Dispositif "Pass'en Sup" au lycée de Confolens publié le 14/10/2019
Le lycée Emile Roux mise sur l’orientation et l’accès à l’enseignement supérieur pour ses élèves avec « Pass’en sup »
L’environnement du projet
Présentation du lycée
M. Jean-Guillaume Desmoulin, Proviseur du Lycée Emile Roux (Confolens) présente son établissement :
La situation de départ
Historique : Ce dispositif a été mis en place en 2012-2013 par Mme Fontaine (Proviseur à l’époque) dans le cadre du partenariat avec la Région et le Rectorat, une trentaine d’élèves concernés à l’époque. Le lycée était éligible car il est un lycée rural. Dispositif poursuivi d’année en année.
Le contexte de l’établissement
Le Lycée Emile Roux est un établissement rural dont la population scolaire est fragile socialement (47% de CSP défavorisées) et scolairement.
Décision de faire partie de ce dispositif en raison du constat fait au lycée :
- Un manque d’ambition chez les élèves et leurs familles en raison du contexte particulier du lycée.
- Peu d’intérêt pour les études supérieures.
- Taux de poursuite d’études pas trop élevé.
- Autocensure des élèves.
La mise en place du projet
Les objectifs
- Donner de l’ambition aux élèves dans leurs choix d’études supérieures et de leur faire découvrir les différentes filières grâce aux établissements partenaires.
- Développer la poursuite d’études supérieurs.
- Accompagner les élèves dans la construction de projets d’orientation.
- Favoriser la construction de projets ambitieux chez les élèves.
- Renforcer les actions menées par l’établissement pour favoriser la poursuite d’études : parcours avenir, un des axes du projet d’établissement
Présentation générale du dispositif Pass’en sup
Depuis 2012, l’académie de Poitiers inscrit dans sa politique éducative et sociale la fluidité des parcours et vise à susciter et à faciliter, pour tous les jeunes du territoire, l’accès à l’enseignement supérieur dans toutes les filières.
« Pass en Sup » participe à l’enjeu national de conduire plus de 60% d’une génération à un premier diplôme de l’enseignement supérieur afin de répondre aux mutations économiques, scientifiques et technologiques auxquelles le pays doit faire face, notamment dans le domaine de la transition énergétique et numérique.
En 2016-2017
Le partenariat Région-Rectorat se concrétise pour 16 lycées de l’académie.
Les actions proposées sont nombreuses et variées, des immersions de 2 jours aux TP tutorés par des étudiants en passant par des conférences sur des points du programme par des enseignants du supérieur.
Carte des établissements scolaires impliqués (pdf de 282 Ko)
Public concerné
- Élèves volontaires des filières générale et technologique.
- Élèves boursiers en priorité.
- Élèves qui n’ont pas de véritable projet.
La mise en œuvre et l’organisation
Dans un premier temps, les professeurs principaux sont chargés de repérer les élèves qui n’ont pas de vrai projet. Ensuite le dispositif est présenté, de préférence, aux élèves de 1ère par les PP et aussi à quelques élèves de terminale qui n’ont pas encore de projet. Différents parcours leurs sont proposés selon leurs choix d’orientation.
- Qui intervient ? Les intervenants sont les professeurs principaux et un enseignant référent pour chaque établissement partenaire.
En dehors des PP, une moyenne de 7 à 8 enseignants sont concernés par ce dispositif chaque année.
Les enseignants accompagnent les élèves pendant les immersions et parfois aussi après dans la construction du projet d’orientation.
- L’immersion : Les élèves auront la possibilité d’aller en immersion dans différents établissements en fonction de leur établissement d’origine et de leurs vœux.
- Avant que les immersions aient lieu….
- prise de contact avec les enseignants des établissements partenaires,
- les partenaires dans leur grade majorité se déplacent au lycée de Confolens afin de présenter les filières de leurs établissements,
- une présentation suivie d’échanges avec les enseignants pour préparer l’immersion.
Les partenaires du Lycée de Confolens : -Université de Poitiers, -Lycée Camille Guérin (Sciences), -Lycée Aliénor d’Aquitaine (CPGE), Venise Verte (élèves issus de STMG), -Guez de Balzac : lettres, -l’ENSMA Poitiers (école nationale supérieure mécanique et aérotechnique), École National Supérieure des ingénieurs de Poitiers, -Antenne Sciences Po Paris à Poitiers),
Dispositif "Pass’en Sup" au lycée de Confolens - CARDIE - Académie de Poitiers.
Déroulement de l’immersion
Les élèves visitent l’établissement et peuvent assister à des cours, des TD ou des TP.
Dans certaines immersions, les lycéens sont mis en situation de travail avec un étudiant (tuteur de la journée).
Un cas particulier est celui de Sciences Po de Poitiers, en effet il s’agit d’une immersion longue de 2 jours.
Immersion en 2 étapes :
- Étape 1-Préparation au lycée avec des étudiants et une après-midi à sciences PO à Poitiers.
- Étape 2- Immersion de 2 jours consécutifs tutorés par un étudiant de sciences PO (en moyenne 8 élèves par an)
Les visites des établissements partenaires se déroulent dans la mesure du possible le jeudis (créneaux d’APE) mais elles se font surtout en fonction des disponibilités des partenaires.
