Séminaire Académique des formateurs de l'académie de Poitiers publié le 02/07/2018

DAFPEN, 15 juin 2018 - IUT de Niort

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Intervention sur les dyslexies

Le premier temps a consisté en une conférence sur les dys, par Mme Natacha Gousseray-Benard, enseignante d’anglais, titulaire du certificat 2CA-SH et du master IPHD (Intégration des Personnes Handicapées et en Difficulté) et qui par ailleurs intervient depuis plusieurs années dans la formation continue des enseignants d’anglais de l’académie de Poitiers mais aussi en transversal, pour accompagner les professeurs du second degré dans la prise en compte des dyslexiques et autres élèves à besoins particuliers dans leurs pratiques de classe.

Les Dys : de quoi parle-t-on ?

Dys- : difficultés pour… lire écrire, compter, comprendre, réfléchir, mémoriser, s’organiser, se concentrer, penser, réaliser...

Les troubles "dys" sont des troubles des apprentissages qui affectent une ou plusieurs fonctions cognitives. On distingue :

  • Les troubles de la lecture (acquisition du langage écrit) : on parle de dyslexie.
  • Les troubles du développement moteur et de l’écriture : on parle de dyspraxie.
  • Les troubles des activités numériques : on parle de dyscalculie.
  • Les troubles du langage oral : on parle de dysphasie.
  • Les troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité.

Le temps du diagnostic, celui de l’école

Pour parler de trouble "dys" ou de TSC (Troubles spécifiques de la cognition), un diagnostic médical doit avoir été posé. On parle de « trouble spécifique » dès lors que la personne ne présente pas :

  • De retard mental
  • De trouble sensoriel
  • De trouble psychologique
  • De défaut de scolarisation
  • De carences sociales, affectives ou culturelles.

 Il ne faut pas comprendre TROUBLE DYS et HANDICAP.

Un TROUBLE "dys" correspond à une non-installation ou une désorganisation d’une fonction, qui entraîne un retard ou décalage chronologique dans l’apprentissage par rapport à la norme. Le trouble "dys" est une gêne que l’on peut contourner par divers moyens (pédagogie adaptée et rééducation) ce qui n’est pas le cas du HANDICAP, qui lui est un obstacle majeur aux apprentissages.

 Ce diagnostic par exclusion de trouble "dys" est posé par un médecin suite à un bilan neuropsychologique qui permet l’évaluation de l’ensemble des fonctions cognitives, comprenant entre autres un bilan orthophoniste, un bilan orthoptique, un bilan psychométrique…et l’avis des enseignants compte ; le diagnostic n’est ainsi souvent posé qu’au bout de 2 ans.

Comme le précise Mme Natacha Gousseray-Benard, un enseignant ne peut pas poser un diagnostic. Un écrit laborieux, à lui seul, ne signe pas un trouble des apprentissages.

Mais les enseignants sont compétents pour :
→ identifier une ou plusieurs difficulté(s) chez un élève ;
→ mettre en place des accompagnements pédagogiques afin de mieux cerner la nature de cette difficulté ;
→ proposer des pistes pédagogiques qui permettent de contourner les obstacles identifiés afin que l’élève progresse au mieux.

La dyslexie : qu’est-ce que c’est ?

Les dyslexiques sont confrontés à deux difficultés :

Première difficulté = lire car

lire c’est comprendre

.

Lire, c'est comprendre

Image de Corinne Gallet, conférence du 31 mai 2018, INSHEA, Suresnes

L’élève dyslexique lit plus lentement, a la sensation que le texte bouge, qu’il est à l’envers, doit se concentrer davantage pour poser son regard d’où une fatigabilité importante.

Deuxième difficulté = la double tâche

L’élève dyslexique ne peut gérer la double tâche qui le met en situation de handicap, le fatigue et le ralentit.

Un élève qui présente un trouble des apprentissages développe des stratégies : par exemple il va recopier un texte écrit au tableau mais sans en chercher le sens. En outre, il ne peut pas écouter en même temps les consignes données par le professeur…Il va donc souvent présenter une mauvaise estime de lui.

Quels sont les leviers qui favorisent les apprentissages ?

  • « S’adapter », être à l’écoute et bienveillant ;
  • S’appuyer sur ce qui fonctionne et le renforcer : les élèves dys sont souvent très créatifs ;
  • Contourner ce qui fait obstacle aux apprentissages : donner les questions à l’élève avant de lui demander de lire le texte ainsi ils saura ce qu’il cherche ce sera moins de fatigabilité ;
  • Rendre accessibles les supports quels qu’ils soient : mettre en ligne une trace écrite, mettre en ligne des livres numériques, donner des versions orales des cours...

Et s’ajoute à cela les outils institutionnels d’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers :

  • le PPRE (Programme Personnalisé de Réussite Éducative)
  • le PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé)
  • le PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation)
    pai
  • les Outils pédagogiques qui focalisent l’attention de tous et développent l’autonomie : ordinateurs, logiciels de cartes heuristiques, synthèse vocale (Balabolka, Natural reader, VoxOofox...), souris/scanner...
  • faire de la différenciation pédagogique.
    Carte heuristique sur la différenciation pédagogique

    Source :
    Carte heuristique sur la différenciation pédagogique de Natacha Gousserey-Bénard, conférence du 15 juin 2018, séminaire des formateurs.

Il faut réconcilier les élèves avec le plaisir d’apprendre, les mettre en situation de réussite les faire avancer par rapport à eux-même sans les leurrer ni leur mentir sur leurs possibilités !

Pour en savoir plus sur les Dys : site de l’INSHEA

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Auteur

 Christelle Sajus

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