchir au choix des supports.

Ces outils peuvent être utiles à condition de les utiliser en connaissant leurs limites ; ce choix peut aussi être l’occasion de formations internes et de réflexions collectives…..

R4/ Est-il "raisonnable" d’utiliser Google Drive avec les élèves ? Si oui, sous quelles conditions ?

Là encore, tout est possible. D’une manière générale, se priver de services pertinents au regard de ses objectifs, est une erreur souvent dogmatique, les utiliser dans n’importe quelles conditions est potentiellement dangereux, pour soi, pour les élèves, voire pour l’institution que nous représentons.
Il faut donc être clair sur ses objectifs et les moyens de les atteindre, vérifier qu’il n’existe pas d’autres services qui offrent les mêmes fonctionnalités et en tout état de cause, travailler avec ses élèves la question des données à caractère personnel, des traces et du modèle économique qui fait la fortune de Google : la valorisation commerciales des données personnelles laissées, plus ou moins volontairement, plus ou moins naïvement, par les internautes.

Ignorer totalement Google et ses services serait une erreur éducative !

R5/ Puis-je utiliser la messagerie électronique professionnelle pour communiquer avec un élève ? Avec un parent ? Quid de la mention "sous couvert du chef d’établissement" ?

Oui naturellement, elle est même fait pour cela, entre autres choses ! il est vrai que le développement des échanges par messagerie vient totalement perturber la verticalité installée des échanges habituels mais il met également en valeur la responsabilité, dans le bon sens du terme, des enseignants : ces échanges doivent porter la marque de leur déontologie professionnelle et de leur éthique personnelle.

Prenez le temps de consulter ce clip sur Facebook, l’espace public et l’obligation de réserve sur le site de l’ESENESR.

R6/ Si certains de mes élèves disposent déjà d’un compte Facebook ou Twitter, ai-je le droit dans le cadre de mon activité professionnelle en dehors du lieu de la classe de communiquer avec eux ?

Oui, pourquoi pas. Tout dépend de la nature des échanges. Souvenez-vous que vous restez un fonctionnaire, en dehors même de votre temps « officiel » de travail et qu’à ce titre vous êtes tenu à une forme de devoir de réserve, vous restez un éducateur. Là encore, au-delà de votre droit fondamental à la liberté d’expression, votre déontologie et votre éthique doivent guider vos usages.
N’oubliez pas, non plus, les traces que vous laissez et l’identité numérique que vous construisez ainsi peu à peu….

R7/ Puis-je faire inscrire mes élèves à un réseau social en classe et l’utiliser avec eux en classe ? en dehors ?

Oui, pourquoi pas si cela correspond à un projet pédagogique ou éducatif. Simplement, il faut prendre quelques précautions : ne pas oublier la limite d’âge pour l’ouverture d’un compte, informer les familles, votre institution, sur la base de votre projet ; travailler avec les élèves sur l’intérêt et les limites de ces réseaux sociaux (voir plus haut), être particulièrement attentif à ce qui s’échange, ce qui se dépose, édicter avec eux une charte d’usage : profiter de votre projet pour apporter votre pierre à la construction d’internautes avertis….

R8/ A partir de quel âge puis-je laisser un élève dans ma classe naviguer seul sur son poste sur internet ? (derrière le proxy académique)

Il n’y a pas de normes. Le choix devrait s’opérer de manière collective au sein de l’équipe de l’établissement en mettant en tension la nécessité de la protection des élèves et l’objectif éducatif de développer leur autonomie ;
là encore, il faut tendre vers cet objectif en connaissance de cause, en prenant les précautions nécessaires, qui fait que rien ne pourra remettre en cause votre obligation de moyens (valable aussi pour votre chef d’établissement) : avez-vous fait tout ce que vous pouviez faire pour éviter de mettre en danger les élèves en cas de contentieux avec des parents.
Regardez ce clip sur les dangers et la protection des utilisateurs.

R9/ Faire utiliser le matériel numérique personnel (téléphones, tablettes, portables,...) des élèves dans l’enceinte de l’établissement ou dans le cadre d’une sortie pédagogique est-il sans risques pour l’enseignant et les élèves ?

Il ne faut pas raisonner en termes de risques mais de projet, de démarche plus globale. A mon sens, ce choix ne peut pas être le fait d’un seul enseignant mais d’une équipe autour d’un projet éducatif et pédagogique ; l’école ne peut pas durablement continuer à ignorer les équipements des élèves (et des enseignants d’ailleurs…). Plutôt que de tout interdire, il conviendrait de se concentrer sur les difficultés à résoudre pour faciliter l’usage de ces équipements : sécurité, interopérabilité, inéquité éventuelle…lancée dans les pays anglo-saxons sous l’acronyme BYOD (bring your own device), la réflexion naît en France depuis peu sous l’acronyme AVAN (apportez vos appareils numériques).