L'enseignement de la Shoah publié le 23/02/2008  - mis à jour le 07/06/2011

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L’enseignement de la Shoah dans l’académie de Poitiers

Du cycle 3 de l’école primaire aux programmes de première et de terminale, en passant par la classe de troisième, l’histoire de politique nazie d’extermination1 est largement présente dans les programmes scolaires et les professeurs n’abordent jamais cet enseignement à la légère.

Les journées de commémoration, la participation au concours de la Résistance et de la déportation, la pose de plaques commémoratives dans les établissements scolaires en souvenir des élèves déportés jalonnent la scolarité des élèves de l’académie comme du reste de la France.

De nombreux établissements organisent des projets pédagogiques en liaison avec le mémorial de la Shoah, les lieux de mémoire ou les musées régionaux, avec le soutien des collectivités territoriales.

Dans l’académie de Poitiers, un partenariat existe depuis plusieurs années avec le Mémorial de la Shoah pour l’organisation d’actions de formation, de voyages d’étude à Auschwitz (pour les élèves comme pour les personnels de l’académie). (voir les articles signalés ci-contre)

Actions académiques à venir en 2008

L’exposition sur les Justes de France sera présentée à Poitiers du 2 au 22 juin dans la salle des pas perdus du palais de Justice de Poitiers

Une journée de réflexion sur la notion de crime contre l’humanité sera organisée à Poitiers par le pôle civique de l’académie, en partenariat avec le mémorial de la Shoah, la Cour d’appel de Poitiers, le Conseil général de la Vienne et le CRDP. Vous trouverez plus d’information concernant cette journée à partir du mois d’avril.

Ces différentes actions auront permis à des milliers d’élèves et des centaines de professeurs d’aborder ces questions d’histoire avec toute la richesse d’analyse indispensable à la compréhension de ce phénomène historique complexe.

 

Le débat actuel sur la mémoire de la Shoah

Auschwitz_photos
Photos de victimes, souvent anonymes, exposées à Auschwitz

La proposition du Président de la République de faire parrainer la mémoire d’un enfant juif, victime de la Shoah par les élèves de CM2 a suscité de nombreuses réactions qui ont été largement publiées par la presse.

  • Simone Veil, présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah a d’abord protesté puis a accepté de participer à la commission qui en précisera la mise en place.
  • Serge Klarsfeld a fermement soutenu l’initiative du Président de la République (article du Monde)
  • De très nombreuses personnalités, juives ou non, des psychiatres ou des historiens se sont à leur tour exprimés. Nous reprendrons ici simplement ce qu’a dit Boris Cyrulnik dans un article au "Monde" intitulé une "gentillesse" trop brutale :

"Deux grands dangers menacent la mémoire de la Shoah : le premier, c’est de ne pas en parler ; le deuxième, c’est de mal en parler. Quand Primo Levi en 1946, la rage au ventre a voulu témoigner, son livre Si c’est un homme n’a pas dépassé 700 exemplaires tant il était insupportable. A la même époque, une grande fille de 14 ans racontait l’histoire supportable d’une gentille famille qui s’aimait et se disputait en huis clos, comme tout le monde. On s’identifiait à cette gamine intelligente et sympathique qui, à la fin du livre, mourait joliment, emmenée par un assassin invisible, la Gestapo. Le spectateur, ému, pleurait avec plaisir, et cette représentation, à la fois vraie et romancée, a joué un grand rôle dans la très nette diminution de l’antisémitisme en France " (...) lire l’intégralité de l’article du Monde

Des historiens comme Henri Rousso ou bien Annette Wieworka

ou des cinéastes comme Claude Lanzman ont également pris position dans la presse.


(Si ces liens ne sont plus actifs, c’est que les archives des journaux ne sont disponibles librement que quelques jours)

(1) Le terme de "Shoah" n’est jamais employé dans les programmes scolaires. On lui préfère ceux de "politique nazie d’extermination" ou de "génocide des juifs et des tziganes"