Projet CO2 « Cognition et Coopération » publié le 16/02/2020  - mis à jour le 19/02/2020

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Dans le champ de la coopération

  • Le tutorat et l’entraide

Les élèves ont tous été formés au tutorat et à l’entraide. Cette formation de deux heures basée sur du théâtre forum a permis d’établir la charte de l’entraide. Elaborée avec les élèves, elle a été affichée dans les salles de classe, au CDI et en étude.

Chaque élève a passé un brevet de tuteur afin de vérifier la bonne maîtrise des éléments de la charte. Une fois ce brevet validé, l’élève reçoit un passeport d’aide qui lui permet de se rendre disponible et de demander de l’aide.

Afin de mettre ce système en application, des situations d’apprentissage coopératives ont été ensuite mises en place dans la classe.

  • Bilan et perspectives

Du côté des élèves…

Le moment de formation réalisé en début d’année a été une réussite et a permis de créer un premier moment fort pour les élèves. Les situations d’apprentissage coopératives ont permis aux élèves de travailler tous ensemble, de s’entraider. Au fur et à mesure, les appréhensions sont tombées et l’entraide est devenue naturelle. Les élèves ont accepté d’aider et d’être aidés sans prendre en compte les affinités.

Par ailleurs, cette classe intégrait un élève suivi par un AVS, un autre issu de l’ITEP, une élève de SEGPA sur deux périodes en français. Elle a accueilli de nombreux élèves en cours d’année, lesquels ont presque tous relevé qu’il leur avait été aisé de se fondre dans le groupe.

L’utilisation du passeport est quelque peu difficile. En réalité, les élèves ne l’ont que peu utilisé. D’autres moyens de communication peuvent donc être imaginés. Il s’avère compliqué de s’assurer que les élèves respectent bien la charte car beaucoup d’échanges deviennent informels. Il a été nécessaire de rappeler certaines règles comme ne pas donner la réponse.

Pour mettre en place de l’entraide, il faudrait également former les élèves aux techniques d’explicitation et leur apprendre à aider sans donner la réponse.

Et pour les enseignants…

Pour l’enseignant, ces situations sont confortables car les élèves-ressource peuvent aider pendant que l’enseignant est lui-même occupé à aider d’autres élèves. Ce dispositif favorise également l’autonomie des élèves.
Cet apprentissage de la coopération prend cependant du temps et les effets ne sont pas immédiats. Les élèves, cette année en 4ème et ayant bénéficié du dispositif en 5ème, ont néanmoins acquis des habitudes de travail en groupe et une plus grande efficacité dans la mise en travail.

Le conseil coopératif

Le conseil coopératif est un lieu de propositions et d’écoute, de négociations et de prises de décisions, de régulation : c’est l’initiation par la pratique au fonctionnement du débat démocratique. C’est un temps de partage où les élèves peuvent se construire en tant qu’individu en prenant conscience de leur appartenance à un groupe. Le temps consacré aux réunions n’est pas du temps perdu. La pratique de conseils permet d’améliorer les relations dans la classe et contribue à la réussite scolaire de tous. L’expérience prouve que là où les équipes pédagogiques ont mis en place une telle structure, des effets positifs ont été constatés, notamment dans les domaines suivants :
 amélioration du climat relationnel,
 respect du cadre de vie,
 respect des règles de vie,
 retombées sur les apprentissages,
 plaisir et fierté de fréquenter une école dans laquelle on peut vivre et agir en citoyen.1

Le conseil coopératif se tient pendant les heures de vie de classe, tous les quinze jours. Il suit le déroulé préconisé : les remerciements et félicitations, les problèmes, les propositions, les responsabilités, les tutorats. Les élèves, en amont du conseil, devaient indiquer sur un papier s’ils souhaitaient remercier un élève, exposer un problème ou faire une proposition. Ces papiers sont collectés par le professeur principal qui prépare ainsi l’ordre du jour.

Lors du conseil coopératif, les élèves sont en cercle, un élève différent à chaque fois rempli le rôle du président de séance. La parole est distribuée et chaque élève a le droit de s’exprimer et de donner son avis. En cas de vote chaque élève dispose d’une voix et un des adultes présents dispose d’un droit de véto.

Vidéo du Conseil coopératif (durée 10:17) (MPEG4 de 147.1 Mo)

Conseil coopératif du Collège Romain Rolland de Soyaux

Bilan

Ce temps de conseil a été très porteur pour la classe, notamment dans l’amélioration du climat scolaire et l’apaisement des tensions. Les élèves ont appris à mieux communiquer, à se dire les choses de manière claire mais polie. De nombreux problèmes ont été évoqués lors de ces conseils et notamment des problèmes relationnels entre élèves.

Néanmoins, ces conseils ont également été des temps de collaboration entre élèves pour évoquer les propositions, les sorties, les tutorats. Des moments de rire et d’émotions ont aussi été présents.

Ce conseil est un vrai levier pour le professeur principal dans l’animation de ces heures de vie de classe. Tous les élèves s’expriment et les débats sont régulés. D’autres adultes sont intervenus en fonction des besoins et des envies.
Cependant, certaines parties du conseil ont été abandonnées durant l’année. Par exemple, les responsabilités n’ont pas été suivies par les élèves car elles correspondaient plus à des besoins du Premier degré.

Un écueil… le conseil coopératif peut dériver vers le procès d’un élève contre qui se liguent plusieurs élèves. Il est donc impératif que les problèmes traités concernent la classe et non pas un rapport interindividuel et que l’adulte référent connaisse en amont les problèmes qui vont être évoqués afin d’exercer, si besoin, son droit de véto.

Le marché de connaissances

Le marché des connaissances fonctionne sur l’idée que "personne ne sait tout, mais tout le monde sait quelque chose...". Il s’agit d’un ensemble de stands dans lesquels chacun est tour à tour « vendeur » et « acheteur » de connaissances. C’est un lieu où le rapport des élèves au savoir évolue. Les objectifs d’un marché des connaissances sont de renouer avec le plaisir d’apprendre et de valoriser les savoirs et compétences des élèves.2

Le marché de connaissances s’est tenu pendant une demi-journée. Au total, 17 ateliers ont été proposés par les élèves et les adultes. Ces ateliers présentaient des thèmes divers : travaux manuels, musique, sport, cuisine…

Les élèves se sont montrés très actifs dans la préparation du marché de connaissances et ont tous tenu leur engagement. Pendant le marché, ils ont été de bons professeurs et ont su se montrer curieux. Tous les élèves sont repartis avec des savoirs et savoir-faire nouveaux. Ils se sont sentis valorisés par cette action, gagnant un peu d’estime d’eux-mêmes.

Par ailleurs, le fait que des adultes et des élèves se positionnent de la même façon, c’est-à-dire tant en donneurs qu’en receveurs, est porteur et désacralise l’apprentissage et, à nouveau, permet de renforcer l’estime de soi.

marché de connaissances

Perspectives

Un des objectifs des enseignantes serait d’organiser deux marchés de connaissances, l’un destiné aux élèves, l’autre aux parents. Dans ce second temps, les parents pourraient participer et montrer leurs savoir-faire. Cela serait également un moyen de faire davantage venir les parents au collège et ainsi améliorer le lien avec les familles.