Alexandra Pouzet dévoile sa Carte du Tendre jusqu'au 5 décembre à Niort publié le 30/10/2015  - mis à jour le 03/01/2019

Une enquête artistique sur le rapport des habitants à l'espace, visible dans sa totalité à la Villa Pérochon

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La performance plastique

Alexandra Pouzet s’inscrit dans l’héritage des pratiques emblématiques qui ont jalonné l’art contemporain. En transperçant des portraits photographiques, comme un chirurgien trépanant ses patients, comme Lucio Fontana franchissant le tableau1, l’artiste cherche à reconquérir des intériorités et à traduire des réalités. J’ai parlé d’hybridation2 plus haut mais d’autres termes naitront aux yeux du spectateur s’il veut bien prendre le temps de circuler dans une œuvre protéiforme.

Terminons, par exemple, avec l’usage de l’écriture : celle-ci croque des plans, légende une scène, numérote un habitant, encadre une photo, allume un caisson. L’alignement traditionnel des mots est absorbé dans la juxtaposition des effets de sens, l’artiste se propose de redéployer notre perception à travers une performance centrée sur la photographie.

"... Des percées cartographiques, donnant ainsi à voir une restitution mentale, partielle et
intérieure des lieux..."

(1) Pour Fontana, en faisant des trous ou des incisions « la toile n’est pas ou plus un support mais une illusion"

(2) on devrait aussi parler de migration puisque vivre et créer sont synonymes de déplacements