Débats d'école publié le 12/11/2007

La nouvelle collection des éditions Armand Colin "Débats d’évole", à destination des professionnels de l’enseignement et sous la direction de Domnique Borne et Benoît Falaize se donne comme objectif de présenter les sujets en débat, de faire le point sur l’état de la question et de proposer des pistes de réflexion au lecteur. Les quate premiers titres sont sortis en novembre :

 

Enseigner la vérité à l’ecole

(Dominique Borne)

Pour l’élève le professeur ne dit-il pas « la vérité » ? Si la société assigne ce rôle à l’école, l’institution scolaire ne doit-elle pas en explorer toutes les conséquences ? La question concerne les disciplines – le professeur d’histoire enseigne-t-il la vérité ? et le professeur de mathématiques ? – c’est donc une question épistémologique. Mais enseigner la vérité pose aussi des problèmes pédagogiques et déontologiques. Comment face aux élèves situer la recherche de la vérité de l’École républicaine ? Faut-il l’opposer à la liberté d’opinion et de croyance de chacun ?
Ce livre parcourt d’abord quelques moments forts où, de la Grèce antique à l’École de la République en passant par les collèges de la Monarchie,ont été mis en scène des régimes de vérité, d’une vérité souvent présentée comme absolue. Puis, l’histoire et la pensée du XXe siècle semblent relativiser toute connaissance, relativisme aggravé par la crise générale de la transmission. Si, aujourd’hui, l’école souhaite reconstruire une légitimité de la transmission des connaissances, elle doit instaurer, dans la classe, la recherche constante de la vérité mais aussi la défiance critique face à ses affirmations absolues et excluantes.

 

Mémoires et histoire à l’Ecole de la Républiqe

(Corinne Bonafoux, Laurence De Cock-Pierrepont, Benoît Falaize)

L’école est un des lieux privilégiés de manifestation des tensions entre mémoires et histoire. L’histoire et la mémoire relèvent de logiques différentes qui toutes deux sont présentes dans les finalités de l’institution scolaire. Tiraillée entre la fonction républicaine, laïque, consensuelle, et le réveil de revendications mémorielles et religieuses, l’institution scolaire semble mise en difficulté. Plusieurs problèmes se posent : la maîtrise des connaissances par les enseignants de ces sujets sensibles, la didactique de ces questions controversées, la manière de faire classe, les réactions des élèves. Comment aborder ces sujets ? Comment articuler ce qui ressort de l’émotion et de la nécessaire transmission d’un savoir ?
Cet ouvrage propose des repères et des pistes de réflexion sur les enjeux de mémoire en France et en Europe et leurs répercussions sur un enseignement toujours ancré dans des présupposés nationaux.


 

Enseigner les faits religieux


(Dominique Borne, Jean-Paul Willaime)

Depuis 2002, l’enseignement des faits religieux est entré dans les programmes des différentes disciplines. Ce livre rappelle l’histoire des relations entre la République et les sciences religieuses et interroge l’expression « faits religieux ». Puis il aborde concrètement les problèmes de la classe : quelle est la place des faits religieux dans les programmes des différentes disciplines ? Peut-on conseiller des démarches pédagogiques ? Comment aborder ces questions dans des perspectives nécessairement laïques ? Enfin, l’enseignement des faits religieux renvoie à des débats sociaux, culturels et politiques : dans un climat général de sécularisation, la France affronte le pluralisme et des formes fondamentalistes du religieux. L’école ne peut être absente de ces débats.

Enseigner la Shoah à l’âge démocratique

(Jean-François Bossy)

L’enseignement de la Shoah est devenu, en France et en Europe, un enjeu particulièrement sensible et central pour la démocratie. La mémoire du génocide des juifs pendant la deuxième guerre mondiale est le miroir dans lequel nous contemplons nos incertitudes quant à notre présent, et notre ambivalence face à un passé traumatique. Elle est le sujet sur lequel affleure une certaine instabilité du partage entre le politique, le sociétal, le scolaire et le strictement pédagogique. De ce fait, sa transmission à l’École reste à la fois un moment très fortement investi par les enseignants et les publics scolaires, et une sorte d’épreuve du feu de la relation pédagogique, constitutivement hantée par le risque de la déception, du ratage ou du scandale.
Le présent ouvrage se donne comme une tentative de clarification et de distinction de ces différents enjeux entremêlés dans des pratiques scolaires spécifiques et difficiles, de manière à mettre en valeur l’intérêt désormais reconnu de la transmission, à l’École, de la mémoire du génocide.