Cycle 3 - Peinture, outils et gestes publié le 11/07/2017  - mis à jour le 22/02/2020

Une progression de séquences sur la peinture

  • Cycle 3
  • Question :
    • La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre.
  • Questionnements :
    • Les effets du geste et de l’instrument
  • Notions : couleur, matière, support, outil
  • Compétences disciplinaires :
    • Expérimenter, produire, créer : choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent. (Domaines du socle 1, 2, 4,5)
    • S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs ; établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité : décrire et interroger à l’aide d’un vocabulaire spécifique ses productions plastiques, celles de ses pairs et des œuvres étudiées en classe. (Domaines du socle 1,3)
    • Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques et visuels, être sensible aux questions de l’art, décrire des œuvres d’art, en proposer une compréhension personnelle argumentée. (Domaines du socle 1, 3,5)

Une succession de séquences pour explorer le medium peinture en s’interrogeant sur le rapport entre choix des outils, gestes effectués et intention expressive afin d’« éprouver les effets du geste et de divers outils, de prendre plaisir au dialogue entre les instruments et la matière ».

Expérimentation 1 : mon support est mon outil

Il s’agit d’amener les élèves à interroger la notion d’outil en peinture.

  • Demande : Peignez en utilisant une feuille comme support et une feuille comme outil, n’utilisez pas d’autre outil qu’une des feuilles.
  • Conditions matérielles : chaque élève dispose de deux feuilles de papier machine A4 et de peinture
  • Vocabulaire : support, outil, figuratif, abstrait
  • Référence montrée : des œuvres et un extrait vidéo de Fabienne Verdier au travail
  • Une analyse collective des peintures permet d’établir une liste de gestes en relation avec l’aspect de la peinture.
  • Conclusion : un artiste peut inventer ses propres outils pour peindre, un artiste peut inventer ses propres gestes pour peindre.
    Mon support est mon outil : photo des outils

    Les outils en papier fabriqués par les élèves après usage.

    Mon support est mon outil : travail en cours. Photo 1

    Un élève en train de peindre avec un outil en papier (1).

    Mon support est mon outil : travail en cours. Photo 2

    Un élève en train de peindre avec un outil en papier (2).

    Mon support est mon outil : photo du tableau

    Liste des verbes d’action correspondant aux gestes effectués par les élèves pour peindre.


    Expérimentation 2 : Peindre sans pinceau

Il s’agit d’amener les élèves à approfondir le questionnement sur les outils du peintre en abordant la notion du geste dans l’acte de peindre.

  • Demande : En utilisant des objets divers, peindre en effectuant une grande variété de traces et de gestes. Rendre sa composition dynamique et énergique.
  • Conditions matérielles : Par groupes de quatre, les élèves disposent d’un format raisin, de peinture et de divers objets de récupération.
  • Une analyse collective des peintures des différents groupes permet d’établir un lien entre les traces, les objets choisis et les gestes effectués.
  • Référence montrée : des œuvres et un extrait vidéo de Jackson Pollock au travail
  • Vocabulaire : all-over, dripping
  • Conclusion : l’aspect d’une peinture dépend du support et de son format, des outils utilisés, des gestes effectués et de l’intention expressive du peintre. Lorsqu’on peint tout le corps participe.
    Peindre sans pinceau. Photo 1

    Des travaux d’élèves séchant sur un fil. (1)

    Peindre sans pinceau. Photo 2

    Peinture réalisée par un groupe de quatre élèves. Les outils utilisés sont des petits objets de récupération. (1)

    Peindre sans pinceau. Photo 3

    Peinture réalisée par un groupe de quatre élèves. Les outils utilisés sont des petits objets de récupération. (2)

    Peindre sans pinceau. Photo 4

    Peinture réalisée par un groupe de quatre élèves. Les outils utilisés sont des petits objets de récupération. (3)


    Retour sur expériences : l’outil oublié

Il s’agit d’évaluer la capacité des élèves à réinvestir les questions abordées durant les séances précédentes sur l’objet et ses possibilités d’utilisation comme outil pour peindre à travers différents gestes.

  • Demande : apportez un objet qui vous servira d’outil pour peindre. Réalisez un répertoire, un catalogue des empreintes, des traces et des gestes qu’on peut faire avec votre objet. Il faut épuiser toutes les possibilités de votre objet en tant qu’outil à peindre. Collez l’objet sur le support, il doit faire partie de la peinture.
  • Conditions matérielles : chaque élève dispose d’une feuille format 25 x 65 cm, de peinture et de l’objet apporté. Les distraits prennent un objet de la réserve d’arts plastiques.
  • Référence montrée : des œuvres et un extrait vidéo de Paul Rebeyrolle au travail
  • Conclusion : Un objet peut servir d’outil pour peindre ; un objet peut
    aussi faire partie de l’œuvre.
    L'outil oublié. Photo 1

    Des travaux d’élèves séchant sur un fil. (2)

    L'outil oublié. Photo 2

    Peinture d’élève : un catalogue d’empreintes et de traces laissées par un objet qui est resté collé sur la feuille. (1)

    L'outil oublié. Photo 3

    Peinture d’élève : un catalogue d’empreintes et de traces laissées par un objet qui est resté collé sur la feuille. (2)

    L'outil oublié. Photo 4

    Peinture d’élève : un catalogue d’empreintes et de traces laissées par un objet qui est resté collé sur la feuille. (3)

    L'outil oublié. Photo 5

    Peinture d’élève : un catalogue d’empreintes et de traces laissées par un objet qui est resté collé sur la feuille. (4)


    Réinvestissement : le calme et son contraire

    Cette séquence peut intervenir plus tard dans l’année, dans une logique de réactivation des découvertes faites dans les trois premières séquences.

Après le travail sur les gestes et les outils, il s’agit d’évaluer la capacité des élèves à s’approprier la question de l’intention expressive.

Demande : avec les outils et les gestes de votre choix réalisez une peinture qui montre le calme et son contraire sur le même support.

La demande est formulée après un temps d’échange oral sur le calme et son contraire.

  • Conditions matérielles : chaque élève dispose d’une feuille format 25 x 65 cm, de peinture, des outils traditionnels pour peindre en classe (différents types de pinceaux, rouleaux, éponges) ainsi que d’une caisse d’objets divers pour qu’ils puissent au besoin inventer leurs propres outils.
  • Référence montrée : des œuvres de Joan Mitchell
  • Évaluation formative : l’oral des élèves
    Le calme et son contraire - Verbalisation
    Vidéo réalisée pendant la pratique : échange oral entre l’enseignant et un élève autour de ce qu’il fait.

     

    Le calme et son contraire - Verbalisation (2)
    Vidéo réalisée après la pratique : échange oral entre l’enseignant et un élève autour de ce qu’il a fait.
  • Après un temps de verbalisation autour des travaux des élèves ils décrivent par écrit leurs peintures et répondent à deux questions pratiques :
    1. Expliquez ce que vous avez fait pour que votre peinture soit calme.
    2. Expliquez ce que vous avez fait pour que votre peinture ne soit pas calme.
    Le calme et son contraire. Photo 1

    Peinture d’élève qui montre du calme et de l’agitation par le jeu des traces de peinture laissées par ses outils sur la feuille.

    Le calme et son contraire. Photo 2

    Peinture d’élève qui montre du calme et de l’agitation par un jeu de juxtaposition et de superposition d’empreintes de peinture laissées par ses outils sur la feuille.

    Le calme et son contraire. Photo 3

    Peinture d’élève qui montre du calme et de l’agitation par des jeux de contraste entre des traces de peinture nettes et d’autres plus indécises voire floues.

    Le calme et son contraire. Photo 4

    Peinture d’élève qui montre du calme et de l’agitation par le jeu des giclures et des empreintes laissées par ses outils sur la feuille. Le fond est peint.

    Le calme et son contraire. Photo 5

    Le cahier correspondant à la peinture de la photo 4. Fiche de cours et écrit de l’élève pour décrire et expliquer son travail de peinture.

    Le calme et son contraire. Photo 6

    Le cahier correspondant à la peinture de la photo 4. Gros plan sur l’écrit de l’élève décrivant et expliquant son travail de peinture.

  • Conclusion : l’expressivité d’une peinture dépend non seulement des outils et des gestes du peintre mais aussi des couleurs.
    Tous ces paramètres sont au service de l’intention expressive. Cette conclusion permet d’ouvrir sur la question de la couleur en tant que matériau expressif.

    Prolongement : la couleur la plus forte

    Après un exercice sur les couleurs primaires et secondaires les élèves sont amenés à s’interroger sur le rapport des couleurs entre elles en terme de surface occupée, de superposition, de contraste.

  • Cycle 3
  • Question :
    • La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre.
  • Questionnements :
    • Les effets du geste et de l’instrument
  • Notions : couleur, matière, support, outil
  • Compétences disciplinaires :
    • Expérimenter, produire, créer : choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils et des matériaux en fonction des effets qu’ils produisent. (Domaines du socle 1, 2, 4,5)
    • S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs ; établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité : décrire et interroger à l’aide d’un vocabulaire spécifique ses productions plastiques, celles de ses pairs et des œuvres étudiées en classe. (Domaines du socle 1,3)
    • Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques et visuels, être sensible aux questions de l’art, décrire des œuvres d’art, en proposer une compréhension personnelle argumentée. (Domaines du socle 1, 3,5)

 

Demande : avec ce que vous avez sur votre palette (couleurs primaires et secondaires) réalisez une peinture sur laquelle on voit qu’une des couleurs est plus forte que les autres.

  • Conditions matérielles : chaque élève dispose d’une feuille format 15 x 21 cm, d’une palette de peinture (couleurs primaires et mélanges), des outils de son choix pour peindre.
  • Référence montrée : des œuvre de Mark Rothko
  • Après un temps de verbalisation autour des travaux des élèves ils décrivent par écrit leurs peintures et répondent à deux questions pratiques :
    1. Indiquez la couleur la plus forte.
    2. Expliquez en quoi cette couleur est la plus forte.
    La couleur la plus forte. Photo 1

    Peinture d’élève où une couleur est plus forte que les autres : une grille bleue se superpose aux autres couleurs.

    La couleur la plus forte. Photo 2

    Peinture d’élève où une couleur est plus forte que les autres : des taches marron violacé viennent recouvrir les autres couleurs.

    La couleur la plus forte. Photo 3

    Peinture d’élève où une couleur est plus forte que les autres : une surface verte s’étend à côté de bandes d’autres couleurs couvrant la moitié du format.

    La couleur la plus forte. Photo 4

    Peinture d’élève où une couleur est plus forte que les autres : au centre, un carré approximatif de peinture grise occupe plus de la moitié du format, semblant pousser de plus petits carrés (approximatifs également) de couleurs primaires vers l’extérieur de la feuille.

    La couleur la plus forte. Photo 5

    Le cahier correspondant à la peinture de la photo 4. Fiche de cours et écrit de l’élève pour décrire et expliquer son travail de peinture.