Réviser une évaluation en classe pour construire l'autonomie et la réussite des élèves. publié le 14/01/2011

Au collège, proposer aux élèves de réviser une évaluation de fin de chapitre en classe s’avère utile et pertinent : beaucoup d’élèves manquent de méthode ou de motivation pour réviser efficacement chez eux. En prenant en charge dans le temps de la classe cette révision, on agit peut-être en faveur de l’égalité des chances.

Une méthode de révision

Une même méthode est proposée à tous les élèves. Celle-ci a vocation à être bénéfique à tous les profils d’élèves. Les révisions s’appuient sur "des listes des points importants" données à chacune des grandes parties du chapitre étudié (définitions (reformulées), explications de cours, capacités etc.).
 Dans un premier temps, les élèves mémorisent à l’oral deux ou trois connaissances.
 Dans un second temps, ils lèvent la main pour signaler au professeur qu’ils sont prêts à réciter à l’écrit ce qu’ils viennent de réviser à l’oral.
 Puis ils vérifient l’orthographe, recherchent les éventuelles erreurs ou confusions.
 Enfin ils passent à l’apprentissage de deux ou trois nouvelles connaissances.

Les élèves travaillent donc en autonomie relative. L’enseignant supervise ce travail, qui se fait de façon individuelle et donc en silence, un peu comme si les élèves révisaient seuls chez eux. Pour des questions de temps, la correction du contrôle est limitée à un rapide compte-rendu oral ou la distribution du corrigé : il n’est pas possible de consacrer trois heures à une évaluation (révision/épreuve/correction).

Intérêt de cette activité.

Les points positifs sont très nombreux :
 il est possible d’aider rapidement un élève qui ne comprend pas une partie du cours : parfois le cours manque de clarté, une phrase d’explication qui paraît anodine à l’enseignant devient problématique et empêche un élève d’avancer dans sa compréhension du cours. L’aide concerne aussi les élèves qui ont du mal à bien organiser leur cahier, qui ont perdu certains documents, ont été absents et ont mal rattrapé le cours etc.
 les élèves qui ont pu tout réviser quittent le cours avec le support écrit sur lequel ils ont récité : ce document devient une"fiche de révision".
 l’enseignant peut observer les rythmes d’apprentissage de chacun de ses élèves : certains élèves réussissent à tout réviser sans fautes en une heure, d’autres vont vite et négligent l’orthographe. D’autres encore montrent un apprentissage très laborieux, trop lent malgré une réelle bonne volonté : c’est l’occasion pour l’enseignant d’encourager l’élève en difficulté, de le rassurer en lui expliquant que l’on a bien pris en compte tous ses efforts et que l’on continuera d’avoir une image positive de lui même si l’évaluation à venir risque de ne pas être bien réussie.
 Au final tous les élèves montrent un véritable intérêt pour cette activité : tout ce qui aura été bien appris en classe ne sera plus à faire à la maison. Et l’on découvre que les élèves en difficulté font preuve, eux aussi d’une belle motivation : pour peu qu’on leur en donne les moyens, tous les élèves veulent réussir, et à tout le moins, tenter leur chance...
 Enfin les parents sont évidemment satisfaits de voir qu’on les décharge d’une tâche qu’ils ne savent pas toujours bien appréhender.


Acquisition d’une plus grande autonomie.

 Au premier trimestre, les élèves balbutient : beaucoup n’ont pas le réflexe de s’appuyer sur les "listes des points importants", n’appliquent pas les règles données et surtout mettent en oeuvre des stratégies d’apprentissage dont on connaît la faible portée : recopier plusieurs fois une partie de leçon, réciter en ayant la définition sous les yeux pour combler les oublis, absence de vérification de l’orthographe, bavardages entre élèves pour s"expliquer des choses" etc. Au professeur d’être rigoureux et exigeant.
 Au fil du temps un vrai savoir-faire (artisanal !) apparaît : les élèves prennent leurs repères dans leur cahier et leur livre, maîtrisent les étapes de l’apprentissage et en ajoutent de nouvelles : vérification de l’orthographe des mots importants, relecture pour vérifier le respect des majuscules, mise au point sur les connaissances déjà assimilées (quels éléments de la "liste des points importants" sont déjà bien maîtrisés, quels sont ceux visiblement complètement oubliés sur lesquels il va falloir insister etc.).
 Un travail de groupe pertinent se fait jour : certains élèves sollicitent leurs camarades proches d’’eux : que penses-tu de ma façon de reformuler cette connaissance ? Ai-je oublié selon toi un élément important dans mon explication de cours ? Vois-tu une faute grossière ? Les élèves chuchotent, parlent peu et semble-t-il, à bon escient.

Des évaluations mieux réussies et une compétence 7 qui se construit.

 Les évaluations sont globalement mieux réussies car en général les élèves réussissent assez bien les exercices qui renvoient à l’apprentissage des leçons. Pour les élèves en très grande difficulté, on peut toujours s’organiser de façon à ce que le peu de connaissances mémorisées en classe se retrouvent dans l’évaluation : on gagne en motivation.
 Les élèves montrent une maîtrise dans l’autonomie, l’apprentissage, l’organisation, une capacité à s’investir dans un effort individuel, autant de domaines présents dans la compétence 7 du socle commun.