Exposition : Civilisation ? Oeuvres de la collection du FRAC poitou-charentes publié le 26/01/2018

10 janvier- 5 février 2018 à l'Abbaye de Valence, Couhé (86)

Visuel expo Civilisation FRAC

Exposition | Abbaye de Valence, Couhé (86)
Civilisation ?
10 janvier- 5 février 2018
Lola Gonzàlez | Biefer/Zgraggen | Carsten Höller (visuel) | Alexandra Pouzet | Olivier Zabat
exposition d’œuvres de la collection du FRAC Poitou-Charentes

Un diaporama égrène les clichés de deux hommes occidentaux posant en chasseurs-cueilleurs presque nus dans des paysages peu exotiques et presque naturels. Deux jeunes gens pénètrent en quadrupèdes circonspects un quartier résidentiel. Ils regagnent la nature en apprenant la bipédie. Un cavalier autoritaire organise l’élan réciproque et convergeant d’un groupe aux longues tresses blondes et d’un groupe aux barbes noires en une course impitoyable à travers un champ de tournesols. L’air satisfait de son élévation toute relative, un homme est juché sur les épaules d’un autre qui ploie. Une série de photographies montre un personnage échoué face contre un talus, un épagneul dans une voiture regard-caméra à la place du conducteur, deux sœurs jumelles sur fond de paysage idéal romantique, un yorkshire à mèches roses sur carrelage blanc… Ces œuvres de Biefer/Zgraggen, Lola Gonzàlez, Carsten Höller, Alexandra Pouzet et Olivier Zabat représentent cette humanité dont la culture était censée, selon Sigmund Freud en 1930 viser « la protection de l’Homme contre la nature et la réglementation des relations des Hommes entre eux » (in Malaise dans la civilisation). Une guerre mondiale et d’innombrables conflits régionaux plus tard, l’anthropocène maintenant avéré, des richesses toujours plus concentrées et le libre-arbitre partout bafoué : ne serait-il pas temps de croiser les termes du Docteur Freud et d’édifier une civilisation qui assure la protection de l’homme contre lui-même et la réglementation des relations des hommes à la nature ?

Alexandre Bohn, directeur du FRAC Poitou-Charentes

Ces œuvres mettent en scène des personnages grimés costumés avec ou sans attributs. Ces mises en scènes flirtent avec le conte, développent des récits fictifs, s’appuient sur des codes symboliques. Elles ne désignent pas le spectateur comme un voyeur, acteur obscène. Les intimités des personnages photographiés et des spectateurs ne basculent pas dans l’indifférence publique ou la violence des espaces virtuels aseptisés. Le partage du sensible (Jacques Rancière) semble (encore ?) possible et pourrait nous « sauver ».

Estelle Kieffer, enseignante d’arts plastiques, collège André Brouillet, Couhé

  • sur RDV pour les groupes, contact Abbaye de Valence 05 49 59 26 71 ou le FRAC
  • Finissage le vendredi 2 février à 15H30