Olivier Culmann au CACP-Villa Pérochon (Niort) jusqu'au 28 mai publié le 22/03/2016 - mis à jour le 21/08/2016
Quatre étapes pour un remarquable parcours photographique autour du monde
Un invité donneur...
La Villa Pérochon, Centre d’art contemporain photographique ouvert à Niort depuis 2013, utilise l’expression "invité d’honneur" pour qualifier le photographe international Olivier Culmann, venu conseiller les 8 lauréats des 22 èmes Rencontres de la jeune photographie internationale, dont nous ferons un bilan, au terme des résidences, le 16 avril.
10 espaces pour découvrir 19 photographes
C’est effectivement un invité donneur de générosité qui occupe tous les murs du Centre d’art, y compris, pour la première fois, les pièces du premier étage non encore rénové. Le spectateur sera-t-il sensible à la mise en abyme suggérée par l’installation qui occupe les espaces ? La série Watching TV montre exclusivement des gens occupés à regarder la télévision...
Des autoportraits partout
Avec The Others, 4 séries d’autoportraits jouant sur les codes sociétaux de l’Inde, Olivier Culmann s’est octroyé une sérieuse notoriété dans le monde de l’art. Entre humour et interrogation critique, sa démarche nous invite constamment à sortir du champ de l’image pour remettre en jeu nos connaissances sur la photographie.
S’il y a beaucoup de choses à voir dans ces portraits : décors, moustaches, lunettes, vêtements... n’oublions pas que la Villa Pérochon est soucieuse de montrer à son public ce qu’est une démarche artistique. La profusion d’images renvoie à la cohérence d’une écriture spécifique.
Peut-être aurais-je dû commencer par l’entrée ?
Le visiteur est accueilli par des embarcations monumentales, on n’en attendait pas moins ! La série Atlantiques montre de "mystérieuses boîtes qui promènent les inutiles marchandises indispensables à nos vies consommatrices", écrit le photographe. Peut-être s’interrogera-t-on sur la confrontation images/mur, conteneurs contre moellons, ainsi que sur l’horizontalité du parcours qui nous attend tout au long de ces Rencontres photographiques ?
Le jardin de la Villa Pérochon porte des images qui ressemblent à des Polaroïds, accentuant par là une certaine forme d’instantanéité qui renforce l’idée du photographe : "C’est en photographiant les passants autour des ruines du World Trade Center quelques jours, puis quelques mois après les attentats, que l’expression de leurs visages s’est imposée." On est saisi par la mise à distance que nous impose cet accrochage, tout comme l’inimaginable 11 septembre 2001 qu’il questionne ainsi.
Pédagogiquement nôtre
Ce que propose la Villa Pérochon avec les quatre phases de la séries The Others devrait nous servir de support pour des cours liés à la photographie
- Portraits traditionnels dans des studios photographiques de quartier.
- Portraits avec utilisation de matériels numériques.
- Recomposition et colorisation de photographies déchirées.
- Peintures réalisées à partir de photographies. Ici, Olivier Culmann donne à un peintre des photographies et lui demande de les reproduire en utilisant différents styles (généralement issus des traditions de peintures d’affiches de films).