Comment mettre en place des environnements d’apprentissage qui favorisent l'engagement ? publié le 14/12/2020

L’environnement du Projet

C’est au Lycée des métiers Pierre Doriole situé à La Rochelle que l’équipe mise sur une pédagogie innovante :

« Le projet que nous avons développé a pour objectifs de renforcer l’engagement et l’implication des élèves dans leurs apprentissages et de rendre ces apprentissages durables en créant des environnements favorables et variés. Il est le fruit d’une réflexion d’équipe, autour de moyens pédagogiques à mettre en œuvre, face à l’hétérogénéité croissante des profils des élèves en lycée professionnel. Cette réflexion nous a amené à multiplier des stratégies susceptibles d’aider tous les élèves à progresser en tenant compte de leur particularité et de leurs rythmes d’apprentissage. »

Valoriser les compétences transversales et psychosociales, développer l’estime de soi et donner toute sa valeur à la voie professionnelle est l’objectif de toutes et tous !

Pourquoi ce Projet ?

Les Constats

Les constats préalables pointent justement la nécessité de re-mobilisation d’une partie des élèves accueillis en Lycée professionnel.
Les profils de certains élèves entrants révélant une image d’eux-même dégradée, de grandes difficultés d’apprentissage, voire un état de décrochage scolaire avéré, ont renforcé la forte volonté d’accompagner au mieux ces élèves par des pratiques diversifiées et innovantes et la curiosité déployée par l’équipe enseignante a permis d’explorer de nouvelles modalités pédagogiques.

Les préalables

Avant la mise en œuvre du projet, des démarches étaient déjà engagées par nombre d’enseignants qui proposaient de tester des dispositifs innovants issus de leur dynamique d’auto-formation ou de leurs compétences spécifiques pour faire face aux besoins des élèves en difficultés. L’idée de demander une formation en neurosciences a émergé.


Genèse du projet

Quelques étapes importantes :

  • Année scolaire 2018/2019 : réunions en équipe, inscription au projet d’établissement, formations en établissement sur les méthodes liées aux sciences cognitives.
  • Année scolaire 2019-2020 : formalisation du projet et début de l’accompagnement CARDIE
  • Septembre 2020 : Relance du projet, adaptation et remaniement suite au confinement, à la situation sanitaire, aux mouvements des personnels et à la mise en place de la réforme de la voie professionnelle.

La mise en place du projet

En 2019, l’initiative vient de Lucie Bergamini et Isabelle Valentin à l’occasion d’une formation sur les sciences de l’apprentissage et, plus particulièrement, les sciences cognitives dans la classe, qui impulsent une dynamique de projet, et crée une synergie d’équipe pour mettre en œuvre des Cogni’Classes.

En cette rentrée particulière 2020, Lucie Bergamini fédère les équipes sur ce projet encore en construction et en évolution, qui est amené à se développer et à s’enrichir. Stimulée par le constat que les effets sur les pratiques des membres de l’équipe de l’année passée met en lumière un gain, en terme de sentiment d’efficacité personnelle et d’estime de soi en aiguisant la curiosité intellectuelle et un goût pour l’auto-formation aux services des élèves, Lucie Bergamini relève le défi pour relancer et adapter ce projet en cette année particulièrement complexe !

« Le travail a été mené de manière équitable et satisfaisante par l’équipe impliquée l’année passée. »

Suite à une situation sanitaire problématique, la mise en œuvre de la transformation de la voie professionnelle et aux changements dans les équipes dus au mouvement, en cette rentrée 2020-2021, il a fallu s’accorder le temps de reprendre contact, d’expliciter les outils et les différentes innovations à tous et permettre à chacun de se recentrer sur son implication. Certaines pistes ont été abandonnées, d’autres sont renforcées et approfondies, différemment selon les niveaux.


Description du Projet

Les objectifs

Ce projet a pour objectif de remobiliser l’engagement et l’attention des élèves, développer l’estime et la confiance en soi, favoriser l’autonomie, la responsabilité et la cohésion du groupe, les compétences orales, l’implication des familles, créer un climat propice au plaisir d’apprendre et d’enseigner, partager et mutualiser des outils et des modalités pédagogiques.

Le projet

C’est en prenant appui sur des méthodes liées aux sciences cognitives que le projet se construit : mise au calme des esprits et des corps, organisation et déroulement des apprentissages de façons singulières, rituels d’accueil et de mise au travail, configuration des espaces de cours, travaux de groupes, jeux, échanges interactifs, collaboration par binôme, outils de mémorisation et de feedback, plans de travail, outils numériques dont classe Dojo...

Plusieurs modalités cohabitent selon l’avancement des élèves et les objectifs des enseignants, les disciplines, les spécialités et les niveaux de formations.

Le projet porte sur des méthodes transversales non spécifiques à des disciplines ou des niveaux et permet de réunir les équipes autour de ces pratiques, de stimuler leur curiosité et de les inciter à s’inscrire à des formations ou à s’auto-former pour en faire bénéficier le plus d’élèves possibles.

Les acteurs

Les disciplines concernées sont multiples et les enseignants impliqués en 2020/21 : Lucie BERGAMINI, Valérie PAILLAS, Karine VIAL-ASSIER en Biotechnologies, Betty CORDIER en Gestion commerciale et vente, Marie GUILLAUME en Maths-sciences, Isabelle MARTY-RUTY en STMS, , Florence MOUR en EPS, Blandine PETITPREZ en Lettres-HG-EMC.

Les spécialités et niveaux concernés

(9 classes / 152 élèves en 2019/20, 7 classes / 130 élèves en 2020/21) :

  • 2nde Bac pro Animation Enfance et Personnes Agées (AEPA)
  • 2nde bac pro Métiers de la relation au client (MRC) et T bac pro Commerce
  • Terminale CAP Agent Polyvalent Restauration (APR)
  • Terminale Bac Pro Service de Proximité et Vie Locale (SPVL) nouvellement Animation Enfance et Personnes Agées (AEPA)

Cette démarche d’innovation montre la diversité des projets et dispositifs menés dans un objectif commun par l’équipe de l’établissement. Les méthodes acquises sont réinvesties auprès d’autres classes, signe d’essaimage.
Les échanges de pratiques entrainent un développement professionnel des enseignants. Petit à petit, un effet d’entrainement se produit et se traduit par le fait que certains enseignants mettent en place des actions même s’ils ne s’inscrivent pas de manière formelle dans le projet.


Retour sur les actions

Cogni Classe

Qu’est-ce qu’une Cogni’Classe ? Plusieurs enseignants d’une même équipe pédagogique choisissent des axes communs à mettre en place, parmi ces grands axes : mémorisation, compréhension, attention, implication, évaluation, utilisation d’applications numériques. Elle se place en en lien avec les sciences cognitives et les 4 piliers de l’apprentissage  : un travail sur l’attention et la concentration avec des rituels tels que la mise au calme des esprits et le séquençage de la séance ; la mémorisation avec des fiches et des plans de mémorisation à rythme expansé et des outils numériques de test permettant le retour d’information immédiat ; l’engagement actif avec l’utilisation de plans de travail, des activités en îlots et la mise des élèves en position d’acteurs.

Les pistes de travail choisies par l’équipe cette année dans le cadre de cette cogni’classe :

Elles sont diverses et passent par le travail en îlots, les plans de travail, la mémorisation à rythme expansé ou encore des rituels de mise au calme. Ces pratiques transdisciplinaires s’appuie également sur l’utilisation du numérique avec l’utilisation de smartphones ou tablettes.

Ces moyens pédagogiques ont été privilégiés dans les classes de Terminale SPVC et 2nde AEPA par Isabelle Marty-Ruty qui en témoignent, voici ses ressentis sur l’utilisation du plan de travail :

« Suite à des formations sur les cogni-classes, j’ai choisi de créer des plans de travail pour les élèves de bac professionnel.
Ce document présente l’ensemble des tâches, les modalités de travail, les attendus, les modalités d’évaluation sur une séquence pédagogique.
Les élèves peuvent avoir le choix de l’ordre des taches à réaliser.
Pour certains plans de travail, les élèves ont à travailler en ilot sur un thème de la séquence. Ils sont amenés à utiliser le tétra-aide. Des rôles sont distribués à chacun des élèves (soit tirage au sort de carte « mission » soit positionnement volontaire des élèves pour une mission).
Les observations faites à l’issue de la pratique de plusieurs plans de travail :
  • Les élèves ont une vision d’ensemble du travail à réaliser ce qui les aide à s’engager dans le travail personnel
  • Les élèves sont plus autonomes et responsables du travail ; ils sont acteurs de leurs recherches
  • Ils apprennent à travailler ensemble (travail en ilots), à s’organiser avec les outils proposés (tétra-aide, cartes « missions »), une coopération est observable
  • Ils se sentent rassurés dans leur apprentissage avec le support de la fiche de mémorisation qui reprend les essentiels à retenir
  • L’ambiance de classe est bien plus apaisée, les élèves s’organisent entre eux, l’enseignant a une posture d’accompagnant.

J’ai retrouvé le plaisir d’enseigner, le plaisir de voir les élèves plus acteurs, plus engagés dans la découverte des notions et dans la transmission (exposés), du Bonheur ! » Isabelle Marty-Ruty

Voici des exemples de Fiche Mémorisation et de Plans de Travail :

SMS Séquence - Les structures de l’Enfance : L’école (PDF de 74.4 ko)

Comment mettre en place des environnements d’apprentissage qui favorisent l’engagement ?

Séquence : S1-1 A2 - Connaissance des publics : Les adolescents (PDF de 361.5 ko)

Comment mettre en place des environnements d’apprentissage qui favorisent l’engagement ?

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Fiche de mémorisation N°1 : Les structures de l’enfance (PDF de 198.6 ko)

Comment mettre en place des environnements d’apprentissage qui favorisent l’engagement ?

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Les rituels de mise au calme ont été privilégiés dans les classes de Terminale CAP APR par Florence MOOR, professeure d’éducation Physique et sportive, qui en témoigne par ce document d’évaluation.
A travers une évaluation toutes les 4/5 séances, elle exploite 2 pistes : l’attention et l’implication active en EPS. Ses objectifs sont : être « prêt » en moins de 2’30, être disponible pour l’écoute en moins de 1’, être attentif à son ressenti et aux corrections proposés, savoir installer et ranger le matériel, s’impliquer dans les situations de travail.

Les rituels de mise au calme des esprits et des corps sont très efficaces pour le travail sur l’attention et apportent de la sérénité en classe, surtout pendant les journées complètes de travaux pratiques.
Ils aident les élèves à se mettre à l’écoute, à être attentif, à mieux comprendre les consignes, à les reformuler et donc à mieux comprendre.

Cogni'classe EPS (PDF de 3.6 ko)

Comment mettre en place des environnements d’apprentissage qui favorisent l’engagement ?

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L’utilisation du numérique :

  • Tablettes et smartphones

« L’utilisation des tablettes et des smartphones favorise l’engagement et la responsabilisation des élèves, permet de développer les compétences orales en dédramatisant le rapport à la production orale en faisant de l’erreur un élément d’apprentissage.

Cet outil a été utilisé par Isabelle Valentin et Christophe Peyre-Camy en Anglais en 2019/2020 avec les classes de Bac pro ASSP, SPVL, GA et Commerce et les CAP ECMS et APR. Son utilisation est déclinée dans l’article suivant :
 Les iPads en cours d’anglais en LP : gadget ou réelle plus-value ?.

  • La Classe Dojo
"C’est un outil numérique ludiquede gestion de la classe, une pédagogie positive basée sur le développement des compétences psychosociales et de l’estime de soi. C’est une classe virtuelle à laquelle les parents sont connectés et qui favorise une ambiance de classe joyeuse."

Initié sous l’impulsion de Lucie Bergamini, c’est suite aux effets positifs de cette innovation que cet outil a ensuite été utilisé par d’autres enseignants pour d’autres classes.

Témoignages de l’équipe pédagogique et des parents des CAP APR :

  • Autres actions, activités ou évènements :
    Mais aussi des activités et évènements autour de l’image de soi et des émotions ont été mis en place ponctuellement : la journée du "beau" et du compliment ; la météo des humeurs ; la théâtralisation des émotions ; l’utilisation du jeu Feeling et pratique, après formation, d’ateliers philosophiques.

Et des espaces repensés : tapis "espace-ressources" (revues), tableau permettant la collaboration, mise en îlots...


Les effets résumés

Grâce aux rituels, le calme et la bienveillance s’instaurent petit à petit tout au long du premier trimestre pour les arrivants. Les terminales reprennent leurs marques plus rapidement.

Les taux de réussite, d’intégration et d’orientation vers des études supérieures augmentent, facilitant la construction du parcours de chaque élèves avec l’aide des familles.

Les échanges et partages au sein de l’équipe procurent un sentiment de cohérence, redonnent une motivation certaine, créent une unité, celle de la salle de classe où les apprentissages s’adaptent à chacun et qu’ensemble ils avancent à l’unisson face à la multiplicité des élèves.

L’énergie de l’équipe est enrichissante dans la pratique et dans la formation, le projet est en perpétuel évolution sans exclure de nouvelles personnes ressources qui s’y intégreraient !