Ménigoute - Collège 100% Compétences publié le 21/11/2017 - mis à jour le 07/01/2018
Mise en œuvre d'une évaluation exclusivement par compétences sur les cycle 3 et 4 à la rentrée 2016.
3. Bilan en fin d’année scolaire 2016/2017
Si on dit que l’outil doit correspondre à une intention (pédagogique), force est de constater que ce n’était pas toujours le cas. L’outil de suivi n’était pas toujours conforme aux attentes de chacun. Il a été pour les uns difficile de repérer les points de vigilance avec l’outil utilisé et pour les autres de faire un suivi le plus correctement possible.
Nous avons cependant pu constater qu’au cours de cette année scolaire, non seulement, cette nouvelle façon d’évaluer a permis de mieux prendre en compte les acquis des élèves avec la plus grande bienveillance (évaluation positive, qui valorise les progrès) sans pour autant les leurrer mais aussi, de mesurer et comparer dans différentes disciplines sur les mêmes bases au mieux les progrès des élèves (compétences et/ou items communs) et d’être au plus près des nouvelles modalités d’attribution du DNB. Enfin, cela fluidifie également le passage de l’école élémentaire au collège.
Ce nouveau dispositif a été difficilement perceptible et lisible par tous les élèves (et leurs parents) en début d’année scolaire (souci du rapport à la note). Au fil des mois, celui-ci a été compris. Il a permis en outre de mettre en avant les initiatives des uns, de les encourager sur bases plus évidentes et plus compréhensibles, parfois de les alerter, de repérer problèmes d’apprentissage. Ce qui n’était pas possible auparavant du fait du cloisonnement par l’évaluation disciplinaire.
Témoignages, fin de la première année, juin 2017
Dans le cadre des réflexions engagées pour la mise en œuvre de la réforme, l’équipe enseignante, déjà investie dans l’évaluation par compétences depuis plusieurs années (en parallèle de l’évaluation chiffrée), a souhaité, à sa grande majorité, abandonner la note sur les 4 niveaux à partir de septembre 2016.
Un sondage diffusé auprès des familles en cours d’année, exprimait pourtant que plus de 70 % d’entre elles se positionnaient contre la suppression de la note. Ce qui invitait plutôt à la prudence et à la progressivité dans le changement.
Toutefois, devant l’enthousiasme des enseignants, et leur volonté de se doter d’outils spécifiques facilitant le travail en transversalité et l’échange, j’ai validé leur proposition et les notes ont été supprimées.
Le 1er trimestre fut éprouvant pour les équipes. Il a fallu non seulement, absorber les changements liés à la réforme du collège (nouveaux programmes, travail par cycles, mise en œuvre de l’AP et des EPI), rassurer les élèves et les familles, mais aussi accompagner le changement intellectuel profond inévitable lors du passage à l’évaluation exclusivement par compétences. La question des outils « adaptés » fut également récurrente dans les discussions et les appréhensions, tant le suivi des niveaux de maitrise de chacune des compétences et de l’acquisition progressive peut s’avérer complexe et chronophage, au sein d’une équipe pluridisciplinaire.
Après une première année d’expérience, je suis particulièrement satisfaite et fière du travail qui a été accompli dans cet établissement. La solidarité et la cohérence de l’équipe furent déterminantes dans la réussite du projet. Chacun tentant à sa manière d’éclairer l’autre et de lui faire profiter de ses réflexions et des tests réalisés.
Les parents se sont finalement adaptés et nous avons enregistré peu de remarques négatives.
Un retour en arrière me semble inenvisageable tant l’évaluation par compétence permet aux élèves de gagner en confiance, de se sentir valorisé et encouragé, et tant le travail des enseignants devient plus fin et plus précis. Les appréciations sont détaillées, constructives et optimistes, car la progression prédomine.
Il nous reste encore à ajuster certains points (notamment items retenus dans le livret commun de compétences utilisé par tous les enseignants du collège) et à s’accorder sur les documents diffusés aux familles (forme des bulletins, appréciations…qui ne sont pas suffisamment explicites et simples aujourd’hui). »
Laurence Audé, Principale du collège Maurice Fombeure
Coralie Guillemain, professeure d’allemand.
Enfin en ce qui concerne la validation des différents domaines de compétences, on peut noter que le logiciel utilisé reste encore inadapté. En effet, il ne semble pas possible de faire la différence entre une évaluation qui certifie l’acquisition d’une compétence et une évaluation sommative qui valide ou non une étape dans l’acquisition de cette compétence.
Pour conclure, je dirais que si sur le fond cette démarche semble profitable à l’élève, les outils de communications restent à un obstacle majeur pour rendre efficace et intelligible cette démarche. Autrement dit tant que le travail de simplification et ou de vulgarisation ne sera pas plus évolué, l’évaluation par compétence apparaît comme trop technique pour être profitable. »
Benoit Marcel, professeur d’EPS
Vincent Giraudeau, professeur de lettres classiques.