Les effets du projet : le bilan
Bilan côté élèves
Ce dispositif permet aux élèves de se rendre dans les établissements, chose qu’une bonne partie ne ferait pas individuellement car notre lycée se trouve loin de Poitiers, d’Angoulême, et permet aussi d’établir des ponts entre le lycée et le supérieur.
Les élèves ayant participé à ce dispositif demandent davantage d’aller en CPGE et les élèves de STMG demandent à poursuivre en BTS.
Globalement ils s’interrogent encore plus par rapport à l’orientation que les autres élèves et permet aux élèves de faire évoluer leur projet d’orientation.
Après chaque séquence d’immersion les élèves recevaient un questionnaire sur leur messagerie via LOL. En pièce jointe le résultat de l’analyse du questionnaire élève.
Dispositif "Pass’en Sup" au lycée de Confolens - CARDIE - Académie de Poitiers.
Effets établissement
- Il permet au lycée d’avoir un bon taux de poursuite d’études après le bac.
- Il donne une image dynamique et valorisante du lycée.
- Il contribue à l’évolution des mentalités des familles, contribue à avoir une plus grande ambition pour la poursuite d’études de leurs enfants.
Par ailleurs, le lycée fait partie aussi, depuis 3 ans, du dispositif JPPJV qui a le même objectif que Pass’en sup : donner de l’ambition aux élèves dans leurs choix d’études supérieures.
La région et Sciences Po Bordeaux ont mis en place depuis 2005 un dispositif de préparation au concours de la prestigieuse école : « Je le peux parce que je le veux » (JPPJV). Objectif : réduire les inégalités territoriales et sociales et, au passage, lutter contre les idées reçues.
Certains élèves ont bénéficié des 2 dispositifs pendant leur scolarité et la construction de élaboration de leur projet d’orientation.
Dispositif "Pass’en Sup" au lycée de Confolens - CARDIE - Académie de Poitiers.
Des points à améliorer
C’est un dispositif qui nécessite une grosse logistique pour la mise en place et le suivi des élèves, pour faire le lien entre les professeurs qui suivent les actions et les PP.
Il faudrait envisager le repérage des élèves qui suivraient ce dispositif à la fin de la seconde et non au 1er trimestre de la 1ère
Il serait plus bénéfique et enrichissant de développer avec les partenaires des immersions au-delà d’un jour.
Il faudrait renforcer le travail entre les enseignants du lycée et les enseignants du supérieur (travail entre partenaires)
Témoignages
Paroles d’enseignants
L’immersion à l’IUT d’Angoulême pour les élèves de première Stmg est un autre temps fort du dispositif : il est très porteur dans le sens où plusieurs élèves cette année ont réalisé qu’un DUT pouvait leur convenir. Ils ont pu au cours de la journée accompagner une classe en cours d’anglais, de Management ou encore en TD en totale autonomie. C’est pour eux à la fois rassurant, car ils retrouvent un fonctionnement de cours habituel, et stimulant car ils voient des étudiants post-bac en plein exercice, ce qui leur fait réaliser les compétences à acquérir pour suivre cette formation. Le retour des élèves, notamment de Stmg, est toujours positif car ils comprennent grâce à « Pass’en sup » qu’ils ne sont pas cantonnés à un seul choix et que plusieurs types d’études supérieures sont pour eux accessibles ».
Mme Fougère, professeur de Lettres et PP de 1ère STMG depuis de nombreuses années.
Ce qui est très intéressant en tant que professeur principal, c’est de pouvoir communiquer avec les collègues du supérieur, voir leurs attendus, leurs problèmes, que ce soit dans le recrutement pendant Parcours Sup (ou au-delà pour l’ENSIP) ou pendant l’année avec des élèves de provenances variées et de niveaux différents. Il est également très intéressant de voir comme se déroulent des cours, des TD et des TP avec des exigences post-bac qu’on finit par oublier à force d’enseigner au lycée. Etant également passé en CPGE à Camille Guérin, j’ai d’ailleurs pu retrouver mon ancien prof de Maths de Maths sup et Maths Spé, et il a été intéressant même 25 ans après de confronter nos points de vue de l’époque, coté prof et coté élève.
Ce dernier point est aussi très intéressant pour les élèves, et à la sortie d’une séance de cours ou de TD, leur premier retour se fait essentiellement sur les exigences de rigueur qui sont demandées en post-bac.
Le point un peu négatif de ces visites, est que sur une journée, les élèves ne peuvent généralement pas assister aux trois composantes des enseignements, à savoir les cours, les TD et les TP.
A l’ENSIP par exemple, l’accent est mis sur les TP, et les élèves intègrent des trinômes. Cela rend la visite très ludique et interactive. Ils sont généralement très contents. Par contre ils n’ont pas de point de vue sur ce que pourrait être un cours ou un TD avec la rigueur scientifique demandée.
En CPGE au contraire, les élèves assistent à des cours et des TD. Ils prennent bien conscience du niveau, du travail et de la rigueur demandée. Par contre, ils n’assistent pas à des TP, sont moins en relation avec les autres élèves, la journée est souvent longue et ardue pour eux.
Le dernier point qui est dommage, et qui pourrait en partie résoudre le précédent, est la difficulté de communiquer en amont avec les établissements concernés pour organiser certaines visites ».
M. Bouchet, professeur de Physique-Chimie et PP
Paroles d’élèves
Témoignage d’une élève de TL
Elif
Témoignage d’une élève de TES
Catleen
Témoignage d’une élève de 1S
Esther
Témoignage d’un élève de 1S
Emmanuel