B2I : vers une attitude responsable de l'élève publié le 23/01/2011  - mis à jour le 19/04/2013

Claude travaille depuis 3 ans dans l’Education Nationale. Il enseigne, visiblement avec plaisir, la technologie. Affecté dans un collège de campagne, il est trop loin de son domicile pour rentrer chez lui entre les cours, et organise ses journées de manière à faire de cette contrainte un avantage pour les élèves.

Copié collé

Quand il est arrivé dans le collège Joachim du Bellay, il a participé comme son prédécesseur au Brevet Informatique et Internet. Les élèves avaient déjà acquis l’habitude de solliciter la validation de leurs compétences ; mais certains d’entre eux trichaient, en copiant les arguments adressés à leurs professeurs pour obtenir ces validations.

Des recherches plein texte sur le web lui ont permis de voir les sites et forums sur lesquels étaient recopiées certaines de ces justifications. Pour amener ces élèves à changer d’attitude, il s’est constitué une « banque de réponses négatives », qu’il utilise pour répondre aux élèves, et dans lesquelles figurent des rappels de l’attitude attendue et des avertissements. Par exemple :

Les élèves qui continuaient après cette mise en garde ont été sanctionnés, par exemple par la suspension du droit d’accès à GIBII ou la suppression de certaines validations. Cette sanction était évoquée devant la classe, par lui ou par le professeur principal, pour enlever aux tricheurs l’envie de persévérer.
Ce "recadrage" a porté ses fruits.
Pour éviter que d’autres enseignants, moins avertis, valident des compétences en se basant notamment sur des explications recopiées, cette année les élève entrants signent une charte B2I, qui précise qu’une formulation personnelle est attendue et explique pourquoi.

Une acquisition progressive

Les élèves sont formés à la demande de validation en 6ème. Le coordinateur B2I de l’établissement leur présente les items et l’outil de gestion du B2I. Ils reçoivent aussi la liste contextualisée des items qu’ils peuvent espérer se faire valider au cours de l’année. L’objectif est de valider environ 16 % des items en 6ème. Les élèves de 5ème reçoivent une deuxième liste, l’objectif devient alors que la moitié des items soient validés à l’issue de cette 2ème année. Une troisième est remise en début de l’année de 4ème, et la plupart des élèves reçoivent l’attestation cette année-là. Certains élèves vont plus vite, et d’autres plus lentement.

Le blog de techno

Cet enseignant, comme plusieurs autres enseignants du collège, tient un blog pédagogique. On y trouve des prolongements de cours, et des compte-rendus d’activités. Les élèves y publient parfois des travaux, tels que des diaporamas.
Une page du blog fournit des aides pour le B2I, basées notamment sur le document d’appui national. Une autre attire l’attention sur les compétences numériques nécessaires pour publier un travail sur ce blog.

Des ressources, un accompagnement

Dans la classe, pendant les cours, les élèves peuvent consulter un « livret bleu » pour acquérir de nouvelles connaissances sur l’informatique et Internet, ou de nouveaux savoir faire.

A la fin des cours sont indiquées s’il y a lieu les compétences numériques qui viennent d’être mises en œuvre, et l’enseignant laisse du temps à la fin de certaines séances, pour que les élèves formulent sur OBII leurs demandes de validation.

Quand il déjeune au collège, s’il n’a pas de réunion après le repas il ouvre la salle de technologie, qui comporte 12 ordinateurs, aux élèves qui, eux aussi "bloqués" au collège pour la journée, souhaitent profiter de ce moment pour faire des travaux personnels informatisés ou pour faire avancer leur B2I.

Un challenge

Certains mois est affiché sur le mur de cette salle, dans laquelle passent tous les élèves de l’établissement, un graphique représentant le nombre d’items obtenus par classe. Les élèves suivent cette progression avec intérêt, comme une sorte de défi inter-classes (et mettent en œuvre à cette occasion...des compétences mathématiques).

Un temps pour chaque chose

Cette année Claude et ses collègues commencent à envisager une nouvelle règle, pour inviter à un usage raisonnable d’Internet à la maison : considérer comme non recevables les demandes effectuées sur GIBII entre 22H et 8H du matin...