Laurent Duthion au château d'Oiron jusqu'au 26 janvier 2014 publié le 05/11/2013

"L'invention de la réalité" titre de la nouvelle exposition du château d'Oiron

Laurent Duthion fait partie de ces artistes dont je suis régulièrement le travail, non seulement parce qu’il est Rennais mais aussi parce que ses œuvres entrent en résonance avec certains questionnements des programmes d’arts plastiques.

Le texte qui suit est tiré du blog de l’artiste, il a été rédigé en prologue à son exposition L’invention de la réalité au château d’Oiron, d’ici le 26 janvier 2014.

Laurent Duthion développe depuis plus d’une dizaine d’années une œuvre complexe et exploratoire où dialoguent l’art et la science. Sous un titre à la fois évocateur et curieux - L’invention de la réalité - sont rassemblées de nouvelles productions d’une grande diversité formelle, semblant obéir à une logique propre. Lors du parcours on trouve un parfum destiné aux visiteurs, des masques plus ou moins olfactifs ou musicaux en graphite, une citation de Philip K. Dick moulée dans ce qui semble être du ciment, des drapeaux réalisés à partir de données récoltées lors de sondages auprès d’environ un millier de personnes, trois livres étrangement déformés suivant les lois de la perspective, une sorte de drone anthracite permettant de rectifier nos capacités optiques, des poissons aveugles, un olivier vivant dont les branches sont prolongés par des tasseaux de bois, un dessin… Mais aussi une performance musicale avec l’oeuvre photographiée ci-dessus et un buffet aux tendances synesthésiques pour le vernissage. Un ensemble diversifié mais qui pour Laurent Duthion forme ce qu’il nomme un « super-organisme, à la fois corps et population, une entité pouvant produire elle-même sa propre réalité ».

Dans le parc du château, outre un grand mât au bout duquel flotte un drapeau, on remarquera les Réalisateurs sur lesquels Laurent Duthion travaille depuis 2008, suite à une commande publique du château d’Oiron. Bien qu’en période de dormance, on distingue facilement l’hétérogénéité de ces arbres polygreffés rassemblant sur un même pied un pêcher, amandier, abricotier, prunier, abricotier… Un point de départ pour ce corps qui se réalise et construit son propre récit en se frottant au château et à ses collections.