Témoignage de l'Equipe éducative de l'Ecole Maternelle Tony Lainé POITIERS publié le 22/04/2020

Mise en œuvre de la continuité pédagogique

Qu’avez-vous mis en place de nouveau pour assurer la continuité pédagogique et que garderez-vous ensuite ?

Nous travaillons sur plusieurs fronts en même temps.

L’équipe a, dans un tout premier temps construit une sorte de répertoire d’activités simples à mettre en place avec très peu voire pas de matériel. Ce répertoire a été imprimé et donné à chaque élève dans son sac (Le vendredi 13 mars, juste avant le confinement).

Ensuite, nous avons réussi à recenser la quasi totalité des numéros de téléphone et adresses mail des familles en croisant les données d’inscription, fiches de renseignement et contacts avec des amis, des voisins ou encore partenaires comme CSC des trois cités.
L’équipe a créé un padlet organisé autour de différentes catégories qui ne sont pas toutes apparues en même temps. Il s’agit pour la grande majorité des documents publiés, de la création des collègues la plus adaptée possible aux conditions de réalisation dans la vie de tous les jours. Avec le moins de matériel possible, du matériel qu’il est facile de trouver ou que presque tout le monde a déjà ou encore du matériel simple à fabriquer. Il y a aussi des bandes audios et vidéos avec des histoires et des tutoriels pour réaliser les activités proposées pour les familles qui ne sont pas à l’aise avec les histoires, non lectrices ou non francophones. Aujourd’hui, le padlet se compose de 10 colonnes : Attestation (avec des exemples d’attestation de déplacement traduites ou simplifiées) ; Recette ; A écouter et voir ; Activité physique et bien être ; Pour tous ; Des outils d’aide ; 2 à 4 ans ; 3 à 5ans ; 4 à 6ans ; UEM.

Pour gérer ce padlet, nous ajoutons et retirons quotidiennement 2 à 3 documents par colonne, nous avons partagé un dossier (Cloud) où chaque collègue dépose ses créations dans le dossier qui correspond à la colonne du padlet et dans le répertoire correspondant au numéro de la semaine de publication en ligne. Ensuite chaque collègue renseigne son dépôt dans un document partagé lui aussi. Nous avons également un fichier texte sur lequel nous échangeons sur tout ce qui concerne le fonctionnement et contenu du palet, ce qui permet à chacun de déposer son avis avant prise de décision.

Par soucis de fonctionnalité, le padlet n’est géré que par une collègue et le directeur à partir de l’espace partagé. Nous avons préparé du contenu spécial pour les vacances qui restera pendant les deux semaines sur le padlet afin que familles comme enseignants puissent s’accorder une pause bien méritée.

Conjointement à cette action, chaque collègue appelle au moins une fois par semaine l’ensemble des élèves de la classe afin de s’assurer que tout va bien, de proposer des activités, de rediriger les familles vers les ressources que l’on a construites. Il faut aussi parfois partager le lien du padlet ou certaines activités par SMS car il est possible que certaines familles n’aient internet que sur leur téléphone.

Pour les familles qui ne disposent pas du tout d’internet, les collègues appellent beaucoup plus souvent pour proposer des choses à l’oral ou envoyer des photos sur téléphones.

Dans certaines classes, les enseignantes choisissent une activité du padlet pour demander aux élèves de partager leurs productions par photos ou vidéos avec les moyens du bord (téléphone, ordinateur, messagerie instantanée parfois). Nous aimerions continuer de travailler avec le padlet comme lien avec la famille, cela nous permettrait de passer des messages et de poster des documents dont les familles pourraient avoir besoin avec peut-être parfois plus de fiabilité que le carnet de liaison.

Nous utilisions déjà un espace de stockage partagé (Cloud) pour le travail collectif autour du dispositif mais nous voudrions l’utiliser aussi pour centraliser une partie de notre travail afin qu’il puisse aussi bénéficier à l’équipe.

Que pourriez-vous transmettre ?

Notre padlet a été ajouté au padlet de la circonscription afin d’aider éventuellement des collègues et des familles. Le lien peut être transmis à qui le demandera avec toute la confiance que l’on accorde quant à notre propriété intellectuelle.

Son contenu pendant les semaines de vacances sera très différent des semaines passées, et ne représente qu’une petite partie des documents que nous avons conçus.

Qu’aimeriez-vous apprendre à faire ?

La majeure partie de nos documents sont des PDF ou des vidéos que nous avons dû préalablement héberger sur des chaînes non référencées.

Nous avons appris beaucoup de choses sur le numérique et l’utilisation des outils de communication, surtout que nous faisons tout cela avec nos équipements personnels, matériel, connexion, forfait etc... Nous aimerions bien sûr nous perfectionner dans le domaine (nous n’avons peut être pas utilisé les outils les plus adaptés) , mais aussi apprendre à préserver notre propriété intellectuelle tout en continuant de diffuser du contenu aux familles et de partager avec les personnes qui en auraient besoin.

Qu’est-ce qui change dans votre relation avec les élèves ?

Il y a une relation forte avec les élèves, tous ces échanges téléphoniques sont en train d’établir un lien différent, les enseignants les contactent chez eux pour les aider et pour s’assurer qu’ils vont bien. Outre les élèves, c’est un lien fort avec les familles qui se construit et se renforce, nous avons beaucoup de mamans qui ont besoin de parler et qui attendent notre appel avec impatience, parfois la seule interaction extérieure. Un énorme travail a également été mené par le groupe 36T du quartier avec lequel nous sommes en interaction.

Des parents qui ne se sentaient pas capables d’aider leur enfant ont osé se lancer, prennent confiance en eux, et sont fiers de nous envoyer des photos et vidéos de leurs réussites. Ces activités clarifient aussi les attendus de l’école. Nous espérons, dans le cadre des ateliers de coéducation du dispositif, pouvoir prendre en juin des temps d’échanges (parents / enseignants) autour de ce qui s’est passé pendant ces semaines